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Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | Choix de Villaperla | |
| | Auteur | Message |
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villaperla Messsager
Nombre de messages : 29 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2005
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Ancore d'autres poèmes Dim 5 Mar - 6:46 | |
| Au clair de tes yeux poème de Amélie Averlan
L'ancre alors Trempée Dans tes prunelles Je pouvais alors Coucher Sur le papier Mes pensées alors Vagabondes Frôlant le ciel
Mes pieds décollaient Du bitume En chemin Légère comme une plume Sans souci du lendemain Je buvais Tes paroles Bouche Toute Bée Douce attente Amélie Averlan
Curieuse poème de Amélie Averlan
Curieuse derrière quelque branche de houx Je m'étais tapie près du ruisseau Sur l'herbe verte le soleil haut Sous un ciel bleu et ses rayons doux
Des vêtements reposaient sur le sol Comme jetés en hâte et nonchalance Et toi presque nu au chant des rossignols Sous les feux de mon regard pour secrète danse
Sous tes mains les clapotis du ruisseau Les mouvements de tes bras apprivoisant l'eau Pour toute musique berçaient en cadence Mon âme endormie ces ardeurs en silence
Quel secret fut ici volé ? Il faut croire qu'il fut bien gardé Car chaque jour à la même heure J'attends le clapotis du ruisseau comme un divin bonheur Amélie Averlan
Sans toi poème de Amélie Averlan Pas un mot Et je m'enfuis dans les gouffres de la nuit Au plus profond des draps Au plus loin de toi Une place absente et vide s'accroche à côté Sur l'oreiller froissé il n'y a qu'un pas de vide Et j'attends en vain ce qui ne viendra jamais
Des mots écrits de rien Une place vide au creux de ma main Le soir se laisse tomber Sur nos heures à s'écouter rêver Et il ne reste rien qu'un peu de chagrin Versé sur l'oreiller à côté Amélie Averlan
T'aimer au travers poème de Amélie Averlan
Je t'aimerai au travers Dans ces gens pleins de foule Dans un rire qui nous saoule Je t'aimerai au travers De rien et de tout Au travers que tu connais Aux sons que tu glissais Innocemment sans en répondre
Je t'aimerai au travers En te laissant en paix Sans chasse ni croisé Au plus loin de nos chemins Au plus proche de nos destins
Je t'aimerai au travers De ces basses qui me saoulent Sur ces coins d'épaule où je m'enroule Au goût de ces peaux parfumées Où je pourrais t'imaginer Moments serviles
Je suis aveugle, sans vie, sans voix Je ne vois plus rien qui ne ressemble à toi J'ai le cœur envahi et meurtri Je n'ai plus le goût que de l'ennui Aucun écho Pas un mot Le téléphone a sonné Mais tout reste muet Tapis sous les ans Que deviendront ces sentiments... Volés par les années Les sursauts du désir fanés...
Que restera-t-il De ces moments serviles... Je suis aveugle, sans vie, sans voix Je ne vois plus rien qui ne ressemble à toi J'ai le cœur envahi et meurtri Je n'ai plus le goût que de l'ennui Amélie Averlan
C’est un de ces matins où le soleil grisaille... poème de Michèle Brodowicz
C’est un de ces matins où le soleil grisaille... Sa rondeur d’or pourtant illumine le ciel Espérant gai reflet dans mon regard de miel Mais l’été n’y vit plus et mon âme tressaille. Hier encor le toit de la maison d’en face Accueillait tourterelle au bonjour enchanteur Et la tuile romaine alanguie de bonheur Offrait au jour posé sa douceur en préface. L’Univers s’invitait aux coussins de ma bouche Disputant au café un baiser de velours L’espoir de découvrir cette étoile d’amour Qui scintillait la nuit au-dessus de ma couche. Le souffle malicieux de la brise légère Effleurait délicat les courbes de mon corps Déposait un frisson un autre un autre encore Souvenirs satinés de son vol éphémère. Il est de ces matins où le ciel vague à l’âme Où la nuit boit le jour et le gris la couleur Où le soleil se cogne aux volets de douleur Michèle Brodowicz
Dans l'attente du jour poème de Moun
Je spleen quand les nuages mangent la lune Les fantômes tapis derrière la mémoire Agitent les souvenirs, sombres désespoirs, Quand je cherche le clair dans l’obscur de la brune.
A l’ombre du feuillage d’un ciel noir coton Je regarde, inquiète, mes craintes de l’enfance Lorsque, lumière éteinte, je pleurais l’absence D’auréole d’or tamisée sur le plafond.
La lune a revêtu sa chemise de deuil Et un cortège d’ombres réveille mes peurs Et anime l’ancienne horloge de mon cœur Quand j’entre dans cet impalpable qui accueille.
Longues sont ces heures où l’inconnu domine, Où le silence bruit dans le soir qui gémit ! Je sais le clair du jour que le soleil satine, Le pied dans la porte entrouverte de la nuit,
Impatient de faire fondre la glace des doutes, D’inonder l’angoisse de rosée du matin Jusqu’au soir de lune où se toucheront nos mains, Où nos étreintes parfumeront notre route
Et les nuages pourront bien croquer la lune La mélancolie et son armée de fantômes Ne seront que des souvenances d’infortune Quand l’amour n’habitait pas le céleste dôme. Moun
Dans tes yeux poème de Moun
De l’aurore à tes yeux il n’est d’instant plus doux Quand tu cueilles le jour au bord de mon sommeil, Que d’un doigt caressant, de mon front à mon cou, Tu dessines la vie aux couleurs du soleil.
Dans tes yeux océan paisibles et limpides, Je jette mes doutes et mes illusions Perdues dans l’eau grise du temps des amours vides Et des pluies de rêves aux mortes passions.
Quand ivres sont tes yeux, tes mots brûlent ma peau Et je pars en voyage au pays du désir Et nos corps, enlacés, fêtent le jour nouveau, Une aube nouvelle aux accords de plaisir.
Un éclat dans tes yeux et l’imparfait se noie ; Les souvenirs heureux, écumes de délices Aux arômes d’amour et aux pensées de soie, Ces héros morts-vivants, ressurgissent… complices.
Aux rêves de lune, aux lueurs éphémères, Aux voiles de la nuit, j’ai fait mes adieux ; Egarée dans le noir, j’ai su ta lumière Quand mon cœur s’est baigné dans tes yeux amoureux. J’ai vu des océans aux vagues de l’envie Mais ils étaient petits et leurs ondes troublées C’est dans ton océan, celui où j’ai grandi, Que je voudrais vivre, vivre et mourir d’aimer. Moun
Tendresse d'hiver poème de Moun
M’aimerez-vous encor quand il aura neigé ? J’ai le doux souvenir de l’hiver à vos yeux, Vos yeux émerveillés par les flocons joyeux Posant silencieux leur cristal étoilé Sur le sol endormi où mourait une rose. Ma mie, me disiez-vous, venez, prenez mon bras, Allons nous promener sur les chemins frileux, Longer les grands cyprès ornés de l’or des cieux, Goûter aux sanglots purs d’anges pleurant tout bas Sur le sol endormi où la rose repose. Je suis, toujours, complice de votre émoi divin, De l’ivresse enfantine aux éclats merveilleux, Du regard allumé de flammes et de feux Quand viennent s’essuyer les larmes du matin Sur le sol endormi où se glace la rose.
M’aimerez-vous encor quand il aura neigé Sur ma vie, sur mon corps, sur mes cheveux soyeux ? Et reverrai-je encor l’éclat du cristal à vos yeux, Le reflet de votre âme près de l’âtre enflammé, La tendresse en hiver belle comme une rose ? Moun
Soupir en secousse poème de Moun
Prenez-moi dans vos bras que la mort me soit douce Laissez-moi expirer le cri et le bonheur De cette heure bénie blottie sur votre cœur Oubliant un instant la raison qui me pousse.
Laissez-moi expirer le cri et le bonheur Une ultime prière un soupir en secousse Oubliant un instant la raison qui me pousse A quitter cette emprise à l’infernale ardeur. Une ultime prière un soupir en secousse Avant de m’apprêter l’émotion dans le pleur A quitter votre emprise à l’infernale ardeur Et mourir dans la joie qu’un soleil éclabousse.
Avant de m’apprêter l’émotion dans le pleur A connaître le feu brûlant la lune rousse Et mourir dans la joie qu’un soleil éclabousse De perles et diamants sur nos corps en sueur. Moun
Suicide poème de Michèle Brodowicz Dans le rouge sanguin de l’astre qui décline A l’heure où il se noie aux abysses de l’eau Une femme s’endort sur le bois d’un radeau Préférant au soleil la lumière divine.
La brûlure d’azur a calciné son âme Et sa foi en l’amour en l’humain en demain Elle clot son regard sourit au chérubin Impatient sur un cil d’éconduire une larme.
Sur la lame des flots son avenir chavire Au fond de l’horizon l’éclat d’un feu joyeux Des rires et des chants des cœurs purs et heureux Ce monde sans douleur la séduit et l’attire.
Quand l’aube ouvre les yeux sur le port il pleuvine Derrière les volets le silence gémit Une âme s’est unie à l’éternel promis Et le soleil ce soir étoilera l’ondine. Michèle Brodowicz
Un frôlement poème de Natacha Péneau
Un frôlement a fait fuir mon doux rêve Les bruits familiers envahissent mon esprit Ma pensée se noie dans les vagues de la mer Qui fut pendant un temps le havre de ma nuit… Le plus beau des cadeaux que la nuit m'apporte : L'inconscient dans lequel je plonge avec envie Double vie qui s'ouvre derrière la porte Dans laquelle je me vautre, et je subis ! Comme toutes choses dans la vie se terminent Le rêve s'envole au moindre petit bruit, Je reste démunie, comme une gamine Devant un grand trésor qu'on lui aurait pris. Natacha Péneau
Ce matin poème de Natacha Péneau
A travers les brumes de mon rêve J’ai entendu le coucou chanter, Paupières closes, une petite trêve… Mais persistant le coucou m’appelait.
Lentement j’ai ouvert les volets, Mon jardin inondé de soleil Déposait toutes ses beautés A mes yeux voilés de sommeil.
