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 Vagabondages de Késaco

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késaco
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MessageSujet: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMar 29 Aoû - 8:15

Fleurs tombées des planètes...

Du haut du ciel tombe une fleur que je ne connais pas. Puis deux, puis trois, quatre… sept !
J’en ferai un bouquet d’années-lumière aux âromes d’univers, dans mon grand calice galactique, à ras bord empli de la pluie d’une autre rive… Sept fleurs célestes, planétaires.
La « Marsyotis », née de sa terre, dont une petite main verte a fait rosir les pétales, empourprés comme tes joues… La « Vénuselbore » aux spores gorgés de sèves sous les feuilles dentelées, gorgés d’amour comme les pores de ta peau cachée… La « Mercurite » au cœur chaud, pistil murmurant comme une abeille, distillant le pollen pour son Icare, celui qui volera vers elle, en bravant le soleil… La « Neptunette » à l’arôme poivré comme une tempête aux coroles, enroulées en torches diaphanes, enroulées comme tes mains dansant la sévillane… L’« Uranusine » à la tige brune d’où naissent des filaments en bourgeons d’éclairs, comme tes yeux… La « Saturnelle » aux ombelles-bagues, comme tes bras… Et la « Plutonne » que les étoiles disent gloutonne, mais qui croît dans les jardins du plus haut du ciel, sur les parterres d’au-delà du Styx, fleur toujours en bouton, couleur de l’infini qu’elle ouvre, comme ta bouche…
J’ai placé le « Centreçol » au centre de mon univers. Et de huit ! Chiffre pair…
Pardon, ô bouquet d’années-lumières !
Voici de ma Terre, la Primevère.


Kés.
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMar 29 Aoû - 11:03

Oh la la... ce que c'est beau.

Dans mon cerveau affamé de beauté les images se forment en te lisant.

gi
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késaco
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMar 29 Aoû - 11:32

coeur-baiser
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMar 29 Aoû - 11:53

Prose océane…

D’un petit clapot nocturne des mots engloutis cahote mon esquif sous la lune, minuscule coquille sur l’immensité océane de la nuit…
Pour vous, mon île…

Les creux des subjonctifs ont enfanté la houle, au petit matin. Vers votre dune lointaine, mon radeau roule et tangue au gré des gréements et du vent. Il soupire dans les voiles et les haubans, il murmure à ma poupe de suaves compliments. Je chaloupe…
De vous, mon île…

La sinusoïde marine des adverbes du potron-minet, au soleil levant, s’est mue en vaguelettes revêtues, ça et là, de flocons d’écume flamboyante. La brise, surgie de la terre, a brodé soudain un liséré de brocatelle blanche, en voyelles et consonnes miraculeusement assemblées. Et ma prose est née des fonds océans, des algues roses de mes abysses. Le bateau surfe, ivre du vent de ses voiles, sur la crête de la vague qui grossit dans l’horizon qui se rapproche. Je divague…
Par vous, mon île…

La vague des verbes, pour atteindre votre grève, a épousé la marée de mon tréfonds marin, salé, bleu-nuit comme une encre. Les compléments, ancrés sur les coraux des maux absurdes et ordinaires sont devenus tentaculaires, marines étoiles à branches démesurées. Je largue les amarres de ma frêle gabare…
Vers vous, mon île…

La frange immaculée de mes grains de sel brassés, embrassés, transporte, sous la déclinaison du soleil, de doux et tendres génitifs, en quête des autres parcelles minuscules, fragrantes, sucrées de votre plage, là-bas…
Je naufrage…
Par vous, mon île…

La marée vient faire mourir au ras de votre estran la déferlante bleue de mon encre d’azur en perles moirées de perdition salée et ma coquille à voiles, sous les étoiles d’une autre nuit…
Je vous aime, ô mon île !


