Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | Le pet | |
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Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Le pet Mar 30 Jan - 17:49 | |
| Le pet
Un pet mal contrôlé peut ruiner une vie Sauf dans les lieux d'aisance , il nous est interdit! Imaginez un peu: vous pétez à la messe : Il faut absolument s'accuser à confesse
D'avoir ainsi troublé cette cérémonie Qui ne peut supporter que le blanc des surplis! Vous pétez au bureau? Alors il faut veiller Avec grande attention à l'air renouvelé
Pour ôter les poisons et toute pestilence , Vaporisez bien vite un doux parfum d’ambiance ! Péter un peu au lit, ce n'est pas interdit, Mais on ne peut le faire avec n'importe qui:
Il est de gros bougons dont le fier odorat Décèle illico les parfums scélérats Qu'un pet incontinent laisse flotter souvent, Qu'on ne peut supprimer qu'en étant sous le vent!
Vous pensez qu'un long pet est une forfaiture? Si vous le modulez , bien assis en voiture En soulevant parfois la fesse, pour changer Les bruits que fait le vent que vous vous extorquez,
Vous pouvez obtenir des mélodies subtiles Qui aux yeux des chercheurs de sons sont bien utiles! N'hésitez pas alors à les enregistrer Pour, peut-être, un beau jour, trouver célébrité!
Il est des pets mondains qui se veulent discrets Mais laissent derrière eux l’ambiance parfumée De mainte porcherie , qui, même bien tenue Recèle des relents qui manquent de vertu !
De ces pets impromptus et qui vous assassinent Qu’on affuble, chez nous, du doux nom de « bessine » On ne peut alléguer qu’ils viennent du voisin Et tourner les talons comme ça, mine de rien !
Un parfum très puissant nous suit et nous dénonce Au courroux général, et bien des nez se froncent Quand, passant auprès d’eux, on laisse s’échapper Quelques relents d’égouts aux vapeurs sulfurées…
Et ces pets triomphants qui ébranlent les trônes De ces rois satisfaits qui, par ces bruits, couronnent Un repas trop copieux où ils ont abusé De vaillants haricots qu’on nomme flageolets,
Oui, ces pets triomphants sortis de culs augustes Ne sont pas plus glorieux que ceux que l’on déguste Quand, assis sur le trône en un beau cabinet, On se donne la joie de péter en secret !
Péter en compagnie, demande de l’étude Il ne faut pas non plus en faire une habitude Et croire que l’on peut péter impunément Devant de bons amis qui s’offusquent souvent !
Une femme qui pète est mal considérée Et l’oreille à l’entendre est souvent sidérée Comme si de ce cul qu’on adore et adule Il ne devrait sortir que de divines bulles !
On peut gâcher ainsi d’intimes relations Par un pet impromptu qui sort du cotillon ! Et il faut bien du temps et de l’intimité Pour se donner, au lit, le plaisir de péter !
Parlons un peu des sons et des modulations Que le pet bien conduit offre à nos émotions L’esthétisme du pet n’a pas été chanté Je m’y efforce ici, pour enfin l’honorer !
Il est des pets fameux qui partent en trompette Ceux qui sortent soudain alors que l’on s’apprête A monter à cheval, et qu’écartant les cuisses On permet à ce pet de s’esbigner en suisse !
Il est des pets flûtés qui sortent, s’éternisent Et font à tous l’effet d’une petite brise Légère et court vêtue, agréable à l’ouïe Et qui ne choquent pas l’oreille de Louis.
Pas plus que les tympans de la chaste Louise Puisqu’on appelle ainsi ce pet qui s’éternise ! Il est un pet discret que l’on nomme une perle Qui ne rappelle pas le chant aigu du merle,
Mais qui survient parfois à un petit effort Qui ne s’attarde pas, et part vite au dehors. Ces pets –là sont parfaits pour celui qui s’ennuie Et qui seul au logis entend tomber la pluie !
Il est des pets foireux qui nous couvrent de honte, Que l’on ne peut nier, et qui du doigt nous montrent Quand, au pantalon blanc, on voit une auréole Où que la jupe en fleur a sali sa corolle !
Et le pet qu’on enflamme, y avez-vous songé ? Ce pet des collégiens dont les yeux révulsés Voient, de leur postérieur jaillir l’enfer de Dante, Et rôtissent leurs poils d’une main imprudente !
Joseph Pujol, jadis , au temps du Moulin Rouge Où s’amusait Lautrec ,autant que dans les bouges, Savait avec ses pets faire venir à lui Toute la société, des plus grands aux petits !
Il emmagasinait , tout comme une baudruche De l’air qui, mélodieux, évoquait sans embûches Les plus beaux instruments : la flûte, le tambour Contrebasse ou violon… En ses plus beaux atours,
Cet ancien boulanger , un enfant de Marseille Venait au cabaret expulser ses merveilles Vêtu d’un habit rouge à la culotte noire En satin, découpée à l’endroit de l’histoire,
Et qui lui permettait d’éteindre les bougies A trente centimètres, et de jour, et de nuit ! Qui a pu faire mieux que ce sublime artiste ? A moins, qu’à l’imiter, vous vous mettiez en piste !
MARCEK | |
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