Poésie à thème : texte qui fait rire ou sourire

Bonjour,

chaque semaine je présenterai un thème

et quelques semaines plus tard je déménagerai le fil

sur un forum pour lecture seulement

exprès pour les poèmes à thème.

Ce forum est déjà ouvert & j'ai commencé à le décorer.

Avez-vous écrit sur ?

Semaine du 23 avril au 29 avril

Un poème qui fait rire ou sourire

écrivez--moi sur cette merveilleuse sensation s'il vous plait.

Où connaissez-vous des poètes qui l'ont fait ?

Faites-nous en profiter

Gi

Et si on commençait par une histoire

"- Quel était le nom de votre mère avant qu'elle se marie?
- Je n'avais pas de mère avant qu'elle se marie."

Elizabeth Lindsey

Un zèbre tout blanc
Qui n'a pas de rayures,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas

Un zèbre qui mange de la pizza
Avec les enfants qui disent ça,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas

Un zèbre aimant danser
Qui a beaucoup de chance,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas
Eh ! Pourquoi pas?


"La chatte" (Laura Louison)

Une chatte avec une beau collier
Qui parle toujours de Molière.
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une chatte qui boit beaucoup de thé
Qui déteste et abhorre le café,
Ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une chatte qui chante avec une belle voix
Qui aime beaucoup manger des noix
Ça n'existe pas, ça n'existe pas!
Et pourquoi pas?

Ecrivez une poésie la manière de Robert Desnos
(écrivain français 1900-1945)
http://clicnet.swarthmore.edu/rire/textes/desnos.html

La complainte des acariens
Quatre acariens se retrouvèrent
au fond d'un sac d'aspirateur
propulsés par un courant d'air
qui leur fit remonter le coeur.
On aurait pu les croire heureux
d'arriver au ciel des poussières
mais ils pleuraient de tous leurs yeux
oyez tous leur chant de misère:

"Messieurs je vivais sous la table
d'une cuisine confortable"
raconte l'un d'eux aux trois autres
"le matin, le midi, le soir
des parts de festin venaient choir
juste à mes pieds. Sans plus d'efforts
j'en faisais profiter mon corps.
J'ai pris du poids tout à mon aise
je suis donc devenu trop gras
pour détaler entre les chaises
la balayeuse m'avala.
Et vous messieurs par quel hasard
êtes-vous entrés dans ce trou noir ?"

Lors, le second prit la parole
"Ah! Mon ami, si je n'ai point
comme vous souffert d'embonpoint
c'est que je vivais dans les livres
l'odeur des vieux papiers m'enivre
j'ai parcouru des kilomètres
sur les maximes des grands maîtres
et rêvé à la poésie
à la chandelle de la nuit
mais la patronne de ces lieux
m'a surpris sur une étagère
où j'étudiais d'un oeil sérieux
d'une reliure la poussière
elle m'aspira sans plus d'histoires
dans cet engin diabolique
Adieu Miron, Vanier, Cendrars
adieu tous les grands romantiques !"
s'écria-t-il en sanglotant.

Le troisième dit aussitôt
pour couper court à la tristesse
"j'ai vécu dans la salle d'eau
des minutes enchanteresses
j'avais élu mon domicile
sur une descente de bains
j'y étais comme sur une île
au coeur de l'océan Indien
chaque jour je me rinçais l'oeil
quand elle venait se baigner
et me prenais avec orgueil
pour le gardien de sa beauté
c'est pourquoi je suis resté là
quand ce truc a fondu sur moi
c'est que je voulais l'en défendre !
Sot que j'étais ! Si j'avais su
mais je ne faisais que l'attendre!"