Le renouveau frappe à ma porte J’aspire la douceur du printemps Tu es près de moi et m’apportes Le rêve qui file au gré du vent… Natacha Péneau
Ce soir, j'attends mon ami poème de Natacha Péneau
Ce soir j’attends mon ami, Sa chambre est prête, le dîner cuit ; J’ai cueilli les plus belles roses Qui étaient encore écloses.
Ce soir j’attends mon ami, Nous parlerons de poésie En croquant la tarte aux pommes Je crois que je l’ai faite bonne.
Ce soir j’attends mon ami, Je tressaute, la sonnerie ! "Aujourd’hui je ne pourrai venir Demain, pourriez-vous m’accueillir ?"
"Bien sûr avec un grand plaisir !" Le chagrin vient m’anéantir J’essuie les larmes qui s’enfuient Ce soir, je n’attends plus d’ami. Natacha Péneau
La salle à manger poème de Francis Jammes
Il y a une armoire à peine luisante Qui a entendu les voix de mes grand-tantes, Qui a entendu la voix de mon grand-père, Qui a entendu la voix de mon père. A ces souvenirs l'armoire est fidèle. On a tort de croire qu'elle ne sait que se taire Car je cause avec elle.
Il y a aussi un coucou en bois. Je ne sais pourquoi il n'a plus de voix. Je ne veux pas le lui demander. Peut-être bien qu'elle est cassée, La voix qui était dans son ressort, Tout bonnement comme celle des morts.
Il y a aussi un vieux buffet qui sent la cire, la confiture, la viande, le pain et les poires mûres C'est un serviteur fidèle qui sait qu'il ne doit rien nous voler.
Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes qui n'ont pas cru à ces petites âmes. Et je souris que l'on me pense seul vivant Quand un visiteur me dit en entrant : - Comment allez-vous, monsieur Jammes ? | |
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Nombre de messages : 14619 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: Choix de Villaperla Sam 4 Mar - 2:24 | |
| Daniel
merci d'avoir contacté le poète qui était étonné et en même temps flatté de retrouver son poème... c'est gentil à toi. Et merci pour ces nouveaux textes.
Gi | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | villaperla Messsager
Nombre de messages : 29 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2005
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Suite de suite et fin de poèmes que j'ai aimé récemment Jeu 2 Mar - 10:26 | |
| Le bonheur dans tes yeux poème de Anne-Marie Oudard Le bonheur dans tes yeux Je le vois dans tes yeux, Le bonheur qui brille. Il a le goût de la vanille Dans un bol radieux Plein de gourmandises. Il a l'éclat d'une bêtise, La convoitise d'une cerise. Je le vois dans tes yeux Le bonheur qui brille, Il a le parfum des filles Des rues de Manille. Il a l'éclat du verre, Au soleil, sur la mer. Je le vois dans tes yeux Le bonheur qui brille, Il a l'éclat du diamant sur ta pupille Il est transparent comme l'eau claire, Lumineux comme l'éclair, C'est le feu sur la pierre, Je le vois dans tes yeux, Le bonheur qui brille, Il a le goût de la vanille, Il a le parfum des filles Des rues de Manille. Anne-Marie Oudard Sur tes rives poème de Yves Brillon
Je me perds dans tes yeux profondeur du regard immensité du ciel bleu où ne brille qu'un seul phare et vogue mon esquif
je me réfugie sur tes rives sur la plage de tes lèvres sable chaud murmures de la brise tendresse des mots
je m'étends sur ton rivage ancré à tes flancs blancheur de ta peau caresses furtives quand danse la mer
vague langueur de la vague qui va qui vient quand tes doigts effleurent la porte de mon cœur Yves Brillon
Délivrance poème de Marie Bataille
Je noie mes mouvements dans la douceur de tes yeux purs Et je veux être deux par toi multipliée. Toi dont je crie le nom jusqu'à la déchirure Toi qui m'as fait l'amour au berceau de mes rêves.
J'ai tout jeté par-dessus les années Tout oublié quand tu m'as enlacée Le soleil était chaud et ton corps m'a brûlée Brûlée comme un encens qui meurt en embaumant.
Comme une vague sous la caresse des nuages Je sens glisser le bruit des feuilles sur mon cou Et mon corps tout entier s'enlise dans tes bras Et j'écoute la vague me caresser le ventre.
Je m'électrise sous tes doigts Pour éclater plus loin, bien plus haut, bien plus fort Ce temps si long à pas comptés où tu ne me dis rien Temps qui ne compte plus tant il est là, présent Et toi, présent, en moi. Marie Bataille
Je pense à vous… poème de Francis Jammes
Je pense à vous. Mes yeux vont du buisson de roses aux touffes du chaud seringa. Je voudrais vous revoir quand les raisins muscats dorment auprès des reines-claudes.
Depuis que je suis né, je sens au fond du cœur je ne sais quoi d'inexplicable. Je vous dis que la rose est tombée sur le sable, que la carafe est sur la table, que la fille a mis ses sandales et que le scarabée est plus lourd que la fleur.
- Mais tous ces foins, les aura-t-on bientôt fanés ? - O mais, mon amie, tout se fane : le foin tremblant, le pied de l'âne, les chants du merle et les baisers.
- Mais nos baisers, ami, ne se faneront point ? Non certainement. Que le foin se fane, disais-je, c'est bien. Mais nos baisers, amie, ne se faneront point. Francis Jammes
Au soir du départ poème de Amélie Averlan
Au soir du départ Il est des soirs Où je repense encore à nous Il est des jours Où je songe encore à toi Il n'y a pas un jour Où tu n'es pas en moi Le temps D'un presque Le temps d'un parce que je Le temps d'un je serai Il n'y a pas un jour où Tu ne t'éloignes Et je veux Parce que Et je ne peux Parce que tu Parce Tu ne veux Je n'en puis Plus Amélie Averlan
La main touche une jupe poème de Alain Borne
La main touche une jupe, muguets fanés, je me souviens, tiède comme un début de peau, un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple, et le miel bout dans l'oeillet pourpre, sur le brasier de myosotis là-haut où les oiseaux s'étirent.
Carrière de braise rouge, près d'une eau non doublée de tain où toute pudeur expire au vent venu de si loin.
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche, et la brûlure encore glacée des lèvres fanées de soif, et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes, avant cette île foudroyée où peut-être un peu de neige attend ma tête sans pensée. Alain Borne
Mes lèvres poème de Alain Borne
Mes lèvres ne peuvent plus s'ouvrir que pour dire ton nom baiser ta bouche te devenir en te cherchant.
Tu es au bout de chacun de mes mots tu les emplis, les brûles, les vides.
Te voici en eux tu es ma salive et ma bouche et mon silence même est crispé de toi. Alain Borne
Jours-rien poème de Dorothée Kopp
Tout est moite et mon corps ruisselant et pourtant tu es loin et pourtant le soleil brille l'air de rien dans un ciel bleu indifférent. Tout y est mais rien n'est là il y a comme un trou comme une blessure un point faible, une déchirure un cri d'oiseau perdu. Le frisson d'une saison morte égrène les secondes de ton absence et parcourt en rampant mon dos nu, sans tes mains. Tout s'efface et tout fond je traverse ces jours transparents comme des flaques sans reflet à pas feutrés, le corps flottant. Je fais des ronds en t'attendant. Dorothée Kopp
Voici le soir poème de Albert Glatigny
Voici le soir : pareils au clair de lune, Tes yeux charmants rêvent sous tes cils longs ; L’air est léger ; si tu le veux, nous allons Dormir au bord de la mer, sur la dune.
Un chant s’élève entendu par mon cœur, Un chant d’amour exhalé par ton âme. Triste et bien doux, vers le ciel tout en flamme Qui semble prêt à mourir de langueur.
La mer est là. Ses vagues argentées Causent tout bas tendrement, comme nous, Et moi, je tiens, assis à tes genoux, Dans mes mains tes deux mains abritées.
Ne parlons plus, ne songeons plus, laissons Le temps passer et briller chaque étoile ; Le vent est frais ce soir, baisse ton voile, Je sens courir sur ton sein des frissons. Albert Glatigny
Beauté moderne poème de Jean Richepin
Certes, tu m’éblouis quand tu es toute nue, Ainsi l’âpre soleil de juin, brûlant la nue, Fait baisser le regard par sa flamme irrité. Tu ressembles alors à quelque déité Splendide, arrondissant le contour de ses lignes Dans un marbre plus blanc que la plume des cygnes. Mais je t’admire autant, je te veux plus encor En moderne beauté, quand un savant accord De rubans, de chiffons, de robe revêtue, Dans la toilette étreint ta vivante statue. J’aime l’étroit corsage où tes seins à l’étroit Semblent deux étalons qui se cabrent tout droit. J’aime ton bras sortant à demi de la manche Où la dentelle écume autour de ta chair blanche. J’aime ton buste fier cuirassé de satin. J’aime ton pied cambré frétillant et mutin Sous les boutons de la bottine mordorée. J’aime ta jupe énorme à la traîne éplorée Qui fait comme un fouillis épars de noirs cheveux De ta croupe onduleuse à ton mollet nerveux. J’aime à sentir ployer tes reins, fondre ta taille, Dans le froufrou soyeux et craquant de la faille. J’aime tes bracelets, tes bagues, tes bijoux, Tout ce que ton caprice enfant a pour joujoux. Et rien ne me rend fou, frénétique, idolâtre, Comme l’état de tes toilettes de théâtre, Quand, faisant palpiter au bout fin de ton gant Comme un grand papillon l’éventail élégant, Avec des airs de reine et des rires de fée, La poitrine en avant, la tête ébouriffée, Tu te plais à montrer aux lustres envieux Tes diamants aigus qui poignardent les yeux. Jean Richepin
Chanson de Vincent Voiture
Les demoiselles de ce temps Ont depuis peu beaucoup d’amants, On dit qu’il n’en manque à personne, L’année est bonne. Nous avons vu, les ans passés, Que les galants étaient glacés ; Mais maintenant tout en foisonne, L’année est bonne. Le temps n’est pas bien loin encor Qu’ils se vendaient au poids de l’or, Et pour le présent on les donne, L’année est bonne. Le soleil de nous rapproché, Rend le monde plus échauffé ; L’amour règne, le sang bouillonne, L’année est bonne. Vincent Voiture
Il pleut poème de Francis Carco
Il pleut - c’est merveilleux. Je t’aime. Nous resterons à la maison : Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes Par ce temps d’arrière-saison.
