Le Loup.
La saveur de la pluie de septembre oubliée
Harassé par le vent, le chemin s’étirait
J’ai senti se gonfler tant de brises sur la terre
Et j’ai aimé, farouche, la rigueur des hivers
Il est passé, furtif, sentir ma présence
Je guettais son regard éclairé d’un rayon
Imitant son allure que la chasse exaspère
Dans le matin transi, heureux, je l’ai observé
Au plus creux du maquis il s’est enfoncé
J’ignore si par hasard je le reverrai
Depuis cet automne-là, je suis l’odeur musquée
Que le vent de la piste ne tente pas de masquer
Je marche, je marche, l’empreinte se libère
Sur la lisière pâle mes attentes s’enterrent
Au milieu des taillis le loup s’est dispersé
Et reste sur la lande son ombre magnifiée
Le parfum des bruyères, la danse des rapaces
Trop souvent j’ai recherché les traces
J’ai senti se gonfler tant de brises sur la terre
Et j’ai aimé, farouche, la vigueur des hivers