Femme meurtrie

Femme meurtrie

Au clair-obscur de tes larmes et ta voix tremblante
J'ai trouvé tant de drames et d'épouvantes.
A la musique de ton timide sourire,
La peine dans tes mots sans les dire,
J'y ai longtemps entendu gémir tes drames.
Souvent j'ai reçu les coups de tes larmes.

J'ai vu tes yeux de glace quand tu le regardais,
Tes sourcils se froncer quand tu le voyais.
Ton regard appelant, criant vainement alentour.
Le coeur grossit, lançant ses au secours !
Seule, tu subissais le poids de sa rage.
Seule, tu pansais ses traces d'orage.

Dans tes rêves tu le voyais tendre et prévenant.
Il t'offrait des roses avec des mots élégants,
T'emmenait voir s'étendre le soleil sur l'Océan
Jusqu'à ce qu'apparaisse la lune en croissant ...
Mais le jour le changeait, et c'en était fini.
Les mots devenaient blessants, les roses orties.

Tu recevais sa tendresse en plein visage,
Et tu te cachais de ces orages...
Pour lui tu aurais décroché la lune,
Le soir, tu le consolais de ses infortunes.
Et lui pour te remercier, te ridiculisait !
Sans hésiter te blessait, te maltraitait !

Aujourd'hui tu le laisses croupir dans ses soucis,
Ou moisir au bistrot avec son ardoise et ses amis.
Enfin tu oses le dénoncer au grand jour !
Enfin aujourd'hui tu le décris sans détour !
Au clair-obscur de tes larmes et ta voix tremblante,
Tu apparais dans tes drames si émouvante.