Mots d'art & Scénarios
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 La science

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Emilie
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Emilie


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Date d'inscription : 26/12/2004

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MessageSujet: La science   La science EmptyMer 25 Mai - 10:27

L'expérience idéale pour le scientifique serait une expérience à travers laquelle la nature répondrait de façon claire et univoque "oui" ou "non" à une question posée, à une hypothèse que l'on entend soumettre au verdict de l'expérience. Bacon nomme "expérience cruciale" une telle expérience, parce que l'esprit du savant s'y trouve comme à un carrefour ou à un croisement ; seule l'expérience pouvant lui indiquer quelle est la route à suivre et quelles sont les routes qui meneraient à des impasses.

Mais dans la réalité, les choses se passent rarement aussi simplement. la notion d'expérience cruciale n'est qu'une idée-limite, un idéal dont tentent de se rapprocher, autant que possible les chercheurs. Il est presque toujours impossible d'isoler complétement une hypothèse unique pour la soumettre, seule, au verdict de l'expérience. [color=red]La nature fournit toujours une réponse globale, c'est pourquoi les résultats de l'expérience vont devoir être interprétés. Il est toujours délicat d'apprécier à quoi précisément la nature a répondu "oui" ou "non". On pare à cette difficulté en multipliant et en diversifiant les expériences, et par là les approches d'une même question.

Il existe une dissymètrie entre les expériences qui répondent "oui" et celles qui répondent "non" (Popper). Lorsque les résultats de l'expérience contredisent les prédictions autorisées par l'hypothèse, celle-ci est définitivement écartée. Seules les expériences négatives sont décisives en science. et marquent un point de non-retour. En revanche, les expériences positives ne démontrent jamais qu'une théorie ou une hypothèse sont vraies, mais seulement qu'elles sont possibles, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas encore été infirmées, ou "falsifiées" (= reconnues fausses) par l'expérience. Une théorie scientifique est toujours en sursis, c'est-à-dire qu'elle reste toujours exposée au risque qu'une expérience nouvelle vienne à l'infirmer. "La nature ne répond jamais "oui", elle répond tout au plus "peut-être". (Blanché)

On ne peut pas savoir à l'avance, de l'intérieur d'une théorie, d'où vont venir les expériences qui vont en définitive "falsifier" cette théorie. Ainsi, le principe de l'addition des vitesses, fondamental dans la physique de Newton, n'a-t-il jamais été pris en défaut tant que l'on n'a pas tenté de l'appliquer à des vitesses tendant vers C, la vitesse de la lumière dans le vide.Or un physicien newtonien n'avait aucune raison de s'interesser particulièrement à la vitesse de la lumière, qui était dans son système une vitesse parmi tant d'autres. Ce n'est que dans le cadre de la théorie ultérieure, celle de la relativité, que la vitesse C va apparaître comme une vitesse tout à fait particulière, à la fois constante et vitesse-limite. Autrement dit, une théorie scientifique ne peut pas déterminer à l'avance son domaine de validité, parce qu'une théorie ne fait jamais apparaître par elle-même les points sur lesquels elle va achopper. Ces points seule l'expérience sera à même de les révéler.

Car à proprement parler la théorie newtonienne n'est pas falsifiée par la découverte de vitesses auxquelles ne peut s'appliquer son principe de l'addition simple des vitesses. Seule l'universalité de ce principe est remise en cause. La découverte de vitesses auxquelles ce principe ne peut s'appliquer précise simplement, rétrospectivement, les limites du domaine auquel on peut appliquer la théorie newtonienne. On ne peut pas dire que la théorie de Newton soit "fausse" et que la théorie de la relativité soit "vraie" : les choses ne sont pas si simples, dans la mesure où l'on a aucune raison de penser que la théorie de la relativité ne sera pas elle aussi, à son tour, falsifiée par de nouvelles expériences. Pour calculer un temps de trajet en voiture, on va toujours recourir à la théorie de Newton et non à celle de la relativité, dans la mesure où la vitesse de la voiture tendant vers zéro par rapport à C, la marge d'erreur due au fait qu'on appliqe le principe de l'addition simple des vitesses est infinitésimale et négligeable. Il serait absurde de recourir aux transformations de Lorentz (par lesquelles la relativité remplace le principe newtonien de l'addition des vitesses) dans tous les cas où la vitesse de la lumière, ou des vitesses s'en approchant, ne sont pas en jeu. La plupart du temps, le rapport entre différentes théories en sciences n'est pas un rapport entre la vérité et l'erreur, mais une concurrence entre plusieurs modèles théoriques pour aborder une même réalité,, entre lesquels on va choisir en appréciant dans chaque cas quel modèle est le plus adéquat, en fonction du rapport entre la complexité plus ou moins grande de chaque modèle et le degré de précision recherché dans les résultats.

conclusion : Une théorie scintifique n'est pas une description du réel tel qu'il est mais une reconstruction de la réalité, l'élaboration d'un modèle théorique pour la penser, en partant de certaines hypothèses et en recourant à certains concepts. Les concepts scientifiques n'ont pas de sens pris isolément mais renvoient les uns aux autres et sont solidaires d'une même théorie. Ils ne renvoient pas, pris séparément, à des réalités tangibles : un concept coentral dans une théorie peut s'avérer rigoureusement inutile ou impossible dans une autre. Les concepts scientifiques sont des éléments des modèles théoriques et non de la réalité dont ils rendent compte ; ils sont solidaires de ces modèles, et peuvent disparaître avec eux. S'ils leur survivent, ils peuvent prendre un sens radicalement différent en s'intégrant à un nouveau modèle. Le sens d'un concept scientifique, c'est la fonction qu'il occupe à l'intérieur de la théorie dans laquelle il est inséré.
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