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 Le Chant du Neker (4)

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Pascal9
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Pascal9


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Le Chant du Neker (4) Empty
MessageSujet: Le Chant du Neker (4)   Le Chant du Neker (4) EmptyMar 27 Juin - 5:21

Le chant du Neker (4).


Résumé des épisodes précédents : Le Bourgmestre Uyttebroek a été assassiné dans la tour Ouest. Pour la première fois, les protagonistes de cette sombre affaire ont été confrontés à « quelque chose »…. Malheureusement, la cause de tous leurs malheurs a disparu dans la nuit…

Suite à ces péripéties, vous pourriez me demander : « Pour quelles raisons vous entêtez-vous à demeurer dans cette funeste cité si terriblement persécutée ? »
Beaucoup d’autochtones sont dans l’expectative. On ne compte plus les départs et les déménagements. C’est à peine si l’on se parle encore. Riante, autrefois, la petite ville est abattue. Les habitants fuient par familles entières, préférant ce sort navrant à celui qu’inflige le monstre chantant. Pflumm veut sa revanche. C’est lui, à présent, qui défie la créature hurlante.
Il est retourné à son silence hostile ; il nous a seulement conseillé de clore au crépuscule les portes de la cité. Dès la tombée du jour, nous investissons l’estaminet devenu pour l’occasion fortin et quartier général de nos maigres troupes. Nous n’en sortons qu’à de rares occasions. J’ai questionné Hubert- Félix au sujet de notre furieuse équipée et de son judicieux coup de fusil ; il ne parvient qu’à balbutier une explication obscure.
- Je ne sais trop, dit-il ; enfin, il me semble bien avoir vu une masse sombre, un masque… Ici il cessa perplexe… Je ne trouve pas de description valable pour définir ce que c’est, reprit-il. Mais indéniablement, c’est l’ombre gigantesque qui, le premier soir, était campée dans la rue près de la place du beffroi.
C’est tout le discours que je pus obtenir de lui. Mais mon air peu convaincu le troubla davantage…
Une soirée de la fin du mois de septembre, quelques rares et tardifs clients s’empressaient de regagner leurs pénates… Malgré les aléas du temps, il avait bien fallu procéder à la réouverture de l’établissement… Dans l’attente de quoi… Malheureusement, nul ne le savait… Comme le dernier consommateur franchissait le porche, Pieter remontant de la cave fit claquer la porte contre le chambranle et nous cria de venir en toute hâte.
Je sentis que l’odeur pestilentielle avait déjà envahi l’escalier et l’ample cellier.
- Ne perdons pas un instant, dis-je, descendons !
Pieter se mit à trembler et s’affaissa sur les marches ; il était d’une blancheur cadavérique. Du fond de la cave nul bruit ne se faisait entendre. J’attendis stoïquement l’attaque ou le chant de l’être maléfique : les relents putrides infestaient le sous-sol comme une empreinte odieuse… Une signature corrosive…
Pflumm nous tira par la manche et verrouilla la porte dans son dos.
- Que faites-vous ? Criai-je… Nous le tenons… Voyons !
- Le croyez-vous, véritablement, mon cher Haegeman… Ne le sous-estimez pas…
Son regard se fixa sur la cave barricadée, menaçante et ténébreuse. Le carillon du beffroi fit entendre sa mélodie déconcertante.
C’est ainsi que nous comprîmes que la créature possédait ses entrées partout dans la cité.
*