Il pleut. Les taxis vont et viennent. On voit rouler les autobus Et les remorqueurs sur la Seine Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !
C’est merveilleux : il pleut. J’écoute La pluie dont le crépitement Heurte la vitre goutte à goutte... Et tu me souris tendrement.
Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure, Qui sanglote comme un adieu. Tu vas me quitter tout à l’heure : On dirait qu’il pleut dans tes yeux. Francis Carco
Parfois tu me regardes poème de Julien Santenoy
Parfois tu me regardes et dans tes yeux sérieux Je lis une question secrète. A quoi penses-tu donc ? Peut-être suis-je curieux Mais je sens tourner dans ta tête
Comme un souci, un souvenir, une requête Que tu ne saurais pas formuler Et je reste à guetter et je sens en mon être Comme une inquiétude monter...
Est-elle malheureuse, que me reproche-t-elle ? Est-ce qu'elle voudrait me quitter ? Et je sens dans mon coeur comme un oiseau sans aile Qui essaierait de s'envoler.
Mais il est pris en cage et ne peut plus sortir Je sens son bec heurter ma chair Et voilà que soudain s'obscurcit l'avenir Tout mon rêve tombe en poussière.
Mais enfin tu souris et le soleil se lève L'oiseau va pouvoir s'envoler La mer de tes pensées vient battre sur ma grève : Mon cœur enfin est apaisé. Julien Santenoy
Je m'embête... poème de Francis Jammes
Je m'embête ; cueillez-moi des jeunes filles et des iris bleus à l'ombre des charmilles où les papillons bleus dansent à midi, parce que je m'embête et que je veux voir de petites bêtes rouges sur les choux, les ails (on dit aulx), les lys. Je m'embête. Ces vers que je fais m'embêtent aussi, et mon chien se met à loucher, assis, en écoutant la pendule qui l'embête comme je m'embête. Vraiment ces trois cils de ce chien de chasse, de ce chien de poète, sont cocasses. Je voudrais savoir peindre. Je peindrais une prairie bleue, avec des mousserons, où des jeunes filles nues danseraient en rond autour d'un vieux botaniste désespéré, porteur d'un panama et d'une boîte verte et d'un énorme filet à papillons vert. Car j'apprécie les jeunes filles et les gravures excessivement coloriées où l'on voit un vieux botaniste éreinté qui longe un torrent et se dirige vers l'auberge. Francis Jammes
Rire et pleurer poème de Amélie Averlan
Je voulais te dire... C'est du pareil au même Tant que tu m'aimes Rire et pleurer Ne sont que des soupirs Des instants de joie Tant que tu es près de moi Rire, à pleine dents Pleurer, cachée dans ton cou C'est rien et beaucoup Tant que tu es mon aimant A pleurire et ripleurer Je te veux entier Et pour toujours Mon amour Amélie Averlan | |
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Nombre de messages : 29 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2005
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Suite de Suite Jeu 2 Mar - 10:21 | |
| Balancelle poème de Catherine Lange Ton parfum toujours me poursuit Sitôt que de moi tu t'approches Comme les bois après la pluie Lorsque la brume s'effiloche C'est une saison luxuriante Où le ruisseau devient pensif Où l'ombre fraîche est si charmante Où mon esprit devient lascif Dans le doux secret des charmilles Aux fleurs épicées de dentelles La félicité s'éparpille Au rythme lent des balancelles Catherine Lange Danser sauvage poème de Simone Auguste Danser sauvage Sur des musiques rudes Violentes Farouches Danser sa rage Mordre l'air tête échevelée Tromper la pesanteur Violer l'espace Danser le rire énorme La vie féroce Danser le monstre multiforme L'appétit géant L'homme Simone Auguste Cycle poème de Marie-Noëlle Toutain Règles et compromis Voilà ce que tu es Voilà ceux que tu hais ! Cycles et concessions Vingt-huit jours d'amour Chaque moi... fin de mois se terminent dans le rouge. Puis un désir conjoint de ne jamais finir invente un nouveau rythme, plus lent... plus doux ! Les sens et l'essence sur une seule partition s'unissent dans l'attente. Neuf mois d'enchantement, neuf mois d'enfantement qui se termineront dans un vagissement. Marie-Noëlle Toutain Absence poème de Chantal Cudel Toute en creux douloureux Toute en creux désertés De l'épaule sans ta bouche Au feuillage fermé De la hanche en dérive Sans ta main amarrée A mes seins de givre Au galbe délaissé Tu m'es cri Tu m'es absence Tu m'es silence Tu m'es souffrance. Toute en suave inventé Toute en vagues échouées De ta bouche fermée Sur nos baisers d'hier A ton ancre couchée Au lit froid du désert Tu m'es souffrance Tu m'es silence Tu m'es absence Tu m'es cri. Chantal Cudel
Je porte mes mots poème de Aïda Hamza Je porte mes mots à ton cou perles de joie autour de toi graines de grenade que tu boiras saveur rouge au fond de toi des mots corail, des mots nacrés des mots sucrés, des mots couverts des mots ambrés, des mots cerise des mots de brise Je voudrais que mes mots soient clairs dans la lumière à peine bleutés quand la nuit vient des mots secrets comme un refrain des mots à toi. Aïda Hamza Ecouter la grenaille poème de Colette Haddad Ecouter la grenaille rouler et tinter sous ton pas dans la nuit qui approche... Respirer les échos du bonheur qui m'étire vers toi jusqu'au bout de mes doigts... Retrouver le vertige ébahi de la première fois des regards qui s'accrochent... Sourire à la flambée de joie qui m'illumine toute au timbre de ta voix... Recouvrer dans l'ombre de tes bras la poignante douceur de l'herbe balancée... Murmurer à l'orée de ta bouche en un cri silencieux ma tremblante impatience... Traverser le tourbillon brûlant qui me prend et m'emporte à tes flancs arrimée... Intact au fond de moi garder cet amour de la vie qui fête ta présence. Colette Haddad Tes yeux sont bleus poème de Lauranne Tes yeux sont bleus comme des bleus Bleus de froid d'amour Bleus par bleus Le temps descend les jours Mon amour A se creuser le cœur Bleus à bleus Et rien au fond du trou Que son image coupée en bleu Laisse tourner les roues Impossibles Cibles Si bleues Nous serons bleus mon amour Contre le temps qui grogne Ecoute pleuvoir bleus les jours Dans ta poitrine mon cœur cogne Bleu, Bleu, Bleu Bleu de froid d'amour Je t'aime, tu m'aimes Un bleu : beau coup Aux bleus de cache-cache Nos corps se perdent Bleus de rage, parbleu Bleus d'amour Bleus par bleus Nous sommes bleus. Lauranne Si je n'aimais que toi en toi poème de Anna de Noailles Si je n'aimais que toi en toi Je guérirais de ton visage Je guérirais bien de ta voix Qui m'émeut comme lorsqu'on voit Dans le nocturne paysage La lune énigmatique et sage Qui nous étonne chaque fois Si c'était toi par qui je rêve Toi vraiment seul, toi seulement J'observerais tranquillement Ce clair contour, cette âme brève Qui te commence et qui t'achève Mais à cause de nos regards A cause de l'insaisissable A cause de tous les hasards Je suis parmi toi haute et stable Comme le palmier dans les sables Nous sommes désormais égaux Tout nous joint, rien ne nous sépare Je te choisis si je compare C'est toi le riche et moi l'avare C'est toi le chant et moi l'écho Et t'ayant comblé de moi-même O visage par qui je meurs Rêves, désir, parfums, rumeurs Est-ce toi ou bien moi que j'aime Anna de Noailles Et si c’était toi poème de Claire Pain Et si c’était toi Celui que j’attendais A qui je rêvais tout bas Que je voulais rencontrer ? Et si c’était toi Celui qui me manquait Que je m’étais imaginé Pour ne plus douter de moi ? Et si c’était toi Ma raison d’être là Ma lueur dans le noir Mon aube dans le soir ? Et si c’était toi L’auteur de ma joie Le détenteur de mes envies Le gardien de ma vie ? Et si c’était ma moitié Que je venais de trouver Et si c’était toi Que je rêvais d’aimer ? Claire Pain
Dans tes yeux, il y avait un lac poème de Leïla Zhour Dans tes yeux, il y avait un lac J'y ai vu le reflet des hauts tant espérés Mais si lointains Dans tes yeux, j'ai vu l'espoir d'un seul visage Mais vivant Multiple Où se résorberaient toutes les dérobades N'est-ce pas moi dans ton regard ? Y serai-je jamais... Je voudrais tant voir ce que taisent mes yeux Soulever le voile de mon sourire Leïla Zhour Juste le temps d'un battement de cil poème de Aline Cresci Juste le temps d'un battement de cil et le jour disparaîtra. Juste le temps d'un léger rêve et il reviendra. Juste quelques tours de cette petite planète-là, Juste cela... et je serai de nouveau dans tes bras. Mais qu'il est interminable ce temps sans toi. Mais qu'il est interminable ce temps sans tes bras. Aline Cresci Pour toi, poème de Isabelle Matthieu Pour toi, je choisirai une petite robe toute simple avec un air de fête, ni trop blanche, ni trop sobre, tendue d'invitation. Tu me rejoindras pour une randonnée de soies claires sur le littoral de nos corps, en gambades pleines de fraîcheur, une lente dispersion de gaieté au parfum d'abandon. L'espace d'un bruissement éclos sous ta paume, j'entrebâillerai l'oasis ourlée d'incarnat qui tisonne ta soif de m'aimer à brunante convenue. Isabelle Matthieu C’est ton parfum que je porte poème de Alice Lamy C’est ton parfum que je porte Je suis allée dans une parfumerie