René Domenget Les Amazones
Autoédité par l’auteur avec le concours de
L’Association Culture Francophone
N° ISBN 978-2-9516941-4-9
Toute reproduction interdite sans autorisation de l’auteur
René Domenget
Adhérent de la Société des Poètes et Artistes de France
COPYRIGHT René Domenget
107 rue Louis Blériot 73000 CHAMBERY
Illustration de couverture : « Les Amazones par Wilhem »
Illustration page de garde « Internet »Les amazonesNous voici revenus au temps des amazones,
De partout dans le monde un seul discours résonne,
Ne pas être une femme devient hors saison,
Avoir d’autres idées dépasse la raison.
Le monde est trop petit pour accueillir leur verbe,
En de nombreux pays elles sont “Chef d’état”,
Et l’on en voit parfois présidentes en herbe,
Qui haranguent les foules avec force éclats.
Hier, elles étaient de toutes les combines,
Les hommes leur servant toujours de paravent,
En sous main décochant leurs flèches assassines
Et jamais elles ne se poussaient en avant.
De nos jours on les voit au devant de la scène,
Caracolant debout sur des chevaux fougueux,
Énonçant des idées avec un port de reine
Qui jadis auraient pu offenser bien des Dieux.
Conduisant des camions, férues de politique,
Combattant sur des rings bien mieux que des garçons,
Que ce soit théorie ou bien même pratique,
Il ne faut plus penser leur donner des leçons.
Mais pour mieux ressembler à leurs grandes aînées,
Il manque quelque chose, et un doute m’étreint,
Pour que l’image soit nullement profanée
Les verrons nous un jour s’amputer de leur sein ?
Chambéry le 22 février. 2007
René Domenget
Aux héros endormisRésonnez campanules
Carillonnez lys blancs,
Trompes du crépuscule
Ouvrez, ouvrez les bancs
Car mon ami s’avance
Auréolé de gloire.
Dans le profond silence
De tous les oratoires,
Fleurissons les autels
Balançons l’encensoir,
Car le divin appel
Nous l’enlève ce soir.
Vierges de l’infini,
De pétales de roses
Préparez lui un lit,
Pour que son corps repose
Dans cette éternité
Où dorment les héros.
Avec humilité,
Veillons sur le repos
Des âmes de tous ceux
Qui, voila soixante ans,
D’un élan généreux
Ont répondu : Présents !
Chambéry le 21 août 2004
Hymne à la vie.Á croire que sa vie est grise,
N’espérant plus en son destin,
Fait bien souvent que son emprise
S’échappe de nos pauvres mains.
Écoute moi, ô genre humain !
Qui croit ta destinée perdue,
Et dit en regardant au loin
La vie vaut bien d’être vécue.
Chantez, rêvez belle marquise,
Regard d’azur et nez mutin,
Mon cœur vous trouva fort exquise
En vous croisant, l’autre matin.
Me trouverez-vous libertin,
Si j’avoue que c’est votre vue,
Qui me fit dire tout soudain
La vie vaut bien d’être vécue.
Et malgré toute la sottise,
De l’homme ce grand malandrin,
Qui toujours son âme déguise
.Derrière son regard hautain.
Allons ! Allons ! Les baladins
Que notre chant fende les nues,
Crions à tous ces plaisantins
La vie vaut bien d’être vécue.
ENVOIPrince, ne soyez pas chagrin,
Si je vais parcourant la rue,
En chantonnant ce gai refrain
La vie vaut bien d’être vécue.
Chambéry le 26 août 2004
L’amour d’une femme.Toi le bébé qui vient de naître,
Tout chétif, tellement mignon,
Il nous faudra trouver un prêtre
Qui te donnera un prénom.
Mais pour bâtir ton horizon,
Faire de toi une grande âme,
Surtout, crois moi, gentil poupon
Rien ne vaut l’amour d’une femme.
T’es qu’un gamin, mais veux paraître
Tu prends des airs de mirmillon,
De ta vie tu veux être maître,
Et t’as un foutu carafon.
Écoute moi bien, mon garçon,
Ces quelques vers sont une alarme,
Pour t’éloigner de la prison,
Rien ne vaut l’amour d’une femme.
Devenu grand et fier de l’être,
Tu n’es pas jeune centurion,
Mais en passant sous sa fenêtre,
Tu vois sourire Cendrillon ;
C’est la flèche de Cupidon
Qui dans ton cœur tisse sa trame,
D’aimer est venue la saison,
Rien ne vaut l’amour d’une femme.
ENVOIPrince, chantez donc ma chanson,
La vie n’est pas toujours un drame,
Aimons jusqu’à la déraison,
Rien ne vaut l’amour d’une femme.
Chambéry le 6 septembre 2004
Clin d’œil.Un jour les cheveux longs l’autre le crâne nu,
Des années en jupons d’autres en crinolines,
En pantalon bouffant ou bien le mollet nu,
‘Loin du corps’ ou moulant, silhouettes divines.
La mode eut de tout temps de ces extravagances
Troublant l’entendement du commun des mortels,
Mais parfois créateurs vous avez des outrances,
Transformant en pantins les jeunes “damoisels″.
On les voit affublés d’horribles oripeaux
Ou le corps recouvert d’une feuille de vigne,
Chassant de nos jardins mes amis les oiseaux,
Ou livrés aux regards de vieux vicieux indignes.
« Cachez, cachez ce sein que je ne saurais voir »
Disait un jour Tartuffe aux dires de Molière,
Quelque chose me dit qu’il m’arrive ce soir,
D’en faire tout autant, oui mais sans la manière
Chambéry le 25 août 2004