La maison au bord de la merLa vieille maison est au lit de la dune
Un bateau bercé par le chant de la mer.
Sur son toit de lauzes ont brillé tant de lunes,
Au dos des volets rôdent bien des mystères.
Un bougainvillier escalade la rampe
L'escalier de pierres aux arêtes moussues.
Les glycines mauves ont rampé sur la lampe
Qui met un halo au portique bossu.
En poussant la porte en chêne vermoulu,
Aux dalles du hall vont les ombres mouillées
Des chapeaux de paille, et cirés suspendus,
Epuisette auprès de vieux sièges rouillés.
Au sol de l'office, les tomettes carmin
Résonnent encor les pas d'heureux enfants.
Evier de grès grenu et grands pots en étain
Gardent les odeurs des souvenirs gourmands.
Chambres mansardées où règne le silence.
Leurs paupières closes sous les plis des rideaux
Les fenêtres filtrent une lumière où danse
Poussière irisée au dos du vieux piano
Les murs soupirent de tempêtes inouïes
Fouettée des embruns, elle en a les couleurs.
Grise de nuages et de vagues bleuie.
Ceinte de sable sous le rubis des fleurs.
Anita