Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | Fables | |
| | Auteur | Message |
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Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Fables Dim 19 Déc - 0:19 | |
| Fables de Lafontaine :
La Forêt et le Bûcheron
Un bûcheron venait de rompre ou d'égarer Le bois dont il avait emmanché sa cognée. Cette perte ne put sitôt se réparer Que la forêt n'en fût quelque temps épargnée. L'homme enfin la prie humblement De lui laisser tout doucement Emporter une unique branche Afin de faire un autre manche. « Il irait employer ailleurs son gagne-pain ; Il laisserait debout maint chêne et maint sapin Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes." L'innocente forêt lui fournit d'autres armes. Elle en eut du regret. Il emmanche son fer : Le misérable ne s'en sert Qu'à dépouiller sa bienfaitrice De ses principaux ornements. Elle gémit à tous moments : Son propre don fait son supplice. Voilà le train du monde et de ses sectateurs . On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs. Je suis las d'en parler. Mais que de doux ombrages Soient exposés à ces outrages, Qui ne se plaindrait là-dessus ! Hélas ! j'ai beau crier et me rendre incommode, L'ingratitude et les abus N'en seront pas moins à la mode | |
| | | moniroje Ange
Nombre de messages : 59 Date d'inscription : 21/12/2004
| Sujet: Re: Fables Mar 21 Déc - 12:26 | |
| Que voilà fable lucide! Mais je ne connaissais point celle-ci de notre bon Lafontaine! | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: Fables Mar 21 Déc - 17:32 | |
| Moi c'est Gi, de Terrebonne au Québec je suis contente de te lire. Le vent m'a raconté que tu es un excellent poète. J'ai hâte de lire tes écrits. | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: Fables Mer 22 Déc - 5:43 | |
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Le Renard et les Poulets d'Inde
Contre les assauts d'un renard Un arbre à des dindons servait de citadelle. Le perfide ayant fait tout le tour du rempart, Et vu chacun en sentinelle, S'écria : « Quoi ! ces gens se moqueront de moi ! Eux seuls seront exempts de la commune loi ! Non, par tous les dieux, non ! » Il accomplit son dire. La lune, alors luisant, semblait, contre le sire, Vouloir favoriser la dindonnière gent. Lui, qui n'était novice au métier d'assiégeant, Eut recours à son sac de ruses scélérates, Feignit vouloir gravir, se guinda sur ses pattes, Puis contrefit le mort, puis le ressuscité. Harlequin n'eût exécuté Tant de différents personnages. Il élevait sa queue, il la faisait briller, Et cent mille autres badinages. Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller : L'ennemi les lassait en leur tenant la vue Sur même objet toujours tendue. Les pauvres gens étant à la longue éblouis, Toujours il en tombait quelqu'un : autant de pris, Autant de mis à part ; près de moitié succombe. Le compagnon les porte en son garde-manger.
Le trop d'attention qu'on a pour le danger Fait le plus souvent qu'on y tombe.
Votre fable du jour avec http://www.lafontaine.net | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Daphnis et Alcimadure Jeu 30 Déc - 14:42 | |
| Daphnis et Alcimadure
Livre XII, Fable 24
Aimable fille d'une mère A qui seule aujourd'hui mille coeurs font la cour, Et quelques-uns encor que vous garde l'Amour, Je ne puis qu'en cette préface Je ne partage entre elle et vous Un peu de cet encens qu'on recueille au Parnasse, Et que j'ai le secret de rendre exquis et doux. Je vous dirai donc... Mais tout dire, Ce serait trop; il faut choisir, Ménageant ma voix et ma lyre, Qui bientôt vont manquer de force et de loisir. Je louerai seulement un coeur plein de tendresse, Ces nobles sentiments, ces grâces, cet esprit : Vous n'auriez en cela ni maître ni maîtresse, Sans celle dont sur vous l'éloge rejaillit. Gardez d'environner ces roses De trop d'épines, si jamais L'Amour vous dit les mêmes choses : Il les dit mieux que je ne fais, Aussi sait-il punir ceux qui ferment l'oreille A ses conseils. Vous l'allez voir.
