Théâtre ~Les Femmes Savantes (Jean-Luc Terrade)

Après deux splendides Dom Juan (Laurent Rogero, Daniel Mesguich) et une version décapante de l'Avare (Cie Tabola Rassa), Jean-Luc Terrade partage son Molière.
Qui connaît tant soit peu le travail artistique de Jean-Luc Terrade, metteur en scène et directeur de la Cie des Marches de l'Eté, ne peut imaginer une seule seconde que sa vision des Femmes Savantes pourrait être classique.
Lorsqu'il se saisit du répertoire, il le frotte souvent à des univers à priori décalés.
Le choix d'une scénographie singulière s'impose très vite à lui, quand il décide demonter une pièce. C'est chose faite pour ces Femmes Savantes.
Envahissante et labyrinthique, cette pièce ménage, en son centre, une grande place pour un immense lit. Le lit est le domaine de Chrysale, le seul vrai refuge du "chef de famille" dans une maison toute acquise au régime matriarcal. Fidèle au texte qu'il trouve "jubilatoire et extrêmement drôle", Jean-Luc Terrade entend, en filigrane de cette condamnation du pédantisme au féminin, évoquer l'identité des deux sexes et leurs spécificités qui s'estompent à l'aube du troisième millénaire.

J'avais vu Dom Juan joué par Daniel Mesguich ; un régal.
Les Femmes Savantes, encore une réussite.
Déconcertantes ces mises en scène ne laissent pas indifférentes. On aime ou on déteste.
Sensuel et provocant.
J'ai aimé.