Poèmes "martiens"

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POEMES "MARTIENS"


Giboulées de mars
le premier de ce mois, quelle
ponctualité


Le reliquat d'un
mois de février si triste
mare sans grenouilles


Un pan de mur jaune
comme chez Vermeer de Delft
à Fosses-la-Ville


Après la pluie naît
un timide arc-en-ciel par
manque de couleurs


Un pinson célèbre
le premier mars en chantant
de toutes ses forces


Comme tant de fois
le soleil descend sans son
parachute, émoi


Des souches de pins
souvenirs d'un bois, de chants
de baisers peut-être


Deux nuages hic
ont bu du jus de la treille
et s'en vont cahin-
caha, bourgogne ou bordeaux
leur demande un alcoolique


Il a tellement
plu ces derniers temps que mon
ombre chère fume
dès qu'un rayon de soleil
illumine le vallon

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Vois-tu ces fleurs jaunes
dans le sous-bois? des ficaires
cousues sur les vestes
d'enfants juifs envoyés dans
les camps avec leurs mamans


- Cher enfant, aimes-tu ces fleurs?
- Non.
- Moi non plus... Parfois, j'éprouve le même sentiment face aux étoiles scintillant dans le ciel, aux rails sous la pluie, aux trains qui passent, aux si beaux bouleaux sous la lune de Birkenau, aux aboiements des bergers allemands, à la neige, aux adultes si facilement portés au mal, à la musique classique qui adoucit les moeurs, aux armées, aux langues germaniques, aux cris guturaux, aux moustachus à crin noir, aux kapos et autres képis, aux collaborateurs qui sévirent dans tous les pays occupés, aux chants guerriers, à la doctrine chrétienne sécrétant trop souvent l'antisémitisme, aux matraques et fusils, à tout ce qui me rappelle cette horrible période.

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Corbillards en fleurs
attendent devant l'église
jamais de miracle


Le dos au soleil
m'allonge ce matin tel
Giacometti


La lune se voile
la face face aux très fortes
pluies de cette nuit
que ce face ne s'efface
ne bégaie pas que je sache


José