L’aïeul

L’aïeul

Pleurer sans un dire
Cueillir cette larme
En faire un délire
Prier dans l’alarme

Et prier encore
Sous cette incertaine
Façon de se voir
Et vouloir qu’un ange
Se montre à l’aiguille
Où ce chat perché
Revu, condamné
Coupable, enfin…

Plier sa survie

Lèvre est missionnaire
À bouche savante
La terre supporte
Le pas pesant-pied

Et

Il y eut à l’enfance
Sociétaire façon
D’écrire le songé
Au calumet de plume
Il y eut des parents
Des ongles et des mains
Cueillant un soir de contes
Le savoir de l’histoire

Il y a trappe au cœur
D’un ancêtre ignoré

On le sait accroché
À mémoire si belle
Qui était sa moitié
Sa façon et son rang
Un réverbère à l’heure
La lumière en entier
Une lueur qui cogne
Les clous d’un savoir-faire
Pour planter des jardins
Et vivre sous l’hier

Mais il faudra sur tout
Une chandelle au port
Pour guider sa dérive

Et

Savoir que la mer
N’est pas que de l’eau
Elle vaque au quai
D’un matin brumeux
Elle est bien au monde
Même si sa garde
Comme un sillon-lune
En raison blafarde
D’écrire à ses maux
Une saison grise

À voir vieillir son dos
Le corps est si penché
Il voit venir l’endos

Et il est traversier
Le voilier de l’ennui
On y rêve un propos
Pour y tendre sa vie
À sa voile jolie
Le mat est tant voilure
Un péché un corail
Une armure et le blanc

Jeunesse à un cheveu
De vouloir toute vie

Il est bien parfumé
Le « j’ai dit » j’ai aimé
Il est dans la soirée
Le « je dis » oublié