Atik Rahimi, syngué Sabour

Il a eu le prix goncourt en 2008 avec syngué Sabour (la pierre de patience)

le récit est la monologue d’une femme afghane : tour à tour, elle fait des reproches, se montre tendre, en colère, ou désireuse de se réconcilier avec son mari agonisant.

En fait la situation des conjoints est inversée : celle qui était quasi considérée comme une morte et retenue prisonnière monte la garde auprès de son mari geôlier.

Le temps devient le symbole d’une tradition immobile : le monologue est rythmé par le goutte à goutte, la présence de la mouche, puis l’ araignée,; on entend les souffles du moribond, et la respiration de la narratrice. Voilà pour l’intérieur de ce huis-clos.

A l’extérieur, la mort rôde, marquée par les détonations et les possibles irruptions des soldats de tout bord.

Tout est conçu pour qu’on s’intéresse à la condition de la femme dont le mariage a été arrangé comme une transaction commerciale. Tout s’oppose à son épanouissement : que peut-elle devenir dans un univers marqué par la tradition, la religion, la guerre et le pouvoir des mollahs sinon un ventre, une vierge, ou un sexe à volonté.
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Les révélations finales sont des coups de théâtre.
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Par certains côtés on dirait que le livre est une transgression : il substitue au discours religieux et traditionnel la vraie parole de la femme, elle parle à ses risques et périls, quitte à encourir les plus sévères châtiments.

Un livre à l'atmosphère pesante, c'est réussi de ce côté là, mais la fin n'est pas convaincante.

Merci pour cette découverte...
Bisous
Gi