et j’ai dit à la dame, pas très sympathique, que je voulais ce parfum pour que tu sois avec moi. Elle m’a regardée d’un drôle d’air, et elle a encaissé mon chèque. C’est ton café que je bois. Je suis allée jusqu’à un petit magasin perdu dans le 14ème et j’ai demandé au monsieur qu’il me fasse ce mélange. Il m’a dit que cela coûterait plus cher mais j’ai dit oui. C’est ton air amusé que je prends, Et je l’amène partout où je vais, même à l’église, même au cimetière, et les gens me dévisagent quand je souris toute seule, mais c’est comme ça que je respire. C’est ton amitié qui me fait vivre. Je l’enveloppe avec soin dans mes pensées et je la sors quand le monde devient épais. Elle est légère et fidèle comme un oiseau apprivoisé. Alice Lamy Je t'aimerai dans le vent poème deMarie-Amélie Chavanne Je t'aimerai dans le vent Sous le ciel tendre du printemps Dans la blancheur des lilas Dans la douceur des roses... Je t'aimerai dans le chant de l'oiseau A l'ombre frêle du feuillage Sur la pierre chaude et nue Dans le soleil brûlant Dans le frisson de l'herbe Et le cri de l'insecte... Je t'aimerai le jour et la nuit Dans le calme et dans l'orage Sous l'étoile éveillée Dans les brumes du soir Et les matins de rosée Dans le sourire et dans les larmes De toutes mes forces je t'aimerai... Marie-Amélie Chavanne Je vais mourir ce soir poème de Michèle Lavalette Je vais mourir ce soir Dans mon lit, dans le noir, Les yeux fermés, le coeur brûlant et plein de fièvre. J'aurai le souffle court et des frémissements, Des plaintes étouffées et des gémissements Quand, pour ne pas crier, je me mordrai les lèvres. La sueur coulera le long de mes cheveux Et, dans l'épuisement des ultimes minutes, A l'heure de l'envol, à l'instant de ma chute, Je te murmurerai mon tout dernier aveu : En cet instant suprême, Je te dirai : "Je t'aime !" Je veux mourir ce soir Dans tes bras, dans le noir, Pour mieux renaître à la lumière Lorsque tu baiseras le sel de mes paupières. Michèle Lavalette Quand les mots poème de Bernadette Bodson-Mary Quand les mots se détachent des phrases pour devenir très vagues Quand les vagues quittent la mer plus que déchaînée pour envahir mon corps ~~~~ Vague corps Devenu lac ~~~~ Je jouis et bénis Le mâle tout puissant Grand maître des marées Et des réjouissances infinies. Bernadette Bodson-Mary Je suis cachée en boule poème de Mélanie Cantin Je suis cachée en boule Tout au fond de moi Je suis endormie depuis toujours Dans ma cage dorée d'apparences Je garde mon sourire présent Pour n'offenser personne Mais JE n'est pas moi C'est elle une autre JE L'autre elle n'existe pas Personne ne la connaît Elle s'intimide devant la foule Et elle pleure comme une enfant Tapie au fond de sa grotte Elle reste seule dans ses rêves Elle est malheureuse Mais elle a un vrai sourire Qui est-elle ? Je ne sais pas mais elle est triste Elle meurt chaque jour À être déguisée Mélanie Cantin Je veux vivre mes rêves poème de Anne-Marie Oudard Je veux vivre mes rêves, ne plus sentir cette fièvre du papier sur mes lèvres lorsque l'encre s'achève. Je veux vivre mes rêves, ne plus être l'élève des journées brèves d'une liberté en grève. Je veux vivre mes rêves que les mots soulèvent, Je veux vivre mes rêves avant que la vie ne s'achève. Anne-Marie Oudard L'amour est un buisson d'odeurs poème de Arielle Thomann L'amour est un buisson d'odeurs Où s'enchevêtrent nos désirs. Tout au long de ton corps Serpentent Secrets Des sentiers Où ma langue poursuit, De frissons en soupirs, Des saveurs qui me soûlent. Aux forêts de ton corps, Mes mains tracent et retracent Le cercle de l'enchantement Au coeur duquel j'ai capturé ton cri. A la source de ton ivresse, Agenouillé, Les yeux fermés, Je bois mon extase Qui n'est qu'une en la tienne. Puis règnent à nouveau Les parfums, les odeurs, Ainsi qu'après l'orage Celles de l'herbe et de la terre, Ou celles des cierges et de l'encens, Quand les cantiques se sont tus... L'amour est un buisson d'odeurs Où s'enchevêtrent nos plaisirs. Arielle Thomann | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | villaperla Messsager
Nombre de messages : 29 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2005
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Suite de poèmes que j'ai aimé... Jeu 2 Mar - 10:17 | |
| Chasse à l'enfant de Jacques Prévert Leurs yeux sont la grande armée blanche Qui partait conquérir le vent Le jour les surprit dans les branches Les oiseaux sont des yeux d'enfants Leurs yeux j'y vois rêver des feux Plus forts que les soleils levants J'y vois des cirques et puis des jeux Savez-vous jouer à l'enfant... Refrain Est-il plus doux métier Faut-il l'avoir perdu Enfants que vous étiez Vous n'êtes déjà plus Que barbus empaillés Papillons vermoulus Leurs yeux craignez-en la sentence Vous tous qui enchaînez l'azur Vous tous qui parlez d'innocence Avec vos prisons pour figure Leurs yeux un geste y fait la pluie A quoi bon menacer les fleurs A quoi bon ces luxes inouïs S'il est un seul enfant qui pleure... (Au refrain) Leurs yeux, l'air y faisait bon vivre Loin de cet univers souillé Tendresse des chansons naïves Revienne le temps oublié Leurs yeux j'y vois rêver des feux Plus forts que les soleils levants J'y vois des cirques et puis des jeux Savez-vous jouer à l'enfant... (Au refrain) Rêve de Michaël Clément et Olivier Slabiak Musique: Olivier Slabiak Arrangement: LesYeuxNoirs A l’aube de ce jour j’ai vu naître une étoile Dans ce cœur mon amour une filante s’est invitée Elle éclaire tes premiers pas d’une couleur de liberté Elle te berce dans ses bras, elle te berce dans ses voiles Moi je t’offre des poussières et puis le monde entier Les neiges éternelles que les hommes ont délaissées Moi je t’offre cette brume sillonnant les rivières Le soleil, jardins de dunes, une rose dans le désert Rêve mon enfant, les yeux ouverts les yeux fermés Rêve mon enfant la tête en l’air, la voie lactée ! « Rhoulm mine kind, met daney ofeney and famart oygn Met daney and hemteley troug sleibm met dayn gansey hart. » Au berceau de la vie tu cueilleras cette étoile De tes mains mon amour tu sèmeras des cailloux Emprunt de sourires volés aux cimes des joues Les regards se mêleront d’un destin amoureux Moi je t’offre mes envies de te voir aimer Les montagnes arides que les hommes ont oubliées Moi je t’offre la vie sur une chanson de Vargas Une note qui t’accompagne, une mélodie au bout des doigts Rêve mon enfant, les yeux ouverts les yeux fermés Rêve mon enfant la tête en l’air, la voie lactée ! « Rhoulm mine kind, met daney ofeney and famart oygn Met daney and hemteley troug sleibm met dayn gansey hart.” Des yeux d'enfant de Françoise Hardy tout comme des yeux d'enfant ses yeux ne savent pas mentir faciles à rendre contents faciles à faire souffrir quand vous vous voyez dedans vous vous sentez presque important mais le portrait n'est pas ressemblant vous craignez de vous trahir... tout comme des yeux d'enfant ils vous regardent sans faiblir ils ne pensent pas un instant que vous pourriez partir bien loin de cet amour fou pour l'idée qu'ils ont de vous une idée qui n'est pas vraie du tout mais vous n'osez pas leur dire ce serait un jeu d'enfant d'éblouir ces yeux d'enfant... Danse ! Chanson Valérie GROSJEAN Danse, danse Sur les mémoires du temps C'est la vie qui s'apprend Pour trouver le présent Danse, danse Bouleversantes et troublantes Tes larmes ne sont que pluie Pour arroser ta vie De bonheur Danse, danse Bouleversante et puissante Pour tous les oublier Fugitifs assoiffés Qui se sont envolés Danse, danse Sur la terre et le vent Loin de nos apparences Regarde droit devant Mais danse, danse La beauté dans tes yeux Le reflet merveilleux Qui chasse les fantômes Du silence Danse, danse Tes espoirs pour guérir Des heures à reconstruire Regarde tout ce temps Qui t'attend Pour te prendre sous ses ailes T'apprendre les lumières De nouvelles frontières Sans pareil Danse petit être danse Dans tes cinq ans à peine Tu auras bien le temps De comprendre Qu'il faut lisser ses ailes Juste avant juste avant D'être grand Danse, danse mon enfant L'innocence. Danse, danse Sur les courbes du vent C'est la vie qui s'élance Pour trouver le présent Danse, danse Bouleversantes et brûlantes Tes larmes ne sont que pluie Pour inonder ta vie De bonheur Danse, danse Bouleversante et troublante Pour tous les oubliés Tous ceux qui sont tombés De l'autre côté Danse, danse Sur la terre et le temps Loin de ces faux semblants Regarde droit devant Mais danse, danse Le monde est merveilleux Au fond de tes yeux C'est mon île au trésor Face au temps Danse, danse Les espoirs pour guérir Qui sait tout reconstruire Regarde tout ce temps Qui t'attend Pour te prendre sous ces ailes T'apprendre les lumières Des nouvelles frontières Sans pareil Danse petit être danse Dans tes cinq ans à peine Tu auras bien le temps De comprendre Qu'il faut lisser ses ailes Juste avant juste avant D'être grand Danse, danse mon enfant l'innocence Danse, danse mon enfant d'innocence.? EDUQUER ... de