Par les sabots maudits de Belzébuth… Comment fait-elle ?
Il y a une présence dans les sous-sols, mais dotée d’une existence hostile et aliénée, qui tente de survivre. Pflumm le sait-il ? Il est plus sombre que jamais, mais, il écoute… L’oreille au plancher ou sur la porte de la cave, désormais condamnée… Au grand dam des anciens, les privant ainsi des précieuses liqueurs qu’elle renferme… Il semble plutôt attendre le moment de l’affrontement final, remettant sans cesse cette confrontation, comme saisi d’un scrupule inexplicable… Mon existence s’est transformée en une sorte de cauchemar éveillé. Pieter semble lui-même faire partie du peuple malfaisant des êtres de la nuit.
Pendant la journée, je le croise parfois au détour d’une ruelle ; il conserve sur lui en permanence un solide couteau de chasse… Autour du cou, un scapulaire du Mont des Cats, qu’il caresse de temps en temps en soupirant…
Un matin, lors d’une de ces entrevues, il me dit assez vivement que je ferais mieux de repartir pour Dunkerque, voir plus loin encore, et, comme je haussai les épaules, il me hurla d’une voix terrible, que j’étais la cause de tous les malheurs de cette pauvre cité…
Pieter aurait-il connaissance d’éléments qui échappent à mon entendement ?
Ce n’est plus le brave jeune homme qui se dévouait, il y a quelque mois à peine, pour le plus grand plaisir de la clientèle, mais un masque de rage où le regard fiévreux brille d’un éclat maladif… Il me considère parfois avec malveillance, voire une sorte de fureur contenue… Quel est son secret ?
Est-ce le besoin de savoir, un désir morbide d’en terminer ou la curiosité scientifique qui m’a poussé ?
Ah ! S’il existe un dieu de miséricorde sur cette planète… Qu’il ait pitié de nous… Et qu’il pardonne mon inconscience…
Je venais d’allumer les lampes derrière le comptoir lorsqu’un frottement étouffé se fit entendre derrière la porte barricadée…
Pfuiiiieee…… Pfuiiiieeeee…
Je ne songeais qu’à nos pauvres compagnons évanouis ou trépassés et scrutai les alentours. Il n’y avait personne dans la salle à demi éclairée, la porte luisait faiblement à côté de l’escalier… Le pauvre Pflumm rompu par la fatigue de nombreuses nuits de veille dormait à l’étage… Pieter, de plus en plus perturbé s’était réfugié chez le vicaire, jeune ecclésiastique terrifié par les événements…
Pfuiiiieee…… Pfuiiiieeeee…
Cela venait de la cave. Je m’approchai de la porte et posai l’oreille contre le bois poli par les années… N’y tenant plus, je donnai un tour à l’énorme clé et j’entrouvris l’huis… J’inspectai minutieusement le palier du haut/ Tout était habituel et paisible, le bruissement avait cessé. Je m’avançai de quelques mètres… Et, en un instant, je me sentis glacé jusqu’aux os. J’avais peine à respirer. Aussitôt, le chant lancinant se fit entendre tout à côté, obsédant, insoutenable :
- Uhuéééééé ! Uhééééééé ! Pfuieeeeeeeee … Et des glissements , des bruits de reptation s’amplifièrent dans le fond du sous-sol.
J’étais décidé à affronter ma panique et l’abomination qui se trouvait cachée dans la pénombre. Je perçus un léger clapotis comme un « ploc » de carpe, le matin à la surface d’un étang. L’être, la créature, semblait s’éloigner !
Pfuiiiieee…
Alors le chant se transforma en hurlements de douleur, des gémissements semblables aux lamentations humaines, la complainte des damnés… Et je fus troublé par ce tumulte… La grille qui donnait sur la douve, dans le fond du cellier fut secouée et grinça… Un bruit de siphon… Plus rien… Pfuieee… En s’amenuisant…… fuiee…
Des pas sonnèrent par-dessus la trappe ; lentement, je remontai l’escalier, l’instant n’était pas encore venu…
Pflumm était campé dans la salle éclairée, le fusil à la main ?
- Vous l’avez vu, dit-il ? Soucieux…
- Dans le reflet de la douve, et je remercie Dieu que ce ne fut qu’un bref instant…
J’avais maintenant une vague idée de l’adversaire qui nous tourmentait…


A suivre...


Le Neker et moi-même allons prendre quelques semaines de vacances, je ne sais pas si elles sont méritées, mais ma foi, elles sont les bienvenues….
Rassurez-vous ou au contraire…. Craignez son retour… Nous n’en avons pas terminé avec ce singulier personnage… En attendant à toutes et à tous, les chanceux qui partiront, les moins chanceux qui vont rester ou travailler, je souhaite beaucoup de bonnes choses et également du repos si cela est possible….
A la rentrée pour (comme le dit la formule consacrée…) de nouvelles aventures
Amitiés
Pascal
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