Eh! bonjour à vous!
Seule à seul
Votre Ulysse est en attente
Et ma Pénélope aussi
Notre chair est impatiente
Nos fantasmes balbutient
Chaque nuit nos mains s’égarent
Dans des forêts trop connues
En rêvant à des barbares
Et des saintes toutes nues
Tant de vides tant d’espaces
Tant de coquilles à ouvrir
Pouvoir laisser une trace
Tout au fond un souvenir
Mouiller votre lit immense
Nu à nu en corps à corps
Nous meurtrir d’une présence
Qui nous laissera pour mort
Une rouge cicatrice
Dans l’écume abandonnée
Et un creux de noir délice
Dans la chair assassinée
Il se peut que ce passage
Disparaisse après la nuit
Animal devenu sage
Retournant dans son ennui
Ne conservant sur la langue
Que le poivre et le piment
Une odeur d’algues et de mangues
Et un poil entre les dents
Plus de songe dans la tête
Mais au plus profond de soi
Une blessure secrète
Qui vient s’ouvrir tous les soirs
André