Késaco
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMer 20 Sep - 13:23

Madeleine, ma mignardise Tropézienne d’adoption,

Ô ma chère Marquise Polonaise que j’aime, excusez-moi, comme une impératrice,
J’ose vous dire, en un éclair, que je suis resté baba devant votre réaction quand, après l’opéra bavarois que je vous ai offert à grands sacrifices financiers, dans le Paris-Brest, l’autre soir, vous savez, celui qui nous menait au Puys d’Amour Fou, quand vous m’avez flanqué une tarte, par jalousie soi-disant…
Je vous ai, depuis, écrit mille feuilles que j’ai déchirées ensuite en pensant aux macarons que vous m’avez offert à Pithiviers et surtout à votre forêt noire au dessus de vos yeux « tête-de-nègre »
Je vous ai écrit pour vous dire que Charlotte n’est plus rien pour moi. Ils sont divorcés, elle, la poire belle Hélène du boulevard Saint-Honoré et lui, Salammbô, le congolais de Singapour et elle est devenue religieuse
Allez va, ma chère Amandine, je vous pardonne cette crêpe sur mon œil qui ressemble encore à une profitérole au beurre noir…
Venez chez moi, je vous invite, nous y danserons la polka en dégustant, sans fard, votre gâteau breton préféré trempé dans un bon moka
Nous allumerons une bûche dans la cheminée après avoir chaussé nos pantoufles couleur pomme
Et le lendemain, après notre puits d’amour fou, je vous offrirai mes croissants au beurre…
Votre ALACREMÉOROM pour toujours.

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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptySam 23 Sep - 22:48

cette crêpe sur mon œil qui ressemble encore à une profitérole au beurre noir…

puis-je venir à la place de Madeleine ?
pas de crêpe c'est promis.
clin d'oeil
clin d\'oeil bisous
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMer 27 Sep - 12:15

J’ai fait un songe… forestier !

J’ai rêvé d’un bois extraordinaire ! Les arbres, multiples, y sont FEMME, unique.
J’ai vu Sorbus-Aria aux reflets de duvet argenté, lorsque le vent fait tourner la tête des feuilles, la rosacée aux fleurs blanches, parfumées de la suavité des embruns, quand le soleil décline à la lisière du front… J’ai caressé Alisier aux baies en ovoïdes, d’un rouge vif comme un regard brun…
J’ai vu Alnus-Glutinosa au bord de lieux humides et mystérieux. Il portait encore, en ses fleurs de femme, les cônes grisâtres des hiers. Alors, j’ai caressé la bétulacée aux chatons pendants comme des larmes d’avant. Aulne-glutineux m’a souri de la commissure de ses yeux…
J’ai vu Acer-Campester aux pétioles d’acéracée, d’où s’évade, régulier, intermittent, par les deux ailes de chaque samare, le souffle rustique du temps, comme un nez humant l’azur des champs du futur. J’ai caressé l’écorce d’Érable-Champêtre, durable comme l’Amour inspiré à pleines narines, au milieu d’un champ de coquelicots…
J’ai vu Populus-Tremula frémissant au moindre zéphyr… C’était au mois d' avril… Des graines laineuses de salicacée se sont envolées de ses chatons féminins, volatiles comme des mots doux murmurés dans le creux d’une oreille. J’ai caressé d’un adverbe intense le lobe de Tremble.
J’ai vu, à l’orée de l’irréel monolithique et pourtant là, Crataegus-Monogyna, aux rameaux rougeâtres, intenses comme les tisonniers incandescents d’un âtre, comme des bras enlaceurs, qui réchauffent, l’hiver. J’ai caressé Aubépine aux mains-douceur, sans épines ni douleur…
J’ai vu Betula-Pendula et son écorce basale à blancheur de bétulacée, comme une jambe, à la délicatesse noueuse d’un genou, à rondeur tendre comme un mollet, à la frêle étroitesse d’une cheville… J’ai caressé le tronc de Bouleau-Blanc, élancé vers une futaie luxuriante comme le secret du feuillage d’or de l’automne, lentement, jusqu’à la lisière du mystère…
J’ai vu Carpinus-Betulus qui partageait avec les chênes, la brise de la nuit, la respirant de ses feuilles ovales à la pointe charmante, comme des seins soulevés par des soupirs incompressibles, inaccessibles. J’ai caressé d’une main hésitante les petits chatons de Charme-Commun à pistils rouges, comme des sourires ensorcelés…
J’ai vu Fraxinus-Excelsior, aux fruits à samares isolées, mais qui n’en a jamais assez des délires dont il excelle, à pleines folioles dentées, oléacée, majestueuse comme un cou qui palpite des rires lancés aux cieux, qui s’épanouissent en bouquets pourpres. J’ai caressé de mon espoir Frêne-Commun, dussé-je en être inopportun à ses bourgeons tout noirs…
Fagus-Sylvatica était-il verbe d’existence rêvée avant d’avoir perdu d’un coup de hache son initiale aspirée ? J’ai vu les fleurs et les feuilles de la fagacée, allant par deux. C’était en mai. J’ai caressé une des deux capsules d’une faine de Hêtre, comme le poignet d’une main que l’on tient et j’ai senti la valvule battre, comme un ventricule...
J’ai vu Prunus-Avium, comme une pyramide transpirant les mystères des siècles lointains, trônant dans la clairière, nue comme un dos endormi. J’ai caressé Merisier et ses petites cerises amères, ça et là, comme des grains de beauté…
J’ai vu Pinus-Pinaster persistant comme un amour encré au cœur du feuillage des sentiments. Il retenait des dunes, attirées par l’océan, à la mouvance d’un ventre... J’ai délicatement pris deux aiguilles de Pin-Maritime et j’ai écrit sur le sable de la dune, le mot caresse…
J’ai vu Prunus-Spinosa, là-bas, dans la brume du soir, légère et transparente comme un voile de soie, le secret buisson ardent, rosacée aux rameaux entremêlés, comme deux amoureux loin du temps, dissimulant une ronde prunelle rose. J’ai frôlé la dentelle automnale de Prunelier d’une timide caresse…
J’ai vu Larix-Decidua, sur un alpage blanc comme une épaule. J’ai caressé Mélèze au bord des nuages, blancs comme une falaise au bord de l'océan mouvant et bleu et que je ne pouvais me décider à quitter…
Il a bien fallu, pourtant, que je sorte du bois où les arbres sont VOUS, pour affronter, dans la vie des loups, le jour, vide de TOI…

