JOURNEE DE LA FEMME

JOURNEE DE LA FEMME

…Et je ris de cet anniversaire
Une Journée Mondiale de La Femme
Avec un J majestueux
Qui laisse entrevoir
Les stigmates des mois
Rien qu’une journée
Et les faux bilans…
Où sont passés les autres 364 jours… ?

Une journée pour tout dire
Fêter les mille prouesses
Shéhérazade n’est plus là
Elle est portée disparue
Peut-être qu’elle vit à l’écart du monde
En feuilletant ses mille et une nuits
A travers les trames de ses vieux contes
Vous dîtes une journée de la femme
Pour celles qui vivent encore dans des grottes…

Je ne peux parler aux noms des autres
Ni de la femme voilée
De celle qui s’enrobe d’émancipation
Ni de la petite bonne aux mains fragiles
Qui subit les obscures affres de la servitude
De la violée dans son corps d’idole
La divorcée sans raison
De la répudiée en dehors de la cour…

Je ne peux qu’évoquer
Celles qui restent cloisonnées
Derrière les murailles de la honte
Entrain de fouiller le fond de la mémoire
A la recherche d’une miche de pain noir
De celles qui n’ont aucune voie
Mais qui donnent leur voix
Dans l’effervescence des urnes
Celles qui ne font que voter
Dans l’isoloir de l’analphabétisme…

Femmes de ma cité
La rage voile les murs de ton visage
Tu es là sans nom
Une simple carte pour les autres
Avec une identité qu’on essaie d’écarter
Juste le temps de mettre ton empreinte
En guise de tes initiales…

Femmes de ma cité
Tu vis dans la surdité des échos
Dans les rues de la mendicité
Dans les abords alourdis des mosquées
L’aube ne fait que traîner ses pas
Le soleil est encore en retard
Le train ne sifflera point
Les montagnes font écran à tes vœux
Je ne peux que soupirer
Puisque j’ai perdu à jamais mes larmes…

© kacem loubay
Samedi 10 Mars 2007
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Beau poème qui met en lumière une triste réalité...universelle et non pas seulement dans ton pays!

Merci Kacem pour ce poème que tu m'avais déjà fait lire, merci pour toutes les fois où tu t'habilles de générosité...

Gi

Bonsoir Guy Rancourt

...J'ai fait une lecture de ce texte et de 3 autres de mon répertoire.
L'occasion de La Journée Mondiale de La Femme pour L'Association
de l'UNESCO nouvellement créée.
L'auditoire était était hétéroclite et j'ai essayé de mon mieux à
travers l'écrit de traduire superficiellement quelques ébauches.
C'est dur de lire avec la sensation d'amertume que ces femmes présentes,
des filles que je n'ai fait que relever un peu le voile sur les mille et un
problèmes. J'ai lu sur un autre site les commentaires qui vont bon train.
Donc le vrai problème réside partout avec des fluctations " apériodiques "

Mes amitiés de l'autre rive

Chère Amie Ginette

...Tu sais que tu es parmi les rares membres avec qui je peux dialoguer.
Dire et révéler à chaud mes " maux/mots " que je sème partout.
Bise amicale de ma rive

Bonjour Kacem,

Terrible constat! Et l'on comprend ton rire chargé d'ironie et de sarcasme. Fête-t-on les opprimées, les damnées de la terre?

Je choisis la dernière strophe qui traduit si bien cet enfermement, ce manque d'évasion, cette condamnation sans appel :

Femmes de ma cité
Tu vis dans la surdité des échos
Dans les rues de la mendicité
Dans les abords alourdis des mosquées
L’aube ne fait que traîner ses pas
Le soleil est encore en retard
Le train ne sifflera point
Les montagnes font écran à tes vœux
Je ne peux que soupirer
Puisque j’ai perdu à jamais mes larmes…

Avec mes amitiés

José

Kacem

ton texte sera dans ma chronique de lundi le 19 mars... voir dans les archives ensuite (en haut)
http://planete.qc.ca/invitation/

merci...

Ginette

Merci pour ce texte si vrai.

Superbe texte que j'ai pris plaisir à découvrir
Amitiés Kacem
Salam

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