Au couchant du Saint-Laurent

La mer se laisse boire
Avec l'écume aux lèvres
Se gonfle les désirs
Se berce d'illusions
Sur le couchant du rouge
Au soleil qui se plaint

Les montagnes se courbent
Sur le nord, au versant
S'écrivent les couleurs
À l'abri des saisons

Les phares se regardent
Les bateaux dans la brume
En cornes qui s'écrient
Le destin de la peur

Le réveil s'éclaircit
Les baleines au courant
Des marées qui se plongent
Les idées du levant

Joa
je suis certaine que tu connais ceci...
Du Émile Nelligan

Le Vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!

Merci Gi
Oui je connais...superbe

J'habite tout près de Cacouna où Émile Nelligan passait ses étés.
Un très beau livre a été édité sur ce sujet.
coeur-dfgb

» Seins...
» Au couchant du St-Laurent
» Saint-Jean
» Regarde le soleil couchant.
» La Saint-Valentin