Car j’ai dit qu’un beau jour

Car j’ai dit qu’un beau jour

Car j’ai dit qu’un beau jour je t’écrirai ces mots,
Ce triste et las discours, tu peux enfin le lire.
Né de mon vif esprit et de mon cœur dévot,
J’œuvrais à celui-ci avant que vînt le pire.

Je fomentai quatrains traitants des circonstances
De nos premiers baisers, de mon vibrant amour.
Mais, vaincu, je gisais dans la désespérance
Bien après le déclin et la fin du parcours.

Rien n’est plus compliqué que l’âpre alexandrin.
Bien trouvé il est vrai, noble, tendre et divin.
Mais nulle inspiration n’aura su caresser
Ni mon cerveau fécond ni mon âme blessée.

Par cet élan bavard, ces écrits de fortune,
En tes gracieuses mains cherchent bonne tribune.
Je livre ici mon art autant que mes prouesses
A ton cœur souverain. Puis-je y voir allégresse !

J’imagine trop bien tes beaux yeux de tendresse,
Lisant avec passion ce qu’expriment ces vers.
Ils paraissent enfantins néanmoins ils confessent,
Qu’en plus que d’être con, je suis entier et fier.

Je t’imagine aussi, avec ton port de reine,
Déclinant ce chiffon d’un revers de la main.
Mais, cette poésie, je l’écris non sans peine.
Lis-la et vois qu’au fond, j’ai vécu le chagrin.

Mais tu ne m’aimais pas tu me l’as trop bien dit,
Et depuis ce temps-là, je chiade ce récit.
On prête tant valeur à ce que bêtement,
On perd dans la douleur d’un triste dénouement.