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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMar 3 Oct - 4:01

Le temps suspendu...

J'ai cueilli quelques brins de temps. Juste un peu. Juste assez. Soixante fleurs-minutes, aux pétales réguliers. J'en ai fait un joli bouquet que j'ai ceint d'un ruban d'air du temps. Et je suis parti sur le chemin qui mène à Elle, vers l'horizon nébuleux où le temps se mêle au ciel. Mon voyage dura une heure. Pas un pétale de plus. Lorsque j'ouvris ma main... Rien... Le bouquet du temps avait filé entre mes doigts, le long de ma ligne de vie.
J'ai accroché sur mon oreille quelques murmures de temps. Juste un peu. Pas trop. Assez. Soixante petites fleurs-secondes. Je dois avouer que mon oreille n'est pas assez grande pour l'immensité du temps. Et j'ai repris ma route sur le chemin qui mène à Elle, par le sentier de la forêt où le temps se mêle aux pins. Mon voyage dura une minute. Pas un murmure de plus. Lorsque je tendis mon oreille... Rien... Le temps avait coulé le long de mon cou, jusqu'à mes pieds dans les fougères du chemin.
J'ai ramassé une brindille de temps. Juste une. Toute petite. Une parcelle de fleur. Je l'ai cachée sur ma poitrine. Au bout du chemin, je l'ai vue, Elle. Mon coeur est une fleur-seconde... Éternelle...


