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| | La conscience (philosophie) | |
| | Auteur | Message |
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Emilie 100 messages
Nombre de messages : 460 Localisation : France Date d'inscription : 26/12/2004
| Sujet: La conscience (philosophie) Mer 26 Jan - 9:42 | |
| Le thème de la conscience est une entrée privilégiée dans la réflexion philosophique. L’homme a conscience de ce qui l’entoure, de ce qui lui arrive, de ce qu’il fait. Cela signifie que tout ne fait pas qu’arriver : cela nous pose question, nous fait réfléchir. C’est par l’homme que les questions surgissent dans le monde. Avoir conscience de quelque chose, c’est dire que les choses ne vont pas de soi, mais nous posent problème, nous amènent à réfléchir.
La découverte de la conscience Se connaître soi-même : le but d’une existence humaine il ne suffit pas d’être soi-même pour se connaître. L’expérience de la prise de conscience peut nous réserver bien des surprises. Je peux découvrir après-coup des mobiles à mes décisions, dont je n’avais pas conscience au moment d’agir. « Se connaître soi-même », cela pourrait être synonyme » d’accéder à la sagesse ». « Je me suis cherché moi-même » : ainsi Héraclite, auteur grec présocratique, résumait-il sa vie. Et Socrate avait adopté pour devise : « connais-toi toi-même. »
La conscience : une notion moderne Ce n’est qu’avec Descartes que la notion de conscience devient le point de départ de la démarche philosophique. Elle suppose une promotion de l’individu par rapport à la tradition.Désormais, sera tenu pour vrai non pas ce qui nous est légué par la tradition ou ce dont une institution (comme l’église) se porte garant, mais ce dont l’individu peut s’assurer par la démarche de sa propre conscience. Cette démarche passe par une mise en question radicale de toute vérité admise et par une quête de la vérité assimilée à ce qui s’impose à la conscience avec évidence à l’issue d’un examen attentif et systématique exercé par cette même conscience.
«Etre conscient » et « avoir conscience » Je n’ai pas simplement une conscience comme j’ai un corps et éventuellement, une âme. Je suis une conscience signifie je suis un être humain ; la conscience est le mode d’être spécifique de l’homme, qui fait que tout ce qui nous arrive est source pour nous d’interrogation. La conscience n’est pas une « partie » de l’homme, mais la façon humaine d’exister dans le monde, d’être présent à soi-même et aux autres.
« Conscience psychologique » et « conscience transcendantale » La conscience psychologique est ce qui fait de moi l’individu que je suis, avec son histoire, ses goûts, son « caractère », ses modes de réaction spécifiques. Je peux la scruter par l’introspection (par exemple : journal intime) dont Freud montrera les limites, ou par le recours à une psychanalyse ou une psychothérapie, donc l’intervention d’un autre qui m’aide à y voir clair en moi-même. La conscience transcendantale est ce qui fait de moi un être humain. C’est donc elle tout d’abord qui est l’objet de la réflexion philosophique, la conscience psychologique ne faisant que décliner diversement cette conscience transcendantale.
La conscience : du temps à la liberté
La conscience et le temps Sans la conscience, nous serions plongés dans un éternel présent, sans épaisseur temporelle. Par la conscience, je retiens le passé dans ma mémoire, j’anticipe l’avenir par la crainte ou l’espérance. Je n’ai pas les deux pieds dans le présent ; je peux le confronter à des situations autres, donc l’évaluer et le juger. (Bergson).
