DES FLOTS DE SOUVENIRS...

DES FLOTS DE SOUVENIRS...
A : ISABELLE MATTHIEU


…Je ne fais que naviguer
Prendre et reprendre le vent du large
Peindre rituellement la page du ciel
Du pinceau des rayons de l’aube…
Je sillonne mille et une contrées
Nul espace ne m’est fermé
Je suis libre de voguer partout
Et de déployer allégrement les ailes…

Je sors d’une longue veillée
Pour entamer la mouvance d’une autre
Inlassable veilleur des étoiles de l’infini
Je conjugue la voie du silence
A celle d’une âme en extase
Chaque moment qui passe
Dans la sculpture du firmament
Me donne l’envie de continuer l’errance
Et je reste pour de longues heures
Avant que mes prunelles ne se referment
Et m’envoient dans les bras des rêves… !

D’une encre indélébile je fais les louanges
D’une autre aérienne je ne fais qu’esquisser
Sur le socle d’une statue d’airain
Le corps épars des muses fuyantes l’inertie
Rue de l’ombre des platanes rabougris
Rue de la lumière crue en réverbérations
Je suis l’amoureux versatile des mots
Qui ne cesse d’enlacer tous les corps
J’écris à la page une de chaque lever
Le mouvant testament des jours passés
J’écris derrière la vitre d’un cœur
Qui palpite des changements du temps… !

Amie qui voyage dans un autre continent
Peux-tu à la marge de tes écrits
Signer de tes lettres dorées ton séjour
En peignant sur l’aile du vent les mille rires
Les mille sourires des vagues de l’océan
Peux-tu de ton hublot ouvert sur les paysages
Suivre longuement la danse des mouettes
Frôler de tes yeux épanouis
L’écume délaissée par les bateaux
Plonge les membres de ta féconde plume
Dans l’ondoiement bleuté de la mer
Tout en conservant la pure fluidité de l’encre
Dis, Ô toi que l’aventure emporte… !
Laisse-toi bercer par les chants de la mer
Et chante avec les enfants d’autres refrains… !

J’arrête le cheminement de l’eau
Mes yeux cherchent un peu d’ombre
Où laisser mon regard délirer
Loin dans le temps est mon dernier voyage
Dans l’écume de ma mémoire
Je ne fais que retourner les pages
Avant de sceller d’une autre couleur
L’ouverture d’un autre corsage de rose
Où je savourerai le nectar d’une évasion… !


© kacem loubay
Jeudi 17 Mars 2005
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Bonjour Kacem,

J'ai surtout aimé la dernière strophe :

J’arrête le cheminement de l’eau
Mes yeux cherchent un peu d’ombre
Où laisser mon regard délirer
Loin dans le temps est mon dernier voyage
Dans l’écume de ma mémoire
Je ne fais que retourner les pages
Avant de sceller d’une autre couleur
L’ouverture d’un autre corsage de rose
Où je savourerai le nectar d’une évasion… !

... qui, curieusement, m'a remis en mémoire un tableau de John William Godward, préraphaélite que je viens de découvrir grâce à Gi et à son site "un tableau par jour". Je vous incite tous à vous y rendre pour deux raisons : il est peu visité (hérésie!) et recèle des trésors.

Pour en revenir à ces vers, c'est sans doute "l"ouverture d'un autre corsage de rose" qui a été le déclic : Godward! et ses grands portraits non dénués de sensualité, ce qui le distingue, en général, des autres préraphaélites.

Amicalement,

José

Kacem

J'ai fait une présentation musicale avec ce poème et je te l'ai fait parvenir à l'adresse plus bas... J'espère que tu pourras la voir.

Gi