Le quatrième mit du temps
à conter sa mésaventure
"Convenons, chers amis, si vous le voulez bien
de clore ce récit par des alexandrins
mon histoire est trop belle, la fin trop pathétique
je sais: nous sommes des êtres microscopiques
mais aux yeux de Dieu, aucun de nous n'est petit.
Et bien moi messieurs, j'ai vécu sous son grand lit
j'étais le capitaine d'un mouton superbe
pas un mouton braillard qui arrache de l'herbe
mais plutôt un nuage rond et délicat
de poussières, de cheveux, et de poils de chat
qui voguait, heureux, sur son plancher de bois franc
comme une frégate fière sur l'océan.
L'avenir était rose, ma carrière assurée
jusqu'à la nuit dernière, où un homme est entré
avec elle en riant, et le lit a vécu
des heures difficiles. J'étais convaincu
que le ciel allait me tomber sur la tête
et moi qui n'avais jamais vu de tempête
j'étais servi ! J'ai même entendu les sirènes
chanter dans la tourmente des mots mystérieux.
"C'est bon, encore, hardi, ne lâche pas, je t'aime."
Et moi d'ouïr ces paroles m'a bouleversé
du haut de mon navire, j'ai fait appeler
mon peuple de microbes et je leur ai dit
"Amis, soyons obligeants envers notre hôtesse
vous avez bien entendu ses cris de détresse
le mieux que nous ayons à faire est de céder
à toutes ses prières et de nous accorder
entre nous les doux plaisirs qu'elle réclame."
Les acariens et acariennes sans plus tarder
s'en donnèrent à coeur joie par solidarité.
Au matin, nous étions plus nombreux que la veille
les draps et couvertures avaient fait, ô merveille
des moutons tout nouveaux pour tous nos nouveaux-nés.
Mais la belle bougresse, en cherchant ses chaussures
découvre sous son lit notre mousse et murmure
"Mon amour, tu permettras que sans plus attendre
je fasse disparaître de ma douce chambre
ces minous innommables que je n'avais pas vus !"
C'est donc sans rien comprendre que j'ai vu arriver
un attirail étrange au pied de mon troupeau
fait de bouches bizarres, de tubes, de tuyaux
un vacarme strident a envahi l'espace
et j'ai vu, impuissant, s'envoler par morceaux
les poussières où vivait toute la populace!"


C'était la triste histoire de quatre acariens
ont-ils pu fuir le sac, récupérer leurs biens?
Nul ne pourrait le dire, mais une chose est sûre
ils auront fait leur nid après cette aventure
loin des habitations dangereuses
où règnent savons et balayeuses.
La morale, car il en faut bien une
c'est que si tous les chiens ont leur jour de gloire
tous les acariens ont leur lot de déboires.

4 février 1998 (en passant la balayeuse)
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/desmarais/menagere.html

À l'époque où les pantalons étaient des collants, c'était plus facile de voir si un politicien était de droite ou de gauche.

Quand quelqu'un te dit que t'es brillant, il finit toujours par te dire qu'il pense exactement comme toi.

Ce serait bien de trouver une grimace que pourraient faire les personnes laides et qui les embellirait.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands avaient pensé remplacer l'oxygène dans leurs sous-marins par de l'hélium pour les empêcher de couler mais quand le commandant gueulait un ordre, l'équipage éclatait de rire plutôt que d'obéir.

Pierre Légaré
tiré de Mots de tête 3
Éditons Stanké

Alice au pays des quatre délices

Ce qui suit n’est qu’une caricature, une parodie,
D’Alice au pays des merveilles et de ses quatre délices.
Fruit de mon imagination, de ma fantaisie,
Un poème à quatre sous , un libre exercice.

Je vais donc vous en faire le récit,
Sans couper les cheveux en quatre, ni causer de préjudice.
Installez-vous devant votre ordinateur,’est de l’inédit.
Lisez ces strophes à quatre vers c’est gratis!

C’était à l’arrivée des premières chaleurs, un après midi,
Un lieu qui se joue des quatre saisons quand l’hirondelle trisse.
Ensoleillé, abrité du vent et remplit de doux gazouillis.
Un coin bénit des Dieux, l’Auberge des quatre délices.

Pieds dans l’eau, tête au soleil, je la vis,
Cheveux aux quatre vents, des yeux de myosotis.
Manifestant ses émotions avec exubérance et débordante de vie.
Un vrai quatre heures, éclatante et sensuelle telle une actrice.

On ne peut que se sentir revigoré, ragaillardi,
Elle m’a dit, fait moi tes quatre volontés, la perversion n’est pas vice,
Avec une politesse raffinée et une certaine courtoisie !
Je ne suis pas allé par quatre chemins, ma bouche a rejoint celle de la Miss.

On ne reste pas froid à de tels propos si on veut braver les interdits.
A quatre pas de là , elle avait une chambre , un vrai oasis.
J’ai commencé à la déshabiller avec frénésie,
Comme je n’ai pas quatre bras, mes mains ont glissés sur ses seins puis ses cuisses.