Geneviève Clapiz C’est ... prendre la main d’un petit d’homme et, délicatement, y déposer quelques graines de curiosité, un grand souffle de considération, une cascade d’enthousiasme, et l’étincelle du sourire. C’est ... sur l’échelle du temps avec lui, s’asseoir un instant pour conter le mariage de l’algue et du champignon, l’alliance du casse noix et du pin cembro, l’histoire de l’homme qui plantait des arbres C’est ... sur le chemin de l’épanouissement l’accompagner sur quelques pas, sereinement, entre terre et eau, ciel et feu, à l’école des sens, jusqu’au carrefour des quatre éléments, Et ... A la porte du présent, le laisser s’en aller avec, assurément, dans son être une confiance naissante, dans sa poignée demain une humanité jaillissante, et dans son horizon, les yeux de ses enfants. Mots poème de Gioia Comme une perle dans une huître, comme un voile derrière lequel tu souris, ainsi seront les mots que je laisse ici sur le bord de la mer et que je redis pour toi avec les vagues jusqu'à ce que leur écho devienne une douce mélodie qui caressera ton sommeil. Gioia Exquise frénésie poème de Hélène Lussier Sur cette plage de délices Offerte sans nuages Celle où je me promenais De pores en pores Où ma peau s'humiliait Troublée par ton doigté Celle que je visitais De plaisir en plaisir Où débordée de bonheur Sur cette oasis je m'y suis logée Hélène Lussier Orange d'hiver poème de Françoise Urban-Menninger Orange d'hiver Sous le ciel des paupières Je goûte l'heure D'un matin de langueur Où même la sanguine Perd sa couleur assassine Pour offrir dans sa rondeur La pulpe de son cœur Françoise Urban-Menninger Démons et merveilles poème de Renée Laurentine Comme Alice j’ai traversé le miroir à la recherche des merveilles... mais de l’autre côté je n’ai trouvé que mes petits démons familiers ! Moqueurs ils m’ont fait des yeux en coulisse : "Espérais-tu pouvoir nous échapper ?" Au fond et tout bien pesé, n’est-ce pas cela même la merveille : traverser un miroir sans le briser et ne rencontrer que soi de l’autre côté ? Renée Laurentine L'oiseau du Colorado poème de Robert Desnos L’oiseau du Colorado Mange du miel et des gâteaux Du chocolat des mandarines. Des dragées des nougatines. Des framboises des roudoudous. De la glace et du caramel mou. L’oiseau du Colorado Boit du champagne et du sirop. Suc de fraise et lait d’autruche. Jus d’ananas glacé en cruche. Sang de pêche et navet. Whisky menthe et café. Robert Desnos Ce n'était qu'un rêve ! poème de Lunapiena Quels terribles frissons dans tout mon corps cette nuit, quel délirant vertige, que de palpitations et de cris de douleur ! Je ne parvenais plus à te parler, ni même à t'approcher, si j'avais pu te connaître ce n'était qu'en rêve et si mon cœur t'avait beaucoup aimé c'était d'un amour irréel ! Lunapiena Rien que des pieds... Poème anonyme Assise au Café des Fleurs à Saint-Germain je regarde le temps passer De petites images de gens affairés défilant rapidement dans une rue bondée Il n'ont pas de visage pas de cœur pas de voix pas de mains Que des pieds d'énormes pieds dans des chaussures énormes coûteuses et elégantes ou propres et brillantes ou sales et crottées mais toujours très usagées Et ils vont, ils courent, ils vont et ils courent... des sons alternés de talons fuselés de lourdes empeignes de cuir de bottes à la page de mocassins toujours à la mode Des sons alternés cadences légères de femmes pesants pas d'hommes Où sont mes ballerines de couleur rouge mes bas blancs brodés à la main avec la pointe arrondie pour la pirouette ? Ils sont au-delà de Saint-Germain au-delà du présent au-delà de l'avenir ils sont avec moi dans mon esprit ils sont mon passé futur présent Anonyme Désormais poème de Chantal Cudel Echouée sur la grève, Je t'attends. Infiniment. Longtemps. Je t'attends Le cœur à l'océan. Sans temps, Entre lune et soleil. Là-bas, Au large, Ailleurs, Je t'attends. Immense, Emouvante, Echouée, Béante, La tête aux étoiles, L'âme en Mer. Chantal Cudel Beauté cruelle poème de Emile Nelligan Certes, il ne faut avoir qu'un amour en ce monde, Un amour, rien qu'un seul, tout fantasque soit-il ; Et moi qui le recherche ainsi, noble et subtil, Voici qu'il m'est à l'âme une entaille profonde. Elle est hautaine et belle, et moi timide et laid : Je ne puis l'approcher qu'en des vapeurs de rêve. Malheureux ! Plus je vais, et plus elle s'élève Et dédaigne mon coeur pour un oeil qui lui plaît. Voyez comme, pourtant, notre sort est étrange ! Si nous eussions tous deux fait de figure échange, Comme elle m'eût aimé d'un amour sans pareil ! Et je l'eusse suivie en vrai fou de Tolède, Aux pays de la brume, aux landes du soleil, Si le Ciel m'eût fait beau, et qu'il l'eût faite laide ! Emile Nelligan Autant d'amour.. de Jean Ferrat Autant d'amour autant de fleurs Y'en a de toutes les couleurs De flamme ou d'ombre De neige ou miel Toutes les roses se confondent Tous les amours qui sont au monde Font comme une arche d'arc-en-ciel Jean Ferrat Je voudrais tant poème de Pascale Dahmani Ai-je oublié le sens de l'essentiel ? Dans quels méandres lointains Se disperse ma raison Ma mémoire se joue de ma détresse Mes rêves s'emplissent de tendresse D'affection Mes souvenirs s'imprègnent de crainte Qui pour entendre ma plainte Qui pour recueillir mon émotion Je suis désemparée perdue Je ne me reconnais plus Je voudrais tant te prendre la main Te guider dans mon labyrinthe... Je voudrais tant que tu me touches Sans ce frisson qui m'écorche Je voudrais tant que l'on m'approche Sans que mes sens s'effarouchent Pascale Dahmani Où es-tu ? poème de Jacques Guilloreau Où es-tu belle inconnue ? Depuis tout ce temps Que, moi, je t'attends Dans la ville-cohue Où les gens, sans cesse Défilent, se pressent Toujours en retard Dans ce monde bizarre Un monde sans regard Qui ne fait que courir Sans jamais accorder Un bonjour, un sourire Comment te rencontrer Où es-tu belle inconnue ? Brune, blonde ou rousse Mais douce, extradouce Et terriblement femme Aux délicieux charmes Collines charnelles Aux douceurs de miel Où j'aimerais flâner A fleur de peau ambrée Fruits de ton corps doré Des monts et des merveilles Tout gorgés de soleil Prêts à être savourés... Jacques Guilloreau Les passantes poème de Pol Antoine Je veux dédier ce poème, A toutes les femmes qu'on aime, Pendant quelques instants secrets, A celles qu'on connaît à peine, Qu'un destin différent entraîne, Et qu'on ne retrouve jamais. A celles qu'on voit apparaître, Une seconde à sa fenêtre, Et qui, presque, s'évanouit, Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure épanoui. A la compagne de voyage, Dont les yeux, charmant paysage, Font paraître court le chemin ; Qu'on est seul peut-être à comprendre, Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main... A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d'un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D'un avenir désespérant Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin Mais si l'on a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir Pol Antoine | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14619 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: Choix de Villaperla Lun 27 Fév - 12:48 | |
| Bonjour et bienvenue...
Daniel est parti en vacances... Je pense qu'il doit rentrer cette semaine... S'il ne vient pas lire je lui transmettrai votre message... Et surtout BIENVENUE SUR CES FORUMS DE LITTÉRATURE ET POÈSIE...
Gi
p.s. : Je suis Gi (l'administratrice de ce forum) Dans le haut de chaque forum il y a les règles à lire car pour publier ici maintenant (depuis janvier 2006) vous devez me donner la permission d'utiliser vos poèmes pour les animer ou les décorer et pour les publier dans ma chronique sur Planète Québec où vous êtes assurés d'être lus par 143 personnes en moyenne ce jour et dans les archives ensuite. Les visiteurs à me lire sont même venus 195 fois une journée... Voici le lien de ma chronique sur Planète Québec : http://planete.qc.ca/invitation/ voir dans les archives pour toutes les chroniques (dans le haut) | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | MORAN Nouveau
Nombre de messages : 1 Localisation : StPaul trois Chateaux Date d'inscription : 27/02/2006
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: Choix de Villaperla Lun 27 Fév - 11:36 | |
| - villaperla a écrit:
- Quelques poèmes pris dans mes livres...
BONJOUR VILLAPERLA! Je suis Robert MORAN et vous avez eu la gentillesse de publier mon poeme " extrait d'aLfamebet" Or je n'ai jamais publié ce poeme. Comment l'avez vous trouvé merci de me contacter sur bobnarom@club-internet.fr
Le poète écrit en Je poème d Erica Jong
Le poète écrit en Je faute de connaître un autre langage. Le Nous est un continent et le poète se doit d’être une île. Elle est un cheval marin. Il est une péninsule; Eux, l’immensité des abîmes salés. Le poète écrit en Je tout comme le marteau de l’horloge frappe le métal, comme l’aile de l’abeille va droit au pollen, comme l’arbre s’enracine dans le ciel.