La conscience et la liberté
La question de la liberté ne peut se poser que pour une conscience, c’est-à-dire pour un être capable de se demander si la situation dans laquelle il est plongé lui convient ou non. Mais il faut aller plus loin : la conscience est liberté, qu’elle veuille ou non (Sartre), c’est-à-dire que je suis toujours responsable de la façon dont je réagis aux situations qui me sont faites (je peux m’en accommoder, en prendre mon parti, me résigner, me révolter, préférer la mort, etc.) Etre une conscience est synonyme d’être libre, selon Sartre. Ce n’est que par mauvaise foi que je peux tirer argument des circonstances pour me justifier et m’expliquer pourquoi je n’ai pas eu le courage de faire usage de ma liberté, de me comporter en homme libre. Fuir sa liberté est encore un comportement qu’assume la conscience, et dont elle est responsable. La liberté angoissante dans la mesure où je ne puis lui échapper et où l’usage que j’en fais décide de qui je serai (Kierkegaard). Seul un être libre peut éprouver de l’angoisse. Les limites et les impostures de la conscience
Approche matérialiste de la conscience L’autonomie de la conscience est, selon Marx, une illusion. La conscience que j’ai de moi-même et de ma propre vie est à mon insu un fait social, produit par la place qui est la mienne dans la société. La conscience ne fait donc qu’un avec l’illusion que ma vie est entre mes mains et que je ne suis conditionné par rien d’antérieur à moi et à la conscience que j’en ai. La conscience est donc congénitalement une mystification.
Approche psychanalytique de la conscience Selon Freud,ce dont j’ai conscience en même ne suffit pas à expliquer l’ensemble de mes réactions et de mes émotions. Il faut postuler l’existence d’un inconscient (qui n’est en un sens que le poids du passé, de mon histoire que je porte en moi) pour rendre compte du vécu d’une personne. La conscience s’illusionne donc si elle croit être la seule source de toutes nos actions et connaître tous les mobiles qui nous font agir.
La conscience, un appendice superflu ? (Nietzsche)
N’avons-nous pas, depuis Descartes au moins, formidablement exagérer le rôle de la conscience ? Les hommes n’ont pas attendu de comprendre de façon consciente les mécanismes de l’hérédité, de la respiration, de la digestion, etc. pour se reproduire, respirer, digérer… Aujourd’hui encore, la quasi-totalité des processus vitaux est assumé aveuglement par le corps, indépendamment de toute opération de la conscience. La conscience n’est qu’une apparition tardive dans l’histoire de la vie, c’est dire que tous les processus fondamentaux peuvent fort bien se dérouler sans son intervention. Peut-être même est-ce souhaitable : un organe nouvellement apparu met longtemps avant de fonctionner correctement. La conscience n’en est peut-être qu’à ses tout premiers balbutiements. Dès que la conscience intervient dans une action, c’en est fait de la perfection de cette action. Seule l’inconscience permet la sûreté d’instinct. (Nietzsche).
La conscience comme tâche assignée à l’homme « Connais –toi toi-même » (Socrate) (a) L’expérience de la prise de conscience suffit à montrer que je ne me connais pas entièrement, mais en même temps que cette méconnaissance n’est pas insurmontable. « Connais-toi toi-même », devise de Socrate, pourrait résumer toute la philosophie, et la tâche d’un homme au cours de sa vie. Se confronter aux autres pour se connaître (b) Mais, comment une telle prise de conscience peut-elle avoir lieu ? Selon Hegel, ce n’est pas par l’introspection. Par exemple, comment savoir si je suis courageux ? Non pas en scrutant ma conscience en solitaire, mais en m’exposant au danger. La conscience a besoin de se confronter aux autres pour apprendre à se connaître soi-même. « Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même. » (Sartre) La conscience, une tâche infinie (c) Mais ce qu’elle découvre ainsi n’est pas statique : m’exposer au danger, c’est découvrir si je suis courageux, et c’est aussi la condition pour devenir de plus en plus courageux. Ce dont je prends conscience modifie mon rapport à moi-même : je ne pourrai donc jamais me connaître entièrement et définitivement. Le projet de se connaître soi-même est une tâche infinie, coextensive à la vie elle-même.
