La fenêtre de givre

La fenêtre de givre

Je songe à demain sans ta présence, il fait neige où le pré
Le vent se lève, il va rimer l’hiver en vers et tempêter
La saison qui fait bercer les châteaux les fait craquer
Ce matin s’est levé vêtu d’un manteau blanc pour raconter
Et
Je t’éveille, là tu es chair, tu es belle mon amour
Tu es nuée, je vois le jour, en congédie la grisaille
Ignore les maux de la semaine qui oeuvrent aux alentours
Parfum ta présence dans la fraîcheur de l’air : odeur de paille
Et
Je suis à la fenêtre à voyager au-delà des mots qui font escorte
Je vois le temps qui, à l’envers, décrit sur l’endos des feuilles mortes
Nos longues veillées à nous parler de ceci de cela au chant du vent
D’un peu de toi d’un peu de moi au cœur des sifflements
Et
Il faudra laisser les pourquoi se taire, en ignorer le sens
Il fait nuit déjà et il fait tendre sur mon corps qui silence
Je me parfume de bois d’érable à l’âtre de l’existence
Il sève en moi le suc divin, le nectar de la vie, l’ivraie, l’essence
Et
Les rêves meublent les silences de l’envie
Tout doucement la vitre, ce givre, là où je suis
Il est décembre et je devrai attendre le printemps ici
À regarder la poudrerie en pensant à toi ma mie