Le Je est le langage des litanies profondes du poète géographie des nostalgies, métronome des peines, carte des points d’élévation dans la jungle du cœur. Erica Jong
POUR UNE FEMME VIVE poème de Pierre GAMARRA
Je ne saurai jamais quand tu m’as dit: je t’aime je ne saurai jamais quand tu m’as dit: adieu Si le fleuve et la mer effaçaient les poèmes, mes mots seraient vaisseaux sur les lacs de tes yeux. Je ne saurai jamais où commença la neige, où revient le soleil pour les roses de mai, où ta voix dit: je sais, quand je disais: que sais-je? où commença mon cœur je ne saurai jamais. Tu ne m’as rien donné, tu m’as donné le monde. Lorsque tu me quittas, tu m’attendais toujours. Si mon ciel était mort, j’aurais ta flamme blonde, et si je revivais, je me mourrais d’amour. Salut a toi, femme de l’aube, ma corolle, princesse d’un hiver promise a l’églantier, salut a toi, ma paix, mon pain, ma parabole, salut mon indomptable et salut ma pitié. Je te porte la palme et la farine pure, je te livre l’orgueil avec l’humilité Quand ces chants passeront, il restera l’été, quand mon cœur se taira, je revivrai blessure. Je te chante ce soir devant le monde lourd, aux frontières d’un ciel labouré de promesses. Je sais que je mourrai pour revivre sans cesse et quand je revivrai, je me mourrai d’amour. Pierre GAMARRA ETUDE DE PRONOMS poème de Jean TARDIEU O toi ô toi o toi o toi toi qui déjà toi qui pourtant toi que surtout. Toi qui pendant toi qui jadis toi que toujours toi maintenant. Moi toujours arbre et toi toujours prairie moi souffle toi feuillage moi parmi, toi selon! Et nous qui sans personne par la clarté par le silence avec rien pour nous seuls tout, parfaitement tout! Jean TARDIEU P... poème de Robert MORAN
En toi les alchimies commencent Ton cher ventre est sacré Creuset Où le baiser des Dieux déposa sa semence. Un être! un rien Un tout se prépare a la vie. Ma récompense Est au bout du chemin. Je me perdis en toi Demain par Lui, je recommence. Robert MORAN
POEME D’AMOUR DANS LA FORET poème de Miklos RADNOTI
Elle est, cette forêt, comme ta bien-aimée qui dans l’amour s’allonge et s’ouvre devant toi et t’enferme pourtant et protége ta vie en un cercle si dur que tu ne peux grandir que vers le ciel ainsi que fait cette forêt qui te salue avec son chapeau de soleil. Et ton amie aussi ressemble a la forêt où le silence est taché d’ombre, où la résine se fige, mais où chante un rayon de soleil quand le vent qui s’éveille agite les feuillages; l’amour ainsi t’éclaire et sa main attentive est là pour te garder d’innombrables malheurs. Miklos RADNOTI
COSMOS poème de GUY FENAUX
La forme du caillou, c’est l’histoire du monde Il ignore sa force et ferme ses pétales. Il invente l’amour au chant de la rivière, Il répète le temps dans le creux de son poing. La forme de ton corps, c’est l’histoire du monde Il connaît sa faiblesse et ouvre ses pétales. Il est lui-même amour : il invente la vie. I1 est surtout présence: il invente le temps. GUY FENAUX
BELLE A COUPER LE SOUFFLE poème de Claude ROY
Belle a couper le souffle a prendre par la main belle a faire mûrir les grappes avant mai belle a faire minuit s’éveiller le matin Claire odeur des foins quand on vient de faner parfum des feux d’automne au fin fond des jardins Claire douce et lisse comme un fil de la Vierge Claire comme la joue des collines de thym Claire comme le clair qui de la mer émerge Claire mon île aux vents cascades aux cheveux noirs Claire toi qui tutoies la neige et le soleil Claire ma chaude plage frange du ciel au soir plus brûlante aux miroirs que le feu qui s’éveille plus fraîche aux pas du vent que le sable mouillé plus douce aux yeux patients que fumée sur la mer plus droite aux yeux éblouis que lampes allumées Claire mon amandier Claire mon arbre vert Claire cigale été mica sable vent flots bleu du vent bleu du sang bleu du blanc bleu du ciel des cheveux des chevaux et des eaux bleu des gouttes de pluie sur l’ardoise glissant Claire mon coeur battant pigeon noir pigeon bleu écoute mon souci mon mal mon vain aveu Tout le jour tout le soir et lorsque l’aube vient entendre mille pas qui ne sont pas le tien. Claude ROY
LORSQUE TU ME TOURNAS LE DOS poème de T. CARMI
Lorsque tu me tournas le dos tu as pris mes mains des enfants le sentirent et des fleurs je me suis pris femme ensuite et je n’avais pas de mains saurais-tu ce qu’est une femme sans mains à sa rencontre à présent tu m’as rendu la voix et je manque de mots saurais-tu ce qu’est une femme sans paroles à son seuil les nuits condamnent mon mutisme la journée est trop pesante à présent que tu m’as rendu les mains et la voix je touche avec le bout de tes doigts et respire avec le souffle de tes narines. T. CARMI
UNE FEMME EST L’AMOUR ... poème de Gerard de NERVAL
Une femme est l’amour, la gloire et l’espérance; Aux enfants qu’elle guide, a l’homme consolé, Elle élève le coeur et calme la souffrance, Comme un esprit des cieux sur la terre exilé. Courbé par le travail ou par la destinée, L’homme a sa voix s’élève et son front s’éclaircit Toujours impatient dans sa course bornée, Un sourire le dompte et son coeur s’adoucit. Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine: Bien longtemps a l’attendre il faut se résigner. Mais qui n’aimerait pas, dans sa grâce sereine, La beauté qui la donne ou qui la fait gagner? Gerard de NERVAL
CHANSON POUR DES FANTOMES ET POUR CELLES QUI ONT DISPARU poème de Philippe SOUPAULT
Aujourd’hui ce sont des mains que j’aime Hier c’était une nuque Demain ce seront des lèvres et le soir un sourire Dans trois jours un visage Enfin chaque jour de la semaine je m’émerveillerai de vivre encore je me souviendrai peut-être lundi de votre démarche et mardi sans doute des cheveux Il faudra aussi écouter la voix celle des fantômes celle qui hésite celle qui persuade que la vie n’est pas si atroce que je voulais le croire tout a I’heure mercredi tout oublier Mais jeudi c’est un parfum qu’on ne peut oublier le parfum de l’arc-en-ciel Les autres jours Tous les autres jours j’ai promis de ne rien dire qu’à moi-même Philippe SOUPAULT
MON AME A SON SECRET poème de Felix ARVERS
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir. aussi j’ai dû le taire, Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.
Hélas! j’aurai passé près d’elle inaperçu Toujours à ses côtés et toujours solitaire; Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre, N’osant rien demander, et n’ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite ci sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas. A l’austère devoir pieusement fidèle.
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas. Felix ARVERS
MON CHER, VOUS M’AMUSEZ QUAND VOUS FAITES MYSTERE Réponse de Louis AIGOIN. au célèbre sonnet de Félix Arvers
Mon cher, vous m’amusez quand vous faites mystère De votre immense amour en un moment conçu. Vous êtes bien naïf d’avoir voulu le taire: Avant qu’il ne fut né, je crois que je l’ai su.
Pouviez-vous, m’adorant, passer inaperçu Et, vivant près de moi, vous sentir solitaire? De vous il dépendait d’être heureux sur la terre: Il fallait demander et vous auriez reçu.
Apprenez qu’une femme au coeur épris et tendre Souffre de suivre ainsi son chemin sans entendre L’aveu qu’elle espérait trouver a chaque pas. Forcément au devoir, on reste alors fidèle!
— J’ai compris, vous voyez, « ces vers tout remplis d’elle » ; C’est vous, mon pauvre ami, qui ne comprenez pas. Louis AIGOIN.
MON CORPS A SON SECRET poème de Pierre HEBERT
Mon corps a son secret, mon sexe a son mystère Mais de l’amour charnel tu n’as jamais rien su — Disait Eve a Adam au paradis sur terre En lorgnant une pomme a son arbre pendue.
Hélas! poursuivit-elle, de toi insoupçonné Mon hymen inviolé me brûle et m’exaspère. Ce secret, ce mystère où tous deux font la paire Je te les vends au prix de ce beau fruit damné!
Adam que tente aussi une pomme si tendre Accepta le marché et finit par apprendre Qu’en se joignant a deux on est trois en neuf mois.
A cet accouplement l’homme resté fidèle Dira, lisant ces vers et appelant sa belle « As-tu pris ta pilule... Alors, viens près de moi Pierre HEBERT
MADAME, JE VOUS DONNE UN OISEAU POUR ETRENNE. Poème de Isaac de BENSERADE
Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne Duquel on ne saurait estimer la valeur; S’il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur, Il vous rendra soudain a votre aise et bien saine.
Il n’est mal d’estomac, colique ni migraine Qu’il ne puisse guérir, mais sur tout il a l’heur Que contre l’accident de la pale couleur Il porte avecque soi la drogue souveraine.
Une dame le vit dans ma main, l’autre jour Qui me dit que c’était un perroquet d’amour, Et des lors m’en offrit bon nombre de monnoie.
Des autres perroquets il diffère pourtant Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie. Isaac de BENSERADE
JE SONGEAIS QUE PHILIS... poème de Théophile de VIAU
Je songeais que Philis des enfers revenue Belle comme elle était a la clarté du jour Voulait qu’à son fantôme encor je fis l’amour Et que comme Ixion j’embrassasse une nue
Son ombre dans mon lit se glisse toute nue Et me dit Cher Tircis me voici de retour Je n’ai fait qu’embellir dans le triste séjour Où depuis mon départ le sort m’a retenue
Je viens pour rebaiser le plus beau des amants Je viens pour remourir dans tes embrassements Alors quand cette idole eût abusé ma flamme
Elle me dit Adieu je m’en vais chez les morts Comme tu t’es vanté d’avoir baisé mon corps Tu pourras te vanter d’avoir baisé mon âme Théophile de VIAU | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14619 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: Choix de Villaperla Dim 15 Jan - 15:17 | |
| Viens que je te berce Paroles: Micheline Allaire Musique:Alain Lemay
Viens que je te berce
Je t'ouvre grand mes bras
Viens que je te berce
Et fais tes premiers pas
Viens que je te berce
Je t'ouvre grand mes bras
Viens que je te berce
Et fais tes premiers pas
Ces enfants de la terre
Vivant dans la misère
Ils inventent le jour
Où sortant de l'abîme
Ils ouvriront leur coeur
Au rythme du bonheur
Ces enfants ont une vie
Qui coule dans leurs veines
Réclamant leurs besoins
Comme citoyens humains
Afin d'évoluer
En toute liberté
Ouvrons grand notre coeur
Couvrons-les de Beauté
Apprenons avec eux
Ce qu'est le verbe aimer
Aidons-les à marcher
A rire et à chanter
POEMES DIS LORS DES DERNIERS TOURNOIS DES ANGES
Temps présent poème de Micheline Boland
Je peux filer le temps,
Choisir de l'élever
jusqu'au futur
Ou de dérouler le passé.
