Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | Le baiser, c'est la vie | |
| | Auteur | Message |
---|
Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Le baiser, c'est la vie Dim 14 Fév - 10:15 | |
| Le baiser, c'est la vie! Au début, il y a ce petit baiser, déposé par les lèvres sur la peau, le baiser des parents à leurs enfants (et vice versa), des amis à leurs amis, et même des vassaux à leurs seigneurs. Il serait né, ce baiser, de l'usage très ancien des mères de mastiquer la nourriture qu'elles glissaient ensuite dans la bouche de leur petit. Un grand nombre d'espèces procédant ainsi - lions, singes, pingouins, etc. - on ne voit aucune raison pour que les humains se soient distingués. Une autre piste anthropologique voudrait que les mêmes humains aient eu, dans les mêmes temps très anciens, l'habitude de se lécher le visage pour en absorber le sel. Dans un cas comme dans l'autre, on peut au moins relever le caractère mythique de l'opération: le baiser, c'est la vie. Dieu, quand il donne la vie à la statuette d'argile qu'il vient de modeler, pose ses lèvres sur celles d'Adam, et souffle. Ce baiser sauveur sera répété mille fois et dans mille contextes au cours de l'Histoire, du baiser du prince charmant à sa Blanche-Neige endormie (pour n'en citer qu'une parmi les centaines de princesses sauvées de cette manière) au baiser d'anthologie du héros à l'héroïne noyée dans Abyss, de James Cameron. Il faudrait aussi mentionner le bouche-à-bouche, ce baiser régulier enseigné dans les stages de secourisme, et même la courageuse succion qui extrait de la plaie le venin que le serpent vient d'y injecter. Le baiser (r) éveille à la vie, il soigne, quand il n'est pas prière ou magie. Du parent qui embrasse le petit bobo de son pauvre chéri à la jeune fille indienne qui embrasse le cobra qui lui fera trouver un mari, en passant par les millions de pèlerins de toutes obédiences qui embrassent des pierres et des pieds de statue, les joueurs qui embrassent leurs dés avant de les jeter ou les convives qui s'embrassent sous un gui druidique, le baiser est la véritable panacée, univers parallèles compris. Car on ne peut passer sous silence les baisers des saints aux lépreux et autres affligés dégoûtants, ni les baisers des rois de France qui sortaient une fois l'an soigner les écrouelles. Je suis curieuse de voir ce qui se passerait si nos édiles allaient de temps à autre embrasser les Français qui vivent des situations difficiles, plutôt que de se rendre sur place pour les traiter de noms d'oiseaux. «Un baiser, c'est un feu d'artifice» On s'embrasse partout et de tout temps, chez les Chinois, les Grecs, les Romains, les Indiens, les Arabes, les Mélanésiens, et dans tout un tas de tribus. Les appositions des lèvres sur l'épiderme obéissent à des codes sociaux variés. On n'embrasse pas pareillement amis et étrangers, puissants et vassaux, rois et esclaves, aînés et benjamins. Certains peuples préfèrent se frotter le nez - Polynésiens, Inuits, Maori. D'autres se reniflent les mains, comme les Capaya d'Equateur. Dans certains coins de Nouvelle-Guinée, on passe la main sous l'aisselle de son visiteur avant de la frotter sur soi. Et si en Occident on ne craint pas d'appliquer ses lèvres sur les joues (de une à quatre fois) - voire sur les lèvres en Russie - outre-Atlantique on préfère lancer un petit baiser dans l'air à proximité de la joue. Dans de nombreuses contrées, on s'embrasse nez contre nez, de manière à respirer l'air de l'autre, et son odeur. Les variantes sont nombreuses, l'abstinence, rare. Les humains dans leur majorité se saluent et s'honorent avec les lèvres. Tous ces baisers de circonstance frappent bien peu l'imagination en regard du vrai baiser, du baiser pour de bon, du baiser des amoureux. S'il n'est pas sans rapport avec les précédents, il ouvre à un autre commerce. Donné et reçu en signe de désir, sinon en gage d'amour, il sert de prélude dans la plupart des cas à la panoplie complète des ébats amoureux.Tout le monde aime ça, depuis l'origine des temps, et partout sur la Terre, à l'exception toutefois de quelques groupes humains révulsés par le caractère antihygiénique de l'opération (en Afrique du Sud, par exemple), ou des tribus éthiopiennes dont les plateaux labiaux interdisent ce genre de divertissement. Nos cousins les bonobos nous sont bien plus proches que les chimpanzés - ils pratiquent l'amour face à face: ils s'embrassent eux aussi, et avec zèle, au point qu'un pensionnaire du zoo de San Diego, submergé par l'affection, a gratifié son gardien d'un baiser profond. | |
| | | | Le baiser, c'est la vie | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|