Notre échange s’est réduit à l’essentiel en spirales infinies.
Je me suis mis en quatre pour assouvir tous ses caprices.
Ma langue a excellé dans l’art de la caresse, de la pression autour du pubis.
Elle en a perdu les quatre vertus cardinales dans d’heureux prémisses.

Insensible à ses cris, je l’ai fouillée, prise, envahit,
A quatre pattes je lui ai fait l’amour avec malice !
Ses reins se sont cambrés, son corps s’est déchaîné dans des roulis.
Elle m’a supplié de prendre son trèfle à quatre feuilles, son pain d’épices !

Mes efforts de retenue ont bouleversé la jolie,
A quatre doigts de l’extase, elle m’a appelé in extremis.
Je me suis vidé en elle, elle a happé mes jets , mes armoiries,
Elle a tout dégluti comme quatre jusqu’à la garde, triomphatrice !

Inutile de vous dire que je fus comblé corps et esprit,
Alice m’a abreuvé les quatre facultés de l’âme comme une nourrice.
N’y tenant plus, les lendemains, je suis revenu pour de nouveau concerts inouïs,
Avec en perspective, un de ces quatre matins d’explorer ses trésors charnels comme six…

Vers à soi

Et dire que le premier jet était pour les enfants...

hehehehehehe

quel gachis n'est ce pas chère Gi...
A tout prendre ..prenons le meilleur...
Vers à soi

Et c'était du meilleur... du grand cru.

Comme tu le dis ce jet est un grand cru...

mais ne dit-on pas que le deuxième est meilleur..
Alice as beaucoup de chances...
Que du bonheur....

Vers à soi

Alice est-ce son vrai prénom...

Oui Alice est son vrai prénom...
souvenir souvenir....

Alice est une art-tisse
du bonheur et du délice

Vers à soi

j'ai ri... c'est tellement rigolo... merci.

Sur le forum "lespoetes.net", Jim nous a écrit ceci :

POEME AFRICAIN

Une fermière du Rwanda,
Qui était Hutu de surcroît,
Quitte sa case et sa smala
Pour le marché de Kampala.
Elle veut honorer sa tribu
D'un beau chapon gras et dodu.
Mais elle était peu fortunée,
Et le marchand Tutsi, rusé,
Refusa de baisser le prix
Du chapon par elle choisi.
Me le donnerais-tu,
Dis la cliente Hutu,
Contre une gâterie
Sur ton beau bengali ?
A voir, dit le vendeur,
De cette gâterie quelle serait la valeur ?
Vaudrait-elle un chapon ?
Il m'en faudrait la preuve pour de bon.
Aussitôt la bougresse s'enfuit sous le boubou,
Et vite fait jaillir la sève du bambou.
J'ai gagné le chapon, s'exclame l'innocente,
La bouche encore pleine du produit de la vente.
Que nenni, lui répond le volailler acerbe,
Tout comme la figure, le chapon tu as perdu
Car comme le dit notre si beau proverbe :
Turlute Hutu, chapon point eu.

Quand ma fille ainée était en classe élémentaire, j'ai écris ceci à une institutrice :

Le livre baladeur

Une maîtresse d'école,
Sur son estrade perchée,
Tenais dans sa main
Une liste de quatorze bouquins.
Elle s'en alla demander,
A ses élèves médusés,
De bien vouloir y choisir
Celui qu'ils désiraient lire,
Afin de raconter à la classe
Les mésaventures qui s'y passent.
A la bibliothèque du quatier,
Qui se trouvait juste en face,
Les parents bien évisés
En foule se déplacent.
Tant et si bien
Qu'un Samedi matin,
En pianotant sur l'ordinateur,
Une maman crut avoir commis une erreur...
Quelle ne fut pas sa surprise de constater
Que plus aucun livre ne s'y trouvait !
Alors que la liste précisait expressément
Qu'ils s'y trouvaient forcément...
Que nenni, vous dis-je !
Finalement, pour en trouver,
Il lui fallut faire déplacer
Une tierce personne
Pour ne pas pas être une pomme.

MORALITE
(et Monsieur de Lafontaine n'a qu'à bien se tenir)
Quand y-en a pour quatorze, y-en n'a pas pour vingt-cinq.
Tout élève vit aux dépens de celui qu'il écoute.
Cette leçon vaut bien une bonne note sans doute.
La mère de cette élève jura, mais un peu tard,
QU'ON NE L'Y PRENDRAIT PLUS !