Mais plus précieux que tout
Est le moment présent,
Mais plus précieux que tout
Est le moment présent,
De cris ou de bruits infimes,
Brûlé de couleurs ou de gris,
Léger ou grave,
Tout à la fois
Imprégné d'hier
Et porteur d'avenir. Micheline Boland
Liberté poème de Micheline Boland
Le mot liberté est un mot qui brise les chaînes,
Qui chante et qui gronde,
Qui flamboie et qui brave,
Qui construit et qui transforme,
Qui s'enracine par des jours de passion,
D'espérance et de pardon,
De patience et d'éveil.
Un mot fleuri dans la bouche de l'enfant,
Un mot charnu dans la pensée de l'adolescent,
Un mot tremblant sur les lèvres du prisonnier,
Un mot gourmand de vie.
Un mot qui passe et repasse saison après saison,
Qui illumine les ombres.
Un mot de désir au travers des espaces poussiéreux,
Un mot de miel, de soleil, de force, de partage.
Un mot gravé dans la mémoire,
Un mot qui épouse l'envol de l'oiseau,
La croissance de l'arbre,
Les pas du temps.
Un mot qui révèle à soi-même,
Dans lequel on s'enveloppe,
Avec lequel on rebondit sur les vagues,
Avec lequel on cherche à se détacher du superflu.
Un mot essentiel, infini.
Un mot pareil à une étoile. Micheline Boland
Entre deux draps poème de Antoinette Deshoulières
Entre deux draps de toile belle et bonne,
Que très souvent on rechange, on savonne,
La jeune Iris, au coeur sincère et haut,
Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut,
Jusqu'à midi volontiers se mitonne.
Je ne combats de goûts contre personne,
Mais franchement sa paresse m'étonne ;
C'est demeurer seule plus qu'il ne faut
Entre deux draps.
Quand à rêver ainsi l'on s'abandonne,
Le traître amour rarement le pardonne :
À soupirer on s'exerce bientôt :
Et la vertu soutient un grand assaut,
Quand une fille avec son coeur raisonne
Entre deux draps. Antoinette Deshoulières
Avec un brin d'imagination poème de Micheline Boland
Qu'importe l'endroit,
Je pourrai
Y convertir la grisaille en lumière,
Y renouer avec la liberté,
Y incarner le silence,
Y fondre des images,
Y mener des combats,
Y défier l'ennui.
Qu'importe l'endroit,
Je garde dans le cœur
un fond de soleil
Sous la couche de poussière,
Une tranche d'arc-en-ciel
Qui nourrit des promesses.
Qu'importe l'endroit,
Dans ma tête s'allient
Le dedans et le dehors,
l'irréel et le tangible.
Je voyage sur la peau des ombres
Comme sur des cailloux posés le long de mon chemin.
Peu importe l'endroit,
Mon imagination laisse échapper
Ses oiseaux, ses fleurs, ses fruits,
Ses mots, ses musiques, ses parfums.
Mes rêveries sont les bijoux imprévisibles
Des variations de mon humeur Micheline Boland
Être un mot poème de Zorica Sentic
Être un mot
Je voudrais être
un mot
compliqué
Impossible à mettre au pluriel
Être rare
Le mot unique
Dans ton dico
Je voudrais être un verbe
Que tu ne
Conjuguerais
Qu’au présent
et au futur. Zorica Sentic
Parfois tu me regardes poème de Julien Santenoy
Parfois tu me regardes
et dans tes yeux sérieux
Je lis une question secrète.
A quoi penses-tu donc ?
Peut-être suis-je curieux
Mais je sens tourner dans ta tête
Comme un souci,
un souvenir, une requête
Que tu ne saurais pas formuler
Et je reste à guetter
et je sens en mon être
Comme une inquiétude monter...
Est-elle malheureuse,
que me reproche-t-elle ?
Est-ce qu'elle voudrait me quitter ?
Et je sens dans mon coeur
comme un oiseau sans aile
Qui essaierait de s'envoler.
Mais il est pris en cage
et ne peut plus sortir
Je sens son bec heurter ma chair
Et voilà que soudain
s'obscurcit l'avenir
Tout mon rêve tombe en poussière.
Mais enfin tu souris
et le soleil se lève
L'oiseau va pouvoir s'envoler
La mer de tes pensées
vient battre sur ma grève :
Mon coeur enfin est apaisé. Julien Santenoy
Jour et nuit poème de Michèle Delbecq
Le jour, un jour, trouva compagne.
Il faut parfois la rechercher.
C'est un peu comme la montagne
Demande à trouver sa vallée.
Ainsi donc, le jour rencontra
Au bout d'une journée d'effort,
Alors qu'il affrontait sa mort,
Une veuve vêtue de noir.
Elle était belle, élégante et paisible.
Elle avait mis dans ses cheveux
Des étoiles comme invisibles,
Une barrette clair de lune,
Quelques souffles venant de comètes,
Et pour mieux maquiller ses yeux
Un peu de sable pris sur les dunes
Que ses enfants en un clin d'œil
Volaient avant de s'endormir.
Le jour en tomba amoureux,
Nul ne saura jamais pourquoi.
Mais ce qui est sûr j'en atteste
C'est qu'il en retourna sa veste
Et pour cela ressuscita. Michèle Delbecq
Jusqu'au prochain printemps poème de Michèle Lavalette
Le lac couvert de fumerolles
S'éveille dans l'aube voilée
Par une brume-mousseline
Les arbres
Somptueux
Ont leurs atours
D'automne
Un départ d'hirondelles
Un souffle frais de brise
Et mes mots qui s'envolent
En fumée
Dans le froid du petit matin
Me rappellent l'hiver
Mon amour
Serre-moi
Dans tes bras
Donne-moi
Ta chaleur
Rentrons boire un café
Puis nous nous coucherons
Puis nous nous aimerons
Longtemps
Longtemps
Jusqu'au prochain printemps Michèle Lavalette
Aveux poème de Nathalie Feld
Dis, cette chose à toi
que j'ai trouvée chez moi
qui me secoue sur le champ
quand je t'oublie un instant
qui m'envoie des battements
quand je pense à toi subitement
qui me rend muet
quand je veux te parler
qui me fait perdre pied
quand tu es tout près
et qui commence à me pincer
dès que tu vas t'éloigner
je dois te l'amener
ou tu viens la chercher ? Nathalie Feld
Donne-moi un baiser poème de Chicca
Donne-moi un baiser, un baiser
qui ne puisse plus se détacher,
telle une marque de feu
ou un fil de soie
entortillé à une branche
qui l'a emprisonné.
Fraîches telle l'eau d'une source
et tendres comme la chair d'une pêche
tu goûteras mes lèvres. Chicca
C'est ma vie poème de Laudith
Comme une main géante
Qui emprisonne mon coeur
Je pose des taches d'encre
Sur des pétales de pleurs
Pour écrire à tous ceux
Qui trouvent parfois étrange
Que l'on puisse être heureux
Même si ça les dérange.
Ma vie je la vivrai
A ma façon somme toute
Je tire un pied de nez
A tous ceux qui en doutent.
Je m'évade de ma cage
Une cage dorée
De rivage en rivage
Je vais me ressourcer.
Il arrive parfois
Qu'on se trompe de chemin
Mais toi tu seras là
Pour guider mon destin.
Je pose enfin ma plume
A l'embrasement du ciel
Pour accueillir la lune
Qui veille sur mon sommeil. Laudith
Le pélican poème de Robert Desnos
Le Capitaine Jonathan,
Etant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'Extrême-Orient.
Le pélican de Jonathan
Au matin pond un oeuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.
Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un oeuf tout blanc
D'où sort inévitablement
Un autre qui en fait autant.
Cela peut durer pendant très longtemps
Si l'on ne fait pas d'omelette avant. Robert Desnos
Mouvement poème de Anne-Marie Oudard
Mouvement,
Sur ton profil
Se faufile
Une mèche de cheveux
Lisse comme un aveu.
Ce trait sur tes yeux
Fait battre tes cils
Et tu n'as pas conscience
Du rythme joyeux
De ce trait sur tes yeux.
La couleur feu de tes cheveux
Souligne le bleu camaïeu de tes yeux,
Où défilent tous les paysages
de ce voyage
Au miroir de tes larmes,
Et tu arrêtes sur mon épaule,
La cadence de cette danse
D'une mèche de cheveux qui me frôle,
Ce baiser sur tes yeux. Anne-Marie Oudard
Chaque nuit poème de Colette Haddad
Lorsque dessus mon corps se lève
la petite ombre de la nuit
lorsque m'enveloppe le rêve
où doucement meurent les bruits
c'est ta tendresse omniprésente
qui me mène jusqu'au matin
car sans ton amour qui m’invente
je ne suis rien, rien Colette Haddad
Vertige d'un été poème de Gertrude Millaire
Jeux d'ombre et de lumière
à la rencontre d'un été
où est passée la candeur
de ces musiques sauvages
Un aigle joue dans le vent
et tout le ciel vibre
de sa liberté
Au tintement de la nuit
le pollen d'une présence
effleure mes lunes inhabitées
A la cadence des musiques intérieures
l'instant d'une ronde parfumée
naïveté retrouvée
Légère légère farandole
tourne tourne le temps
ne sait plus s'immobiliser fou de cette fragrance d'été. Gertrude Millaire | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14619 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: Choix de Villaperla Lun 19 Déc - 3:45 | |
| Daniel
merci... je suis d'accord que tu mettes tous tes poèmes ensemble... Bonne idée... Je me demandais juste si je devais les mettre dans les poèmes à thème ou les laisser ici...
Bisous cher ami.
Gi | |
| ![Aller en bas](https://2img.net/i/fa/m/arrows_down1.gif) | | villaperla Messsager
Nombre de messages : 29 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2005
![Choix de Villaperla Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Choix de Villaperla Ven 16 Déc - 10:05 | |
| Quelques poèmes pris dans mes livres...
Le poète écrit en Je poème d Erica Jong
Le poète écrit en Je faute de connaître un autre langage. Le Nous est un continent et le poète se doit d’être une île. Elle est un cheval marin. Il est une péninsule; Eux, l’immensité des abîmes salés. Le poète écrit en Je tout comme le marteau de l’horloge frappe le métal, comme l’aile de l’abeille va droit au pollen, comme l’arbre s’enracine dans le ciel.
