Hymne à l'Ardèche

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HYMNE A L'ARDECHE


Du haut de cette colline
brait un âne tel
un Wallon qui pleure

(en wallon, braîre = pleurer)


A pied bicyclette
en voiture ai sillonné
des coins de l'Ardèche
avec la cigale comme
pourvoyeuse d'aventures


Les hommes sont par
camions des moutons que l'on
tond ton ton ton taine
envoyés mourir au front
ou dans leur lit sans moufter

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Elle se posa
la petite coccinelle
sur quatorze vers
de Joachim du Bellay
ce qu'on appelle un sonnet


Elle se mit à
lire Heureux qui comme Ulysse
mais se fatigua
vite du Loire gaulois
de l'ardoise et s'envola

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Cinq heures lueur
de l'aube, des merles fêtent
noirs leur Pentecôte


Si las le soir qu'il
offre après dîner sa femme
à qui la demande
et celle-ci si gourmande
d'hôtes qu'elle ôte sa robe


Promenade, file
la flèche bleue sans curare
du martin-pêcheur


Ah l'ombre du merisier
qui m'accueille aussi fraîche
qu'un doux baiser


Capucine n'est
plus, piqûre et l'âme du
chat s'est envolée
elle a pissé sur le sol
son ultime signature


Ce chat depuis sept
ans venait chaque matin
réclamer son dû
mort il est moins exigeant
mais m'interroge crûment


Chapelle égrenant
des prières auxquelles
ne répond que le vent


Sur ce banc non en
bakélite je médite
loin des mites et
des mythes tel un ermite
le dimanche sans ses rites


Les femmes d'église
égrenaient avec piété
leur chapelet d'ambre
dorénavant dans leur chambre
trônent des godemichés


De la sapinière
deux ramiers à mon approche
éperdus s'envolent


Les beaux soirs d'été
me plaisent les bruits d'assiettes
gages d'un repas
comme m'agrée la musique
de notre marchand de glaces


Beaucoup trop instruites
les truites de l'étang, pas
une dans la nasse


Nuages félons
vous arrivez de la France
copieusement nous
arroser sans motif, aux
armes citoyens wallons!



Que peut faire un tigre
face à l'arme? rien, c'est pour
ça que l'homme est roi
de l'univers bien qu'il soit
si démuni sans fusil


Ce chat que j'ai vu
des milliers de fois, passé
de vie à trépas


La mort de mon vieux
chat m'a beaucoup frappé en
tant que résumé
de vie, on grandit mûrit
vieillit puis dépérit, couic!


L'homme âgé achète
chaque matin son vin rouge
pour oublier ses
vieux jours sa décrépitude
ses nombreuses habitudes


M'entourent les cosses
noires du genêt, signets
d'un défunt printemps


La cigale ayant
à Dornas chanté l'été
est une érudite
elle avait lu La Fontaine
et mis de côté du blé


Le chêne perd ses
glands moi de temps en temps une
dent, copains-clopant


José Chanly: http://chanly.apinc.org/