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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyJeu 22 Fév - 13:13

Instants ultimes et doux…

Douce nuit. Paisible nuit. Longue nuit… Ultime…
Elle commence en poils de chatte.
Dans la douceur de l’âtre, le vieil homme, plissé par le temps mais pensif, presque rêveur, caresse son doux animal.
Douceur du sourire ridé vers les nuages imaginaires du plafond, où se reflètent les ombres, volutes des hiers…
Douceur de la frêle flamme de la bougie qui, lentement, se consume.
Douceur de la fumée qui s’évade, à chaque souffle de la pipe, culottée par les années…
Douceur de la main câleuse, qui a oublié le labeur des jours et qui va et vient, pensive et rêveuse, le long du doux ronronnement de la rousse féline,
Heureuse…
Douceur de la nuit tombée, paisible, du vieil homme et de l’animal, dont il sait qu’elle lui survivra.
La date du journal est sans importance…
Longue nuit…
Douce.
Elle finira au potron-minet du jour jamais vu, quand la petite flamme aura vendu sa mèche aux rêves du vieillard…
La pipe froide, sur le journal sans date, au bord de l’âtre encore tiède, sera sans nuage.
Et la chatte au poils doux boira le reste de lait, dans la douceur du petit matin calme…
Douceur de l’éternité.


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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyJeu 22 Fév - 14:49

Oh ! que c'est beau...
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyVen 23 Fév - 7:41

Parole-vole...

Je m'évade !... Dans l'azur où vont les mots...
Verba volant au delà des nuages de notre sphère...
Les paroles s'envolent, oui, mais où ?...Mystère !
Moi j'espère et je pars avec elles :
Je m'évade des murs du quotidien. J'apprendrai le pâssé antérieur de la mésange, celui qu'elle accroche au coeur de l'ange. Je ferai revivre le vieux subjonctif du merle, aux sifflements circonflexes en perles. Je syntaxerai le conditionnel de la mouette, au-dessus de l'océan des concenances muettes. Je conjuguerai même le verbe être au présent de l'alouette...
Je m'évade...
Trouverai-je la sortie du labyrinthe des tabous ? découvrai-je l'entrée des Champs Élysées de la pigeonne ? Je n'en sais rien mais je m'abandonne aux paroles qui volent : Je pars avec leurs ailes...
Tant pis si, ici-bas, on me condamne à la marge et à perpétuité ! J'irai coûte que coûte rimer avec les oiseaux !
La colombe, là-haut, apprend le futur au pivert...
Verba volant au paradis des mots, sans Dieu ni souverain, sans général ni président !
Je serai fou comme il disent et je ferai rechanter à tire d'ailes les vieux spondées, les trochées oubliés, les acrostiches, les ballades, les villanelles, les sonnets d'antan... J'ai trouvé la clef du rêve...
Si mes paroles s'envolent auprès des locataires du ciel, couleur de mon encre, je ne vous oublierai pas pour autant... Je reviendrai parmi vous et je vous gazouillerai l'espérance en la liberté que savent les oiseaux...
Si vous le voulez...
... Alors, je serai POÈTE !


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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyVen 23 Fév - 10:18

oui sois poète que je sois
encore plus amoureuse de tes mots.


koa

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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyDim 8 Avr - 15:31

