Les passions rabougries

Mon cœur est un cimetière

Suspendu entre ciel et terre.

Des mots mort-nés le pourrissent.

Les gens bien me maudissent.

Je suis la Charogne de Baudelaire.

Mon cœur est un ilot de non-temps

Où les vieilles passions enterrées

Se laissent parfois aller à vivre

Alors je tangue comme le Bateau Ivre.

Mon cimetière secret est une éternité

Faite de passions crucifiées, d’amours momifiées.

J’aimais, je n’aime plus ;

Voici une tombe de plus.

Je rêvais, le rêve s’est effrité ;

C’est une pluie glaciale attisant mes plaies.

Je voulais avec force, me voici léthargique.

Le corps astral de ma force antique

Erre à travers les sentiers fantomatiques

De mon pauvre cœur irrigué par le sang de ses défuntes passions.

Les gens autour de moi ont de vrais sourires

Dans les yeux et de profonds soupirs.

Chacun s’accroche passionnément

A un être, à un air, à une vocation.

Chacun a sa citadelle, ses rendez-vous fidèles.

Moi, je suis un poème errant

Hantant les pages de la mémoire.

Qu’on ne me parle plus d’antan

Que je puisse réécrire mon histoire !

Messsager Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 11/05/2009

Oui, jusqu'au bout de l'errance, un voyage à bord des mots pour seuls bagages.L'on sent le spleen faisant ravage dans une âme qui fait naufrage au milieu de l'ocean de la solitude.Les murs de l'incompréhension ont tissé leur desespoir pour ne laisser au poète que ses mots , ces ultimes amis, les enfants de la poésie , pour raconter son histoire.Mais comme la poésie est vivante, le coeur se ressouce au biberon des mots pour que renaisse l'espoir au firmament de l'aube naissante.
Lorsque la poésie est sincère, le charme emplit forcément les vers;c'est un moment de franche écriture et j'ai vraiment aimé l'instant de ma lecture.
A bientôt sur d'autres mots et d'autres vers!

Merci...

Gi

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