Conclusion - La conscience semble donc être moins un point de départ infaillible qu’une tâche qui nous est assignée ; surmonter la part de méconnaissance ou d’inconscience en nous, surmonter ce qui en nous résiste à la prise de conscience de ce que nous sommes. La conscience elle aussi sait mentir et se mentir à elle-même, ce mensonge à soi rendu possible par la conscience est ce qu’on appelle la mauvaise foi (Sartre). La conscience n’est jamais seule comme une chose mais toujours confrontée au corps, aux choses, à autrui, à l’inconscient. Ce n’est donc pas en se regardant dans un miroir que la conscience peut apprendre à se découvrir, mais en explorant ce à quoi elle est confrontée. | |
| | | Quire Ange
Nombre de messages : 63 Localisation : Dans les nuages, avec Ophios Date d'inscription : 20/12/2004
| Sujet: Re: La conscience (philosophie) Lun 31 Jan - 6:14 | |
| - Emilie a écrit:
- La conscience : une notion moderne
Ce n’est qu’avec Descartes que la notion de conscience devient le point de départ de la démarche philosophique. Elle suppose une promotion de l’individu par rapport à la tradition.Désormais, sera tenu pour vrai non pas ce qui nous est légué par la tradition ou ce dont une institution (comme l’église) se porte garant, mais ce dont l’individu peut s’assurer par la démarche de sa propre conscience. Cette démarche passe par une mise en question radicale de toute vérité admise et par une quête de la vérité assimilée à ce qui s’impose à la conscience avec évidence à l’issue d’un examen attentif et systématique exercé par cette même conscience. Est-ce vraiment une idée originale cartésienne ou simplement une remise au goût du jour de la pensée platonicienne ? En effet, le mythe de la caverne dans "la République" indiquait déjà que l'Homme était enchaîné et condamné à voir seulement les ombres de la réalité projetées sur un mur. Pour Platon, seule la conscience permettrait à l'Homme de se libérer de ses chaînes et de voir la vérité. C'est le point de départ de sa rigueur philosophique, qui veut que rien de soit donné pour évident et que tout doit être analysé pour déceler la réalité parmi les ombres. | |
| | | Emilie 100 messages
Nombre de messages : 460 Localisation : France Date d'inscription : 26/12/2004
| Sujet: Re: La conscience (philosophie) Mar 1 Fév - 10:03 | |
| Bonjour Quire. Pour toute réponse reporte toi à l'acte manqué. Mon Dieu! si nous sommes enchainés, c'est bien triste. N'etre qu'une ombre, quel tristesse. Je pense que tu trouveras les réponses (enfin une explication à tes doutes dans mes écrits qui vont se suivre). L'homme se bat continuellement avec son conscient et son subconscient, si tu veux : l'ombre et le soleil. On n'est que ce qu'on décide dans la vie. Notre vie est ce que nous en faisons nous!!! uniquement. Il est bien évident que si on ne se pose pas les bonnes questions, si nous ne voyons que les apparences, nous sommes "dans" l'ombre. Faisons tout pour en sortir. Pardon de rester aussi philosophique. La philosophie n'est pas une science.... enfin on en reparlera. Chercher à se connaitre soi-même est déja pas si mal, se trouver est difficile. Mais ça vaut la peine d'avoir essayé, au lieu de rester enchainé. Bisou. Emilie. | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14616 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: La conscience (philosophie) Mer 2 Fév - 0:36 | |
| - Citation :
- Chercher à se connaitre soi-même est déja pas si mal, se trouver est difficile
Depuis 1989 j'ai appris à me connaître... Avant ce n'était pas important. Je ne comprenais rien à la connaissance de soi. Je n'en voyais aucune utilité. Cela change une vie de part en part quand on devient plus conscient. Est-ce que la philo parle des rêves ? Merci Gi | |
| | | Emilie 100 messages
Nombre de messages : 460 Localisation : France Date d'inscription : 26/12/2004
| Sujet: la philo parle-t-elle des rêves ? Dim 6 Fév - 14:05 | |
| bonjour Gi, le rêve n'est pas un sujet philosophique en soi. Cependant, il peut y être lié indirectement car il est le refoulement de "plaisirs inaccessibles" (se reporter au chapitre conscience et inconscience). La conscience ne se reconnaît pas dans ce que rêve le sujet: elle découvre qu'elle ne dispose pas de la clé lui permettant d'interpréter et de donner sens à ces manifestations. Espérant que cette simple explication philosophique te satisfera, je te fais de gros bisous Emilie Le rêve fait partie de la science moderne, la philosophie est complémentaire à cette science. Te reporter au chapitre précédent. | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14616 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: La conscience (philosophie) Dim 6 Fév - 23:28 | |
| Emilie
Est-ce que tu crois que le rêve est seulement créé par le refoulement de plaisirs ? Ou est-ce que la philosophie croit cela ?
