Avec la mer du Nord...

© José Chanly

Avec la mer du Nord...

"Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague" chante Jacques Brel. Cette mer est un lieu mythique pour tout Belge, qu'il soit de Wallonie, de Flandre ou de Bruxelles. Il fut un temps, cher Jacques, où nos ancêtres en avaient entendu parler comme d'une inaccessible étoile. Trop loin, trop cher, trop exotique...

Mon grand-père Jules n'y a jamais mis les pieds avec ses sabots, son épouse Julie admira ce lac de Bambois chez Gulliver en tant que grand-mère et mes parents l'aperçurent pour la première fois à l'âge adulte. L'un d'eux murmura : "Que d'eau! Que d'eau!". Il était donc normal, quasi mathématique, que leurs enfants courussent sur la plage en culottes courtes en actionnant des cerfs-volants. Ce qui fut.

Mais, il y a toujours un mais; avant ce baptême, nous dûmes affronter une guerre durant laquelle on ne batifolait guère... Hi hi... Avez-vous remarqué, cher lecteur, l'emploi de ces homonymes?

Que faire alors? A défaut de grives... Nous nous baignâmes donc, Franz et moi, dans une bassine remplie d'eau douce non dépourvue de vagues - sans "rochers que les marées dépassent" - quand nous nous éclaboussions. La maman tempêtait.

Afin de vous prouver mes dires, je joins à la missive une photo d'époque prise par notre défunte mère durant l'année 41 et envoyée à notre papa qui séjournait en Autriche. Au dos du cliché, notre père tout aussi défunt - curieux comme on mourait souvent dans la famille! - avait noté : - Quelle joie pour moi de recevoir la photo de mes chers enfants si bien portants et aussi quelle tristesse pour un père exilé d'être séparé et si éloigné de ses deux petits êtres qui lui sont si chers.

Pierre
12-9-1941 - Bruck a/d Leitha"
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Associons deux grands artistes belges qui chantent la mer du Nord et dont je me suis inspiré pour composer cet article :

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le coeur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien

Jacques Brel

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Océan!
eau séance tenante
avec vaguelettes
et friselis
lessivant jour et nuit
antre du soleil
bain mousseux
en famille dans la mer du nord
mare nostrum
je t'aime!
toi qui maugrées
devant la nouvelle marée
lorgnant sur l'estran
d'une baigneuse à la Renoir
les ça va de soi
qui craques une allumette
pour y voir plus clair
après avoir sur l'estivant
renversé la salière
qui voudrais gober l'oeuf
et décrocher la lune
pour investir la Flandre
et créer Brussel-Plage
courage!
car je t'aime
océan
pour les éclats de rire
de mes enfants
pour ta fidélité
pour le gosse que je fus
que je suis encore...
pour ton haleine
tes sautes d'humeur
ta plage damée
pour tes dames qui sans vergogne
se dévoilent
que de péchés
s'envolent
comme cerf-volant
au gré du vent...
oh! céan

José Chanly

José Chanly

Après des jours d'attente, je vais quand même me souhaiter un joyeux Noël! asticot

José

malheureusement il m'arrive
d'oublier de répondre à vos messages. Ce qui, j'imagine
est désolant pour vous.

Merci José de ta compréhension.

Ginette Villeneuve

Chère Gi,

Ce n'est pas toi, si dévouée, qui es en cause, mais certains membres qui ne songent qu'à leurs oeuvres... Bisous!

José

La chanson de Brel est certes magnifique et je l'apprécie énormément. Mais la lettre que tu as écrite est à mes yeux encore plus touchante. Car elle révèle une vérité conuue et reconnue.... L'exil d'un père dans la tourmente de la guerre et sa joie ineffable à la réception d'une photo de ses enfants chéris.
Merci de nous avoir fait partager ce moment d'émotion intense.
Avec la mer du Nord... Manon13

José...je découvre, en lisant ton touchant récit (avec un retard d'une année presque!!!) que tu as une plume de Guy de Maupassant...tu as, là, comme lui, l'art du détail qui change tout...ce court récit, un peu plus dilaté, aurait fait une excellente nouvelle...
Il est à la fois trop tard et trop tôt pour te souhaiter joyeux noël...je reviendrai à temps, promis!

José a déserté ce forum, j'espère qu'il n'est pas malade...
Gi

Citation :: Chère Gi,

Ce n'est pas toi, si dévouée, qui es en cause, mais certains membres qui ne songent qu'à leurs oeuvres... Bisous!

Et moi, sans être Belge, façon quand on a des ailes abrégées
Faut courir certain sans être incertain de vieillir un peu

Il est certain que la terre promise....

au vent qui nord la mer et sa méprise
la vague d'un lieu que conte la vague

d'un peuple

Il écrivait jeune le Jacques
Il voyageait les marquises
pour épuiser avant sa mort

la langue du tiens

il ne faut pas mourir
en traversant la vie

la mine est traversière
elle se fait fin

Bonne année José

juste le Réal qui passait ici

Merci Réal d'être passé par là...
Salutations...

Gi

Nouveau Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 25/01/2014

Je la connais bien cette mer!
Mais la mienne c'est la mer du sud, qui est sans doute moins tempêtueuse. La mer de brel elle, est sublimée par la puissance de l'interprétation!

L'article est poignant.

Ton texte dans sa simplicité, est éloquent.

Merci josé.

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