L'ALCHIMIE DE SA MOISSON...

L’ALCHIMIE DE SA MOISSON…
A : GINETTE-VILLENEUVE

…Amie il est temps de rêver
De revoir les mille endroits secrets
Les coins de bois, les fleurs sauvages
Les bancs gelés au bord du lac
Les couples qui ne font que discuter
Il est temps de remuer les cendres
Puisque l’été vient frapper à ta porte
Il t’invite à refaire le chemin des jours
Chaque endroit chéri te fait signe
Il ne cesse de te rappeler
Toi l’oiseau aux ailes dorées
Qui emboîte le pas aux passages des amoureux
Et qui s’attarde à souffler les pétales
Il est là, il est loin, il va revenir…
La brise m’annonce le revirement de son cœur
Il est mon unique messager du ciel
Celui qui fait vibrer les fibres de mon corps… !

La page du ciel clame la sérénité
Le soleil se perd dans sa glace de main
Il fait le tour de l’horizon strié
Les cimes gardent encore l’amas de neige
On voit par-ci, par-là des rides de larmes
L’eau s’échappe de l’ossature des fentes
Elle coule dans la limpidité de tes yeux
Et tu te merveilles sous le chant de l’ascension
Ton âme aussi légère que le vent de l’onde
Cherche d’autres appuis pour se reposer…

Amie il se fait tard sur mon promontoire
Ma rive dérive dans l’écoulement des années
Je suis aux abords d’une mémoire entrouverte
Ma plume s’éternise dans le froufrou des images
Ma voix aux mille timbres modulées par le temps
Eclabousse de son encre les murs de mon silence
La paix tant recherchée culmine quelque part
J’y vais de mes pas d’éclaireur solitaire
Je suis séduit par l’immensité d’une plaine
Les épis dorés voisinent avec l’horizon de ma quête
Je continue le cheminement de la brise
Qui à force de couler sur la crête des champs
De glaner les parfums, le pollen des fleurs
Ainsi chargée de l’alchimie de sa moisson
Vient les libérer dans l’envergure des bras ouverts…

kacem loubay
Samedi 3 Juin 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Tu es génial...
surtout quand tu parles de moi...
je m'amuse bien sur.
je le mets dans ma chronique de lundi.

Je suis ravie de lire cela.
Au revoir,
Ginette

Sourire, Gi...quelle femme ne se verrait pas concernée par cette douce invitation à rêver?...et resterait insensible à la détresse du poète dans sa lutte de Titan contre le Temps que je vois surtout dans ces vers touchants:

"Amie il se fait tard sur mon promontoire
Ma rive dérive dans l’écoulement des années
Je suis aux abords d’une mémoire entrouverte
Ma plume s’éternise dans le froufrou des images"

Bravo, poète de l'autre rive...nous sommes tous dans la même dérive...

En juin 2006 ce forum avait déjà plusieurs mois et Kacem était toujours présent...
Nous échangions sur msn messenger. Puis j'ai abandonné msn par manque de temps. Je faisais 7 chroniques et 14 bulletins par semaine en plus du forum à administrer. J'avais même pas le temps de faire mon mémange et la vaisselle...

Les choses n'ont plus été pareilles ensuite.

Je feuillète les pages du forum et je rencontre ce poème que je ne connaissais pas...Kacem est très doué, j'espère qu'il reviendra...