HISTOIRE EN UNE PHRASE


Six, cinq, quatre, trois, deux, un, tiens, je n’ai pas entendu le zéro dans mon casque, mais je sens le vacarme du feu sous mes pieds et l’irrésistible poussée (ou l’attraction qui sait) vers les étoiles, je me mets à flotter au milieu des objets familiers, devenus soudain, aussi bizarres que la sensation de fluidité de mon corps et de ses mouvements, cette fluidité qui, hors de l’atmosphère d’hier, me fait oublier peu à peu mon scaphandre et me fait flotter d’un hublot à l’autre, mais toujours vers cette sorte de nuit, de l’autre côté, là-bas, qui enveloppe l’immensité, bleutée comme un concert d’étoiles, défilant en silence, et dont une d’elle envahit tout à coup mon apesanteur d’une grande clarté, bleutée, elle aussi : c’est la Terre, qui me rappelle d’où je viens, moi qui viens d’embarquer pour un long voyage vers « mes » planètes, celle que j’ai inventées, celles des poètes, celles dont je sais qu’elles existent quelque part, au fond de la galaxie de la versification, dans ce scaphandre que je peux maintenant quitter pour me laisser garder par l’apesanteur, qui, sous l’effet d’une nouvelle poussée (ou attraction peut-être) devient de plus en plus agréable, au moment où l’astronef semble slalomer vers un autre silence, entre les météorites et les satellites, vers le bord de la stratosphère où la Terre, d’orange qu’elle fut est devenue mandarine et le Lune, plus grosse qu’elle, mais seulement pendant un instant fugitif, avant de disparaître toutes deux dans la galaxie, englouties par un autre silence bleu-nuit, dans lequel, au milieu de la foule des astéroïdes, qui frôlent les hublots, sans les toucher, comme s’il voulaient éviter d’endommager mon vaisseau spatial et laisser libre cours à mon rêve, et dont je reconnais certains, ceux qui annoncent Jumars, ma verte planète où je cueillerai des vers, un jour prochain, au cours de ce voyage , vers l’autre bord de la galaxie, là où flotte Nuston et le rocher Caron, la planète qui insuffle le rêve toujours dans le silence, l’apesanteur, le flottement, présent à chaque seconde et dans lequel, soudain, je perçois comme une musique lointaine : des notes bizarres, inconnues, venant sans doute de Sapiter, l’astre des concerts dont j’aperçois maintenant, par le hublot, les multiples cratères roses, violets (enfin, je crois, car les couleurs, elles aussi sont inconnues) et sur laquelle j’aurais bien voulu faire une halte, si l’énergie n’avait point commencé à diminuer, m’obligeant à poursuivre mon périple - l’autre rive étant encore loin – toujours dans le flottement et l’apesanteur, dans lesquels, une fois de plus, la musique des cratères de Sapiter aux couleurs inconnues s’estompe et qui, soudainement aussi, apporte à mon regard émerveillé de rêveur, une nouvelle clarté presque aveuglante, celle de Platurne, dans son halo de nébuleuses, Platurne, la planète des rêves diurnes avec tous ses stéroïdes, qui l’accompagnent comme autant de poissons pilotes dans l’océan interplanétaire : Léa, Sarah, Sonia, Clara, Lélia, Sophia, Platurne dont on dit également qu’elle est le siège des rêves inconnus, ce que je ne pourrai pas vérifier pour cause d’économie d’énergie, cette précieuse énergie orbitale qui me rapproche, je le sais (car c’est écrit sur la carte qui flotte elle aussi de hublot en hublot), à coup d’années lumière de Plumex, où règnent paix, tranquillité, solidarité, humilité, vérité, ces océans dont je sais qu’ils fabriquent des vagues au tréfonds, même si d’ici, ils semblent figés, et sur lesquels, hélas, je ne pourrai pas voguer cette nuit, pressé que je suis d’atteindre l’autre bout de la galaxie, où après Nustar, brille un soleil de plomb (enfin je crois), après les gardiens de l’antépénultième planète, aux formes bizarroïdes, allongées comme des plumes, volant dans le vide sans air, et encore après Vécure, l’astre bleu de l’écriture, déployé comme une aile, aux cratères bleus verts noirs rouge, en forme d’encrier, avec lequel, un jour, je le jure, je vous écrirai, cela est ma certitude bien qu’en cet instant, je ne puisse m’appesantir, dans mon apesanteur, car je touche enfin le bout du voyage : Nuston, qui frôle le soleil de plomb, dont je sais que je ne pourrai pas m’approcher, au risque de me brûler les ailes du retour, Nuston qui me murmure d’une étrange voix aux mots inconnus mais dont je comprends le sens, puisque ce sont des paroles de rêve : « Et si tu ne revenais pas ? ».

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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyLun 9 Avr - 14:56

C'est la phrase la plus longue de la terre, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Vagabondages de Késaco   Vagabondages de Késaco EmptyMer 11 Avr - 7:49

Je ne sais pas. Mais cela peut être un jeu pour qui veut essayer...
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