Poèmes à thème : Maman

JE ME SOUVIENS

Je me souviens de soirs où, sous la lune rousse,
Dans l’étang familier, ricochaient mes cailloux ;
Lorsqu’au jardin fleuri, s’écorchaient mes genoux,
Elle séchait mes pleurs, quand je suçais mon pouce.

Je me souviens, aussi, qu’en la forêt profonde,
Le chant des oisillons me paraissait si doux,
Sous les goûtes de pluie, piétinant la gadoue,
Elle attendait, transie, guettant chaque seconde.

Ô comme j’aimerais redevenir enfant !
Redevenir petite en ses bras accueillants !
Je suis devenue grande et si elle est bien vieille,

Si nos mois, nos années ont fui, impétueux,
Sans jamais retenir la course du soleil,
Je vois toujours danser tant d’amour en ses yeux.

MAMAN JOLIE
Les roses savent bien pourquoi
Je les embrasse à mon passage :
C’est pour que ma maman à moi
Ait ma tendresse à son corsage.
Sur chaque fleur que j’ai cueillie,
Ma bouche, un instant, s’est posée,
Ainsi, pour ma maman jolie,
J’ai fait un bouquet de baisers.
Tous les oiseaux savent pourquoi
Je vole leurs chants mélodieux :
Pour, qu’en son cœur, vienne la joie
Et de bonheur brillent ses yeux.
Du rossignol, de la mésange,
J’ai pris le « do », j’ai pris le « la »
Et composé ce doux mélange
Pour qu’elle danse à chaque pas.
Dans le foyer, chante le vent,
Les bûches flambent sous la braise,
J’y ai jeté ces quelques fraises
Pour embaumer ses cheveux blancs.
Tout au fond d’une vieille malle,
J’ai retrouvé, dans son trousseau,
Une émeraude et une opale :
J’en ai décoré son chapeau.
Et c’est ainsi que nous allons
De bon matin nous promener.
Maman jolie que tu sens bon
De roses rouges parfumée !

Maman, ma tendresse !

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J’ai la nostalgie de tes yeux posés sur moi
Quand tu plongeais ton regard entre mes cils d’enfant
Tu m’apprenais ce couplet que je chantais à 2 ans
« Mon amour, pour toujours, sois aimant… ».

Puis, ma petite main à la tienne réunie
Je trottinais entre les pommiers fleuris
Nous coupions les roses sauvages du jardin
Nous étions si bien ensembles, tu te souviens ?

Le soir, en brossant mes cheveux dorés
Tes doigts caressaient mon visage d’enfant
Tu disais que j’étais belle comme une poupée
Mais je te ressemblais tellement maman !

Dans mon journal, le temps d’écrire quelques pages
Les années ont passé, tu as vieilli et papa aussi
Et la maladie, sournoise, t’a rattrapée
Puis, à pas feutré le coma cruel est arrivé.

Comment était-ce déjà quand tout s’est arrêté ?
Ce 16 février où tu nous as quitté
Le vent se plaignait longuement, affligé
Et la neige tourbillonnait, ne sachant où aller.

Tes yeux se sont ouverts soudainement
Seule avec toi, j’ai chuchoté en pleurant :
« Tu peux partir maman, on veillera sur papa »
Alors, vaincu ton cœur a cessé le combat.

De cristaux gelés mon cœur est rempli
Tu étais ma chaleur, mon bonheur, ma vie
J’ai si froid, reviens me réchauffer
J’ai tant de peine, reviens me consoler.

Je voudrais entendre ton rire et ta voix
Voir ton beau visage et le serrer contre moi
Je redeviendrais petite fille juste un instant
Pour être dans tes bras encore une fois maman.

M’entends-tu te dire : « Je t’aime maman » ?

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16 février 2007