Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | À BRASSENS | |
| | Auteur | Message |
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késaco 100 messages
Nombre de messages : 592 Age : 76 Localisation : Landes Date d'inscription : 23/08/2006
| Sujet: À BRASSENS Sam 2 Sep - 7:53 | |
| À Georges (Vingt cinq ans après...)
Il y a vingt-cinq ans, un triste jour d’octobre ; Le fossoyeur coucha, sous un tertre bien sobre, Le poète-chanteur que l’on appelait Georges. À sa guitare plus de corde, et dans sa gorge, Plus de corde non plus. La musique s’est tue. Il est parti chanter pour ceux qui ne sont plus, Pour ces copains d’abord, qu’il a rejoints là-haut. Nous, nous sommes restés ici-bas, mais trop tôt, La Camarde sans cœur, au nôtre a dérobé La tendresse et le rêve et le rire enrobés, Sous des cordes pincées, de douce poésie. Mais, sur la pierre nue, fleurit le myosotis.
Si sa gaie ritournelle réjouit les anges, Son public, pour toujours, sur terre, chose étrange, De son tréfonds, au loin, réentend la chanson Pour l’Auvergnat, le soir, et de Mimi pinson, Les soupirs étouffés par un air de guitare...
Sur la plage de Sète, est-ce bien le hasard, Un grand pin parasol hors du sable a poussé. Auprès de l’arbre vert, le jupon retroussé, Une poupée entend le chant que l’amoureux Lui fredonne tout bas, de l’amour plein les yeux. Est-ce la Bécassine aux cheveux d’or ou bien Pénélope ravie d’avoir trouvé enfin L’Ulysse de banlieue qu’elle a tant attendu ?... Sur la place et son banc, le chat ne viendra plus Pour émouvoir les gens, téter Brave Margot ; La fontaine est tarie, où Hélène en sabots, Venait prendre son bain, à l’abri des regards... Le grand chêne a perdu ses feuilles. Et sur la mare, La cane de la Jeanne a égaré ses plumes... Dans le ciel souffreteux, un orage s’allume : Mais l’huis de la voisine est fermé pour toujours, La belle ayant au loin redécouvert l’amour...
Quand les ombres des pins s’allongent au couchant, Dans le bois de mon cœur, je crois ouïr le chant De l’amandier qu’un jour, par amour, la gourmande Fit dépouiller. Je crois voir l’ombre de Fernande, Le minois de Ninon, les yeux de Marinette, Se jouant d’un épris, la fourmi de Clairette, Qui grimpe hardiment dans son cou. Et encor, La vieille ramassant, pour son vieux, du bois mort...
Et la voix du croquant me dira : « Mon bonhomme, Quand tu seras sorti du rêve, ces fantômes Se seront envolés. Je ne l’écoute pas. J’aperçois Mélanie et j’aperçois Sarah : Près de son arbre, là, un jeune croque-notes Leur chante sa chanson, souriant à Charlotte...
Et je rentre au village. Et m’abreuve de vin, Au bistrot des « Quat’ z’arts », l’estaminet du coin. La table d’à-côté a des airs de ripaille : Les deux oncles, Martin et Gaston, y bataillent, En se remémorant leur temps jadis, dissous, Les belles du trottoir et la fille à cent sous, Le mouton de Panurge et les dames d’antan....
C’est une rêve, je sais !... Mais je sais que le temps Ne fait rien à l’affaire et que dans ma mémoire, Georges, demeureront tes charmantes histoires. Le phono est sans voix. Le pornographe est mort. Et la femme d’Hector a épousé Nestor...
Des lilas à la main, j’ai écouté, ce soir, Par un discours de fleurs, un message d’espoir : Au boulevard du temps le sablier s’égrène ; De la disparition, n’ayons aucune peine, Car de la renommée les trompettes sont là. Le poète-chanteur, nous ne l’oublierons pas...
La route des chansons reste ouverte en nos coeurs. Près de Saturne, si tu croises, par bonheur, Oncle Archibald, Léon et le pauvre Martin, Le vieux normand, l’ancêtre et le Modeste, enfin, Si tu vois, dans le ciel, tes amis esseulés Et nos amours d’antan, pour nous, embrasse-les !
Je dépose, en ce jour, ma fleur anniversaire Sur ton corps allongé sous sépulcre de pierre, La marguerite qui de leur missel a chu. Je sais aussi que, grâce à toi, n’est pas déchue La reine poésie, il nest rien à jeter Dans tes vers ; c’est pourquoi, humblement, moi, je t’ai Donné, ce soir, les miens. Ils sont sans prétention Et ne recherchent pas bonne réputation...
Je dis au brave type et à la mauvaises herbe, Par des alexandrins, faisant rimer le verbe : Malgré les coups de sang et malgré l'hécatombe, Cueillez son testament feu follet de sa tombe. La poésie, le vent, les rires dans le ciel Sont comme ses chansons. Brassens est éternel.
Késaco | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: À BRASSENS Lun 4 Sep - 0:43 | |
| La facilité de composer de jolies choses semble si réelle... Est-ce que ça l'est ? Est-ce que les mots comme ceux de Kacem Loubay sortent facilement...
Bises cher ami...
Gi | |
| | | késaco 100 messages
Nombre de messages : 592 Age : 76 Localisation : Landes Date d'inscription : 23/08/2006
| Sujet: Re: À BRASSENS Lun 4 Sep - 6:20 | |
| Bonjour Gi. Je ne sais si les choses sont "belles" mais les mots viennent presque tout seuls, oui, au rythme de la musique que j'ai dans la tête pour" illustrer"mon inspiration du moment. J'ai une prédilection pour les alexandrins ... bises | |
| | | késaco 100 messages
Nombre de messages : 592 Age : 76 Localisation : Landes Date d'inscription : 23/08/2006
| Sujet: Re: À BRASSENS Mer 6 Sep - 13:37 | |
| Acrostiche de A à Z
Auprès de ton arbre, aux cieux, Ami, dors-tu ? Bécassine à la bouche de guigne n'est plus. Colombine a perdu son Pierrot-Croquenote. Dans le fond de mon cœur chante une âme vieillote : Elle syncope, ici, ma triste ritournelle. Femme d’Hector, as-tu cassé sa chanterelle? Gastibelza dis-nous où ton fusil tu caches. Hécatombe n’a plus ton cri de "Mort aux Vaches!" Il suffit de passer le pont, nous as-tu dis. Jeanne ne sait plus même où est ton paradis ! Képis, plastrons, vestons ont perdu tes médailles ; Le Grand Chêne a laissé ses glands dans la bataille. Myosotis ne veut plus dire « Ne m’oublie pas. » Nul ne livre aujourd’hui aux Quat’z’arts son trépas... O Martin, o Gaston, vous les deux oncles morts : Plus de fesse pincée par ton tonton Nestor. Que va-t-on devenir sans cette marguerite Retombant du missel de l’abbé hypocrite ? Sétois, Dieu, s’il existe aux cieux, il exagère : Tu avais bien des strophes encor à nous faire ! Un refrain pour le roi des cons, un pour Magot… Vas-tu faire valser le vieux Léon, là-haut ? Waterloo de tes vers est la plage de Sète. Xéranthème et Lilas ne sont plus de la fête. Y a-t-il une croche en travers de ma gorge ? Zorro s'en est allé… Dors en paix mon cher Georges.
késaco | |
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| Sujet: Re: À BRASSENS | |
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