Jadis une jeune merveille Méprisait de ce dieu le souverain pouvoir : On l'appelait Alcimadure : Fier et farouche objet, toujours courant aux bois, Toujours sautant aux prés, dansant sur la verdure Et ne connaissant autres lois Que son caprice ; au reste, égalant les plus belles, Et surpassant les plus cruelles ; N'ayant trait qui ne plût, pas même en ses rigueurs : Quelle l'eût-on trouvée au fort de ses faveurs ? Le jeune et beau Daphnis, berger de noble race, L'aima pour son malheur : jamais la moindre grâce Ni le moindre regard, le moindre mot enfin, Ne lui fut accordé par ce coeur inhumain. Las de continuer une poursuite vaine, Il ne songea plus qu'à mourir. Le désespoir le fit courir A la porte de l'inhumaine. Hélas! ce fut au vent qu'il raconta sa peine ; On ne daigna lui faire ouvrir Cette maison fatale, où, parmi ses compagnes, L'ingrate, pour le jour de sa nativité , Joignait aux fleurs de sa beauté Les trésors des jardins et des vertes campagnes. « J'espérais, cria-t-il, expirer à vos yeux ; Mais je vous suis trop odieux, Et ne m'étonne pas qu'ainsi que tout le reste Vous me refusiez même un plaisir si funeste. Mon père, après ma mort, et je l'en ai chargé, Doit mettre à vos pieds l'héritage Que votre coeur a négligé. Je veux que l'on y joigne aussi le pâturage, Tous mes troupeaux, avec mon chien, Et que du reste de mon bien Mes compagnons fondent un temple Où votre image se contemple, Renouvelant de fleurs l'autel à tout moment. J'aurai près de ce temple un simple monument ; On gravera sur la bordure : Daphnis mourut d'amour. Passant, arrête-toi, Pleure, et dis : Celui-ci succomba sous la loi De la cruelle Alcimadure.» A ces mots, par la Parque il se sentit atteint : Il aurait poursuivi ; la douleur le prévint. Son ingrate sortit triomphante et parée. On voulut, mais en vain, l'arrêter un moment Pour donner quelques pleurs au sort de son amant. Elle insulta toujours au fils de Cythérée, Menant dès ce soir même, au mépris de ses lois, Ses compagnes danser autour de sa statue. Le dieu tomba sur elle, et l'accabla du poids : Une voix sortit de la nue, Echo redit ces mots dans les airs épandus : «Que tout aime à présent : l'insensible n'est plus.» Cependant de Daphnis l'ombre au Styx descendue Frémit et s'étonna la voyant accourir. Tout l'Erèbe(3) entendit cette belle homicide S'excuser au berger, qui ne daigna l'ouïr Non plus qu'Ajax Ulysse, et Didon son perfide.
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| | | José Chanly 100 messages
Nombre de messages : 1617 Localisation : Fosses-la-Ville Date d'inscription : 20/12/2004
| Sujet: Re: Fables Jeu 30 Déc - 15:43 | |
| Ah, ce bon Jean de La Fontaine qui a bercé notre enfance. "La cigale et la fourmi", "Le corbeau et le renard", "Le lièvre et la tortue", "Les animaux malades de la peste", "Le chêne et le roseau" - fables que nous devions mémoriser et qui font partie de notre patrimoine. Celle-ci est moins connue, mais tout aussi pertinente :
Elle gémit à tous moments : Son propre don fait son supplice. Voilà le train du monde et de ses sectateurs . On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.
Merci, Gi!
José | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: Fables Jeu 30 Déc - 17:33 | |
| Je suis abonnée et je reçois une fable par jour du lundi au vendredi... Et la majorité me sont inconnues. | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: La cigale et la fourmi de Jean De la Fontaine, Lun 3 Jan - 5:27 | |
| La cigale , ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle «Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'oût , foi d'animal, Intérêt et principal .» La fourmi n'est pas prêteuse ; C'est là son moindre défaut. «Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. - Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant.» Votre fable du jour avec www.lafontaine.net | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Le corbeau et le renard Mar 4 Jan - 2:27 | |
| Le corbeau et le renard Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître renard par l'odeur alléché , Lui tint à peu près ce langage : «Et bonjour Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois» A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit et dit: "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute: Cette leçon vaut bien un fromage sans doute." Le corbeau honteux et confus Jura mais un peu tard , qu'on ne l'y prendrait plus. www.lafontaine.net | |
| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14622 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, Lun 10 Jan - 2:40 | |
| La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage. Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris. Vers ses associés aussitôt elle envoie. Eux venus, le lion par ses ongles compta, Et dit: "Nous sommes quatre à partager la proie". Puis, en autant de parts le cerf il dépeça; Prit pour lui la première en qualité de sire: "Elle doit être à moi, dit-il, et la raison, C'est que je m'appelle lion : A cela l'on n'a rien à dire. La seconde, par droit, me doit échoir encor: Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort. Comme le plus vaillant, je prétends la troisième. Si quelqu'une de vous touche à la quatrième, Je l'étranglerai tout d'abord www.lafontaine.net La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion Livre I, Fable 6 Retrouvez cette fable sur le site en cliquant ici. Cette fable, inspirée par « La Vache, la Chèvre, la Brebis et le Lion » de Phèdre (I, V) est très proche par sa conclusion du « Loup et l’Agneau »; dans les deux, la raison du plus fort est bien sûr la meilleure. Dans « Le Loup et le Chien », le loup ne voulait aucun maître. Dans la pièce présente, la génisse, la chèvre et la brebis acceptent la protection d’un maître, ce qui est loin d’être un gage pour une vie meilleure. Peinture de Willy Aractingi Envoyez une E-carte de cette illustration Rendre hommage à Willy Aractingi La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage. Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris. Vers ses associés aussitôt elle envoie. Eux venus, le lion par ses ongles compta, Et dit: "Nous sommes quatre à partager la proie". Puis, en autant de parts le cerf il dépeça; Prit pour lui la première en qualité de sire: "Elle doit être à moi, dit-il, et la raison, C'est que je m'appelle lion : A cela l'on n'a rien à dire. La seconde, par droit, me doit échoir encor: Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort. Comme le plus vaillant, je prétends la troisième. Si quelqu'une de vous touche à la quatrième, Je l'étranglerai tout d'abord www.lafontaine.net | |
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