Le mur (où donc la folie de l'Homme s'arrêtera-t-elle ? )

Au royaume de Sidon,
Des grilles cachant la lumière
En font une prison
Aux incorruptibles cerbères.

Dans leur paradis doré,
Subissant les explosions meurtrières
Vivent des nuées de Moshé
Songeant à l'holocauste de leurs pères.

Ils se nourrissent de frayeurs
Et d'angoissants réveils;
Ils se referment sur leur peur
En se privant de soleil.

Ils s'isolent de leurs frères.
Mais, jalousant leur étoile
Les recouvrent de poussières,
Les drapent d'un sombre voile.

D'une main accusatrice,
Les enfants d'Abraham lancent des pierres
Contre les injustices
Infligées à leur peuple fier.

Ecartés de toute liberté,
Oubliés dans leurs maisons aux toits percés,
Privés du droit d'exister,
Ils sont prêt à toutes les extrémités.

Entre Abraham et Moshé
Un fossé sanglant se creuse
Et sans l'espoir d'un pacte signé
De cadavres se remplira.