De Biarritz à Auschwitz

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De Biarritz à Auschwitz


Cher Gustav Mahler
malgré votre apport vos oeuvres
jouées à Biarritz
et ailleurs vous auriez pu
plus âgé connaître Auschwitz


Parterre, les perce-
neige espèrent des flocons
pour tester leur nom


Le vieux chat à quoi
pense-t-il dans sa cahute
en bois? à tous ces
matous en rut qui le firent
souvent de plaisir mourir?


Une tourterelle
sur le fil, que voulez-vous
que cela me fasse?


Une feuille enfin
s'envole par grand vent sans
provoquer d'émoi
l'automne est loin et l'hiver
a déjà du plomb dans l'aile


Absent le voisin
car sa cheminée n'élit
Élie, aucun pape


Feuille morte au vent
tu changes de direction
tel un papillon


Dans un ciel tout bleu
l'astre caresse mes vieux
os qui s'entrechoquent
d'allégresse, un chien gourmand
ses longues oreilles dresse


Un très grand chat noir
à queue de renard traverse
notre sapinière


Le 26 janvier
de l'an huit fleurit déjà
non? si! deux ou trois
perce-neige pour fêter
Paule, la sainte du jour


Sur la table, oblong
ce caillou blanc du Ventoux
nous rappelle en cet
hiver qui m'entend tousser
les cigales provençales


D'une cheminée
sort par bouffées la fumée
fuyant sa prison
avec lenteur comme pour
n'éveiller aucun soupçon


Finlande, des pas
sur la neige comme chez
Claude Debussy
aux environs de 16 heures
dans une cour de Pori

(Webcam du 25-01-2008)


Regard par la fenêtre
absolument rien à se mettre
sous la plume


Des toits de plus en
plus blancs en ce tout dernier
matin de janvier
quelques perce-neige espèrent
s'affirmer face aux flocons


Le chat fait caca
recouvre son petit tas
puis moins lourd s'en va


Tain-l'Hermitage et
Tournon, site merveilleux
car chaque fois j'y
croise qui l'eût cru Stéphane
marmonnant des vers du cru

(Mallarmé enseigna à Tournon)


José Chanly