Le Je est le langage des litanies profondes du poète géographie des nostalgies, métronome des peines, carte des points d’élévation dans la jungle du cœur. Erica Jong
POUR UNE FEMME VIVE poème de Pierre GAMARRA
Je ne saurai jamais quand tu m’as dit: je t’aime je ne saurai jamais quand tu m’as dit: adieu Si le fleuve et la mer effaçaient les poèmes, mes mots seraient vaisseaux sur les lacs de tes yeux. Je ne saurai jamais où commença la neige, où revient le soleil pour les roses de mai, où ta voix dit: je sais, quand je disais: que sais-je? où commença mon cœur je ne saurai jamais. Tu ne m’as rien donné, tu m’as donné le monde. Lorsque tu me quittas, tu m’attendais toujours. Si mon ciel était mort, j’aurais ta flamme blonde, et si je revivais, je me mourrais d’amour. Salut a toi, femme de l’aube, ma corolle, princesse d’un hiver promise a l’églantier, salut a toi, ma paix, mon pain, ma parabole, salut mon indomptable et salut ma pitié. Je te porte la palme et la farine pure, je te livre l’orgueil avec l’humilité Quand ces chants passeront, il restera l’été, quand mon cœur se taira, je revivrai blessure. Je te chante ce soir devant le monde lourd, aux frontières d’un ciel labouré de promesses. Je sais que je mourrai pour revivre sans cesse et quand je revivrai, je me mourrai d’amour. Pierre GAMARRA ETUDE DE PRONOMS poème de Jean TARDIEU O toi ô toi o toi o toi toi qui déjà toi qui pourtant toi que surtout. Toi qui pendant toi qui jadis toi que toujours toi maintenant. Moi toujours arbre et toi toujours prairie moi souffle toi feuillage moi parmi, toi selon! Et nous qui sans personne par la clarté par le silence avec rien pour nous seuls tout, parfaitement tout! Jean TARDIEU P... poème de Robert MORAN
En toi les alchimies commencent Ton cher ventre est sacré Creuset Où le baiser des Dieux déposa sa semence. Un être! un rien Un tout se prépare a la vie. Ma récompense Est au bout du chemin. Je me perdis en toi Demain par Lui, je recommence. Robert MORAN
POEME D’AMOUR DANS LA FORET poème de Miklos RADNOTI
Elle est, cette forêt, comme ta bien-aimée qui dans l’amour s’allonge et s’ouvre devant toi et t’enferme pourtant et protége ta vie en un cercle si dur que tu ne peux grandir que vers le ciel ainsi que fait cette forêt qui te salue avec son chapeau de soleil. Et ton amie aussi ressemble a la forêt où le silence est taché d’ombre, où la résine se fige, mais où chante un rayon de soleil quand le vent qui s’éveille agite les feuillages; l’amour ainsi t’éclaire et sa main attentive est là pour te garder d’innombrables malheurs. Miklos RADNOTI
COSMOS poème de GUY FENAUX
La forme du caillou, c’est l’histoire du monde Il ignore sa force et ferme ses pétales. Il invente l’amour au chant de la rivière, Il répète le temps dans le creux de son poing. La forme de ton corps, c’est l’histoire du monde Il connaît sa faiblesse et ouvre ses pétales. Il est lui-même amour : il invente la vie. I1 est surtout présence: il invente le temps. GUY FENAUX
BELLE A COUPER LE SOUFFLE poème de Claude ROY
Belle a couper le souffle a prendre par la main belle a faire mûrir les grappes avant mai belle a faire minuit s’éveiller le matin Claire odeur des foins quand on vient de faner parfum des feux d’automne au fin fond des jardins Claire douce et lisse comme un fil de la Vierge Claire comme la joue des collines de thym Claire comme le clair qui de la mer émerge Claire mon île aux vents cascades aux cheveux noirs Claire toi qui tutoies la neige et le soleil Claire ma chaude plage frange du ciel au soir plus brûlante aux miroirs que le feu qui s’éveille plus fraîche aux pas du vent que le sable mouillé plus douce aux yeux patients que fumée sur la mer plus droite aux yeux éblouis que lampes allumées Claire mon amandier Claire mon arbre vert Claire cigale été mica sable vent flots bleu du vent bleu du sang bleu du blanc bleu du ciel des cheveux des chevaux et des eaux bleu des gouttes de pluie sur l’ardoise glissant Claire mon coeur battant pigeon noir pigeon bleu écoute mon souci mon mal mon vain aveu Tout le jour tout le soir et lorsque l’aube vient entendre mille pas qui ne sont pas le tien. Claude ROY
LORSQUE TU ME TOURNAS LE DOS poème de T. CARMI
Lorsque tu me tournas le dos tu as pris mes mains des enfants le sentirent et des fleurs je me suis pris femme ensuite et je n’avais pas de mains saurais-tu ce qu’est une femme sans mains à sa rencontre à présent tu m’as rendu la voix et je manque de mots saurais-tu ce qu’est une femme sans paroles à son seuil les nuits condamnent mon mutisme la journée est trop pesante à présent que tu m’as rendu les mains et la voix je touche avec le bout de tes doigts et respire avec le souffle de tes narines. T. CARMI
UNE FEMME EST L’AMOUR ... poème de Gerard de NERVAL
Une femme est l’amour, la gloire et l’espérance; Aux enfants qu’elle guide, a l’homme consolé, Elle élève le coeur et calme la souffrance, Comme un esprit des cieux sur la terre exilé. Courbé par le travail ou par la destinée, L’homme a sa voix s’élève et son front s’éclaircit Toujours impatient dans sa course bornée, Un sourire le dompte et son coeur s’adoucit. Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine: Bien longtemps a l’attendre il faut se résigner. Mais qui n’aimerait pas, dans sa grâce sereine, La beauté qui la donne ou qui la fait gagner? Gerard de NERVAL
CHANSON POUR DES FANTOMES ET POUR CELLES QUI ONT DISPARU poème de Philippe SOUPAULT
Aujourd’hui ce sont des mains que j’aime Hier c’était une nuque Demain ce seront des lèvres et le soir un sourire Dans trois jours un visage Enfin chaque jour de la semaine je m’émerveillerai de vivre encore je me souviendrai peut-être lundi de votre démarche et mardi sans doute des cheveux Il faudra aussi écouter la voix celle des fantômes celle qui hésite celle qui persuade que la vie n’est pas si atroce que je voulais le croire tout a I’heure mercredi tout oublier Mais jeudi c’est un parfum qu’on ne peut oublier le parfum de l’arc-en-ciel Les autres jours Tous les autres jours j’ai promis de ne rien dire qu’à moi-même Philippe SOUPAULT
MON AME A SON SECRET poème de Felix ARVERS
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir. aussi j’ai dû le taire, Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.
Hélas! j’aurai passé près d’elle inaperçu Toujours à ses côtés et toujours solitaire; Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre, N’osant rien demander, et n’ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite ci sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas. A l’austère devoir pieusement fidèle.
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas. Felix ARVERS
MON CHER, VOUS M’AMUSEZ QUAND VOUS FAITES MYSTERE Réponse de Louis AIGOIN. au célèbre sonnet de Félix Arvers
Mon cher, vous m’amusez quand vous faites mystère De votre immense amour en un moment conçu. Vous êtes bien naïf d’avoir voulu le taire: Avant qu’il ne fut né, je crois que je l’ai su.
Pouviez-vous, m’adorant, passer inaperçu Et, vivant près de moi, vous sentir solitaire? De vous il dépendait d’être heureux sur la terre: Il fallait demander et vous auriez reçu.
Apprenez qu’une femme au coeur épris et tendre Souffre de suivre ainsi son chemin sans entendre L’aveu qu’elle espérait trouver a chaque pas. Forcément au devoir, on reste alors fidèle!
— J’ai compris, vous voyez, « ces vers tout remplis d’elle » ; C’est vous, mon pauvre ami, qui ne comprenez pas. Louis AIGOIN.
MON CORPS A SON SECRET poème de Pierre HEBERT
Mon corps a son secret, mon sexe a son mystère Mais de l’amour charnel tu n’as jamais rien su — Disait Eve a Adam au paradis sur terre En lorgnant une pomme a son arbre pendue.
Hélas! poursuivit-elle, de toi insoupçonné Mon hymen inviolé me brûle et m’exaspère. Ce secret, ce mystère où tous deux font la paire Je te les vends au prix de ce beau fruit damné!
Adam que tente aussi une pomme si tendre Accepta le marché et finit par apprendre Qu’en se joignant a deux on est trois en neuf mois.
A cet accouplement l’homme resté fidèle Dira, lisant ces vers et appelant sa belle « As-tu pris ta pilule... Alors, viens près de moi Pierre HEBERT
MADAME, JE VOUS DONNE UN OISEAU POUR ETRENNE. Poème de Isaac de BENSERADE
Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne Duquel on ne saurait estimer la valeur; S’il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur, Il vous rendra soudain a votre aise et bien saine.
Il n’est mal d’estomac, colique ni migraine Qu’il ne puisse guérir, mais sur tout il a l’heur Que contre l’accident de la pale couleur Il porte avecque soi la drogue souveraine.
Une dame le vit dans ma main, l’autre jour Qui me dit que c’était un perroquet d’amour, Et des lors m’en offrit bon nombre de monnoie.
Des autres perroquets il diffère pourtant Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie. Isaac de BENSERADE
JE SONGEAIS QUE PHILIS... poème de Théophile de VIAU
Je songeais que Philis des enfers revenue Belle comme elle était a la clarté du jour Voulait qu’à son fantôme encor je fis l’amour Et que comme Ixion j’embrassasse une nue
Son ombre dans mon lit se glisse toute nue Et me dit Cher Tircis me voici de retour Je n’ai fait qu’embellir dans le triste séjour Où depuis mon départ le sort m’a retenue
Je viens pour rebaiser le plus beau des amants Je viens pour remourir dans tes embrassements Alors quand cette idole eût abusé ma flamme
Elle me dit Adieu je m’en vais chez les morts Comme tu t’es vanté d’avoir baisé mon corps Tu pourras te vanter d’avoir baisé mon âme Théophile de VIAU | |
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