Le rêve en soi est tellement plus que ça...
gi | |
| | | Emilie 100 messages
Nombre de messages : 460 Localisation : France Date d'inscription : 26/12/2004
| Sujet: Gi Lun 7 Fév - 11:37 | |
| Voici quelques explications sur le rêve que je t'ai trouvé. Je sais interpréter mes rêves, je sais pourquoi je rêve mais il m'était trop difficile de te l'expliquer par mes mots. Cela reste un domaine qui m'interesse mais qui n'a rien a voir avec la philosophie. (enfin pour moi) mais il n'en reste pas moins que le rêve (encore pour moi), fait partie de l'insconcient. Donc.... pas tout à fait anodin si je cherche à m'expliquer leur mystère. Bisous Emilie. | |
| | | Ophios Messsager
Nombre de messages : 16 Localisation : comme j'aime à le dire quelque part entre ici et la lune ;°) Date d'inscription : 08/05/2006
| Sujet: Re: La conscience (philosophie) Ven 12 Mai - 10:00 | |
| - Emilie a écrit:
- Bonjour Quire. Pour toute réponse reporte toi à l'acte manqué. Mon Dieu! si nous sommes enchainés, c'est bien triste. N'etre qu'une ombre, quel tristesse. Je pense que tu trouveras les réponses (enfin une explication à tes doutes dans mes écrits qui vont se suivre). L'homme se bat continuellement avec son conscient et son subconscient, si tu veux : l'ombre et le soleil. On n'est que ce qu'on décide dans la vie. Notre vie est ce que nous en faisons nous!!! uniquement. Il est bien évident que si on ne se pose pas les bonnes questions, si nous ne voyons que les apparences, nous sommes "dans" l'ombre.
Faisons tout pour en sortir. Pardon de rester aussi philosophique. La philosophie n'est pas une science.... enfin on en reparlera. Chercher à se connaitre soi-même est déja pas si mal, se trouver est difficile. Mais ça vaut la peine d'avoir essayé, au lieu de rester enchainé. Bisou. Emilie. il me semble que le mythe de la caverne était justement fait pour inciter à découvrir l'origine des ombres mouvantes que les hommes voyaient déformer se former sur les paroie au gré du feu qui les produisait, par opposition à la doctrine de peur qui les maintenait dans les tréfonds de l'obscurantisme (de la caverne). C'est de plus une allégorie du mondes des idées ou les ombres sont la représentation que les hommes tapient au fond de la caverne se font de ce qui existe dans le monde extérieur, ils en ont peur, faute de connaissance... alors qu'en s'approchant de l'ouverture ils découvriraient les objets mêmes qui produisent les ombres déformées et la connaissance les libèreraient leur donnant accès au monde extérieur. on s'éloigne un peu du problème de la conscience/des consciences : la conscience de soi des autres, de ce qui nous entoure. cependant la conscience intéresse beaucoup les systèmes de type "religieux" quel puissant moyen de contrôle que de s'érriger en guide de la conscience... | |
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