Antigone.

En 1976, j'avais....19 ans (l'année du Bac !) et j'ai écris ceci :

L'école, c'que c'est bête !
Et ça, depuis Charlemagne,
Ca fait éclater la tête,
C'est pire que le bagne !

Le lycée, quelle corvée !
La grammaire, à quoi ça sert ?
Le français, c'est pas gai !
La lecture, quelle torture !
La philosophie, quelle idiotie !
L'histoire c'est poire,
La géographie, ça m'abrutit,
La physique, c'est la panique,
La chimie, ça m'ennuie,
La science, j'm'en balance !
La techno, j'ai pas l'pot,
Les maths, c'est patate,
En anglais, j'suis pas calée,
L'allemand, c'est pas marrant,
Le latin, c'est pas malin,
L'instruction civique, j'lui dis bernique !
Le bureau, quel boulot !
Le droit, c'est du bla-bla,
La gym, à quoi ça rime ?
Les devoirs, c'est barbarre !
Par contre, les récréations,
C'est pas con !

Antigone

Je vous rassure : j'ai changé d'avis depuis !



Antigone.

oh ! le coquin, quel châtiment ce marchand mériterait
pour avoir eu du plaisir et n'avoir donné rien en retour.

Or, il advint un jour, en savane très australe,
Qu’ un certain galopin, de petit gabarit,
Se perdit en cherchant la compagne idéale.
Vous l ‘aurez deviné, c ‘était un colibri !
Egaré en ces lieux très inhospitaliers,
Fort peu accoutumé aux excès tropicaux,
Couvert de son duvet, il transpirait très fort,
En un mot comme en mille, il avait bien trop chaud.
Et cela d ’autant plus … qu’ une forte libido,
L ‘envahissait soudain , échauffant tout son corps.
Survint alors, pressée, les ailes rabattues,
Un genre de volatile qu ‘il n ‘avait jamais vu :
Un long cou déplumé, d’ immenses plumes au cul,
Courant, ma foi, plus vite que dix mille fusées,
C ‘était l ‘autruche, vous l ‘aurez deviné.
Diantre ! fit le colibri, c est un beau spécimen,
Qui me siérait fort bien, en l ‘état où je suis !
Faisant ni une ni deux, avant qu ‘il ne fasse nuit,
Il interpelle la belle, en vue d ‘un proche hymen :
Ralentissez ma Mie, car je suis à la traîne.
Où courez-vous ainsi, divine créature ?
En entendant ces mots, voilà que notre oiseau,
Plonge la tête dans le sable, apeuré par nature.
Saisi … interloqué, ne trouvant plus ses mots,
Notre « minus habens » s ‘approche lentement,
Lui susurre à l ‘oreille … qu ‘elle d ‘ailleurs n ‘avait point :
Montrez donc votre bec ! Cherchez-vous un Amant ?
Car si tel est le cas, de vous je prendrai soin.
Mais vous n ‘y songez point, lui répartit l ‘autruche,
Vous êtes si petit et moi considérable !
Comment donc voulez-vous me faire un « colibruche » ?
Déçu de n ‘avoir pu lui sauter sur le râble,
Notre boule de plumes, suggère à la donzelle :
Faisons un « autrubri » , cela est convenable !
Certes non, mon ami, car je ne suis pas celle,
A se livrer ainsi au tout premier venu.
A ces mots, tout penaud, le pauvre colibri,
Réalisa soudain qu ‘il était vrai parfois …
Qu’ on a rarement besoin d ‘un plus petit que soi.

Jean de la Fredaine
Paris - 1649

posté par empedocle, merci à lui.

Alice partit de bon matin,
Accompagnée d ‘un très beau chien,
Pour s’en aller quérir son pain.
D’un même pas sur le chemin,
Se profilait un gros lapin,
Nanti d’un rose traversin.
Lorsqu’ils en furent au même point,
Tous deux se serrèrent la main.
Bonjour Alice, dit le lapin,
Salut Jeannot, t’as l’air entrain,
Ouaf ,ouaf ! cria Perlimpinpin,
Car c ‘était là le nom du chien.

