Le sacre de Kumaï (illustré)

Pour m'éloigner un peu des "landes de Gascogne", mon premier poème, de ses rimes et de ses césures, et au moment d'aborder avec Didier, assonances et allitérations me revint en tète une épopée que je vais ici vous conter,
Je sais que parmis nous il y a des virtuoses qui souvent m'impressionnent de leurs plumes faciles, je les sais indulgents, merci.



Gauguin



Le sacre de Ku maï

Dans une baie humide, un écrin tropical,
Une femme alanguie admire l’horizon.
Des limbes du lagon, s’élève musical,
Le sillon de Ku Maï et de sa garnison.

Sa pirogue effleure la nappe de corail,
Les pagaies en canon soulèvent l’eau limpide
Et le fier écuyer, arabesque au poitrail,
Aux courants s’abandonne, ô natif intrépide.

La houle furibonde, homérique encolure
D’archipels, inconnus des grands conquistadors,
Ceint la grande barrière d’une opale parure,
Pour le sacre d’un roi, dévoile ses trésors.

Ici, le noble, élu par la grâce d'un geste,
Aquatique oraison scellant l’homme à son sort,
S’élance en glisse pure et l’empreinte céleste
Grave alors l’océan, des courbes de son corps.

Mais, déjà, se rapproche une étrange armada
De vaisseaux que gouverne un fieffé capitaine,
Inconnu de cette île ou le vent le guida,
Couvert d’or et de gloire en sa contrée lointaine.

L’amirauté répand, du navire au jusant,
Des grands épouvantails, lémures syphilitiques,
Haranguant l’indigène, et trouvant amusant,
Leurs tenues naturelles et danses acrobatiques.

A cette heure ou glorieux, il consigna l’histoire
James Cook rapporta dans son vaste filet,
En plus de specimens, avec eux la mémoire
Du peuple Maori, chevaliers de l’ourlet.

Piér clin-098