Les murmures

Tout ne serait donc que murmures ?

La source a de discrets murmures.
Et le babil de ses eaux pures,
Fait de fraîcheur et de gaîté,
Est le plus gracieux symbole
De l’heure frivole
De l’humanité.

La forêt a de longs murmures :
La voix grave de ses ramures,
Grandiose en sa majesté,
Célèbre en un rythme sévère,
L’heure de prière
De l’humanité.

La mer a de houleux murmures,
Et du fond de ses eaux impures,
Beau comme un cri de révolté,
S’élève un hymne qui présage
Les heures d’orage
De l’humanité.

La foule a d’imposants murmures,
Précurseurs des fureurs futures
D’où surgira la vérité,
Pour qu’enfin naisse et s’accomplisse
L’heure de justice
De l’humanité. coeur-ter23

Xavier Privas -Les murmures- (1907)