Mais à quoi sert ce traversin,
S’enquiert Alice d ’un ton badin ?
C’est que pour toi j’ai le béguin
Donc, j’envisage un gros calin.
Et ce disant, notre lapin,
De belle Alice toucha le sein !
Que faites-vous, infâme coquin ,
Me prenez-vous pour une catin ?
Je vais botter votre arrière-train !

Je vous croyais prendre le train,
Puisque sans cesse en ce matin,
De l ‘œil vous regardez en coin,
Cette belle montre faite d ‘or fin !

Allez-vous en sombre crétin,
Je n ai que faire de vos calins,
D ‘ailleurs, il me revient soudain ….
Que vous b …… comme un lapin !

posté par empedocle, merci...

Pour rire un peu

Poème breton :

La nuit était noire,
La lune était blanche,
Nous étions seuls ce soir,
Elle et moi sous les branches.

Ses grands yeux étaient si doux,
Et sa robe claire était belle,
Mon regard se porta sur ses mamelles,
Et en la caressant je me mis à genoux.

Je lui dis de se calmer,
De ne pas se rebeller,
Je fis courir ma main,
Doucement sur ses reins.

Je n'y connaissais rien,
Mais je fis assez bien,
Pour venir d'un geste tendre,
Au bas de son ventre.

Je me souviens de ma peur,
De l'excitation de mon coeur,
Jusqu'a ce moment béni,
Où ma honte s'enfuit.

Après quelques Hisse et Han,
Il ne fallut pas longtemps,
Pour qu'en un jet puissant,
Jaillisse le liquide blanc.

Alors je connus cet intense moment,
Enfin un homme, j'étais à présent,
C'était la toute première fois cet automne...
Que je trayais une vache Bretonne.

Merci à Mia de m,avoir fait parvenir ce texte amusant... Je n'en connais pas l'auteur...

Alphonse DAUDET - 1840 - 1897

Si vous voulez savoir comment
Nous nous aimâmes pour des prunes,
Je vous le dirai doucement,
Si vous voulez savoir comment.
L'amour vient toujours en dormant,
Chez les bruns comme chez les brunes;
En quelques mots voici comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
Mon oncle avait un grand verger,
Et moi, j'avais une cousine;
Nous nous aimions sans y songer.
Mon oncle avait un grand verger.
Les oiseaux venaient y manger.
Le printemps faisait leur cuisine.
Mon oncle avait un grand verger,
Et moi, j'avais une cousine.
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette,
Tout gentils, tout frais, tout mignons.
Un matin nous nous promenions.
Les cigales et les grillons
Nous fredonnaient une ariette:
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette.
De tous côtés, d'ici, de là
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la,
De tous côtés, d'ici, de là,
Les prés en habit de gala,
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d'ici, de là
Les oiseaux chantaient dans les branches.
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes;
Et la gourmande en veut manger,
Arrivée au fond du verger.
L'arbre est bas; sans se déranger
Elle en fait tomber quelques unes:
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes.
Elle en prend une, elle la mord,
Et me l'ofrant: "Tiens" me dit-elle.
Mon pauvre coeur battait si fort;
Elle en prend une, elle la mord.
Ses petites dents sur le bord
Avaient fait des points de dentelle...
Had made marks just like dainty point-lace;
She picked up one, and took a bit,
And off'ring me: "Take it", she said.
That was all, but it was enough;
Ce seul fruit disait bien des choses;
(Si j'avais su ce que je sais!)
Ce fut tout, mais ce fut assez.
Je mordis, comme vous pensez,
Sur la trace des lèvres roses:
Ce fut tout, mais ce fut assez;
Ce seul fruit disait bien des choses.
Oui, Mesdames, voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes:
N'allez pas l'entendre autrement.
Oui, mesdames, voilà comment.
Si parmi vous pourtant, d'aucunes
Le comprenaient différemment,
Ma foi, tant pis! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.

Sur une chaise du bois de Vincennes
Il y a un grand grand Monsieur
Sur les genoux du grand Monsieur
Il y a un tout petit petit garçon
Sur les genoux du petit garçon
Il y a un grand grand ours
Dans la bourche de l'ourson
Il y a une toute petite petite langue
Mais ça il n'y a que l'ourson qui le sait
Le petit garçon le grand Monsieur
Moi et maintenant toi
Et voilà


Jacques Prévert

merci Antigone... on s'amuse...