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 La crèche de Noël

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Gi
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La crèche de Noël Empty
MessageSujet: La crèche de Noël   La crèche de Noël EmptyMar 6 Jan - 18:09

La crèche de Noël Creche-de-noel

Préambule



Les personnes de mon âge se souviendront peut-être de cette histoire légendaire du loup de Gubbio que nous racontaient avec force détails les bons Frères du Sacré-Cœur de mon collège, et que reprenait parfois Maman lorsqu’elle nous conviait à venir l’écouter, tous assis en silence auprès du fourneau du gros poêle en fonte.

Même après l’avoir entendu à maintes reprises, ce récit conservait toute sa fascination et nourrissait une imagination enfantine alimentée par les images de ce grand loup hérissé s’apprêtant à foncer sur toute créature vivante à la portée de sa gueule. Les habitants de ce petit village, terrorisés de voir ce loup féroce pourchasser les animaux et même se délecter d’êtres humains, s’étaient, en désespoir de cause, adressés à François d’Assise, qui, déjà à l’époque, s’était acquis la réputation de pouvoir apprivoiser les bêtes. N’écoutant que son courage, François s’était avancé sans crainte vers le loup, et lui avait offert de conclure la paix en échange de quoi il pourrait être nourri tous les jours, sans avoir à semer la terreur et sans s’attaquer à personne. Le loup avait posé sa patte dans la main de François pour sceller à jamais une paix qui ne devait se terminer qu’à la mort du loup.
Pourtant, je me souviens encore du loup de Gubbio, mais je n’avais jamais retenu le nom de Saint François d’Assise, qui demeure indiscutablement le héros de cette histoire. Ce n’est qu’en apprenant que c’est à ce saint au regard lumineux que nous devons la crèche de Noël et que lors de la première crèche en l’an 1223, tous les personnages étaient vivants, que ces menus détails de mon existence ont resurgi à la mémoire. Enfin, signalons que Beauceville où j’ai passé mon enfance, s’appelait autrefois St-François de Beauce.


Crèches de mon enfance


C’était devenu une tradition : chaque année, nous allions voir la crèche à l’église, le dernier dimanche de l’Avent. Les cinq petits, comme on nous appelait à l’époque, entraient en silence dans l’église déserte, A peine y distinguait-on une faible lumière que diffusait la grande lampe du sanctuaire, et en s’approchant de la sainte table, quelques lampions dont la lueur vacillante s’attardait sur les stalles du chœur. L’étonnement devant la crèche fut ma première impression. Je n’arrivais tout simplement pas à comprendre comment la crèche avait été confectionnée et comment avait-on réussi à la surplomber d’un ciel azuré constellé d’étoiles. Voulant tout voir à la fois, mon regard restait fixé sur l’ensemble que présentait le tableau, sans toutefois réussir à m’attarder à un personnage. Puis, mes yeux de bambin se rivèrent sur la Vierge : de ma courte vie, je n’avais jamais vu une créature aussi belle, aussi pure et aussi sublime que cette incarnation de la beauté suprême. Ce n’est pas dans mon village beauceron que j’aurais pu voir une aussi belle femme; même les jeunes filles de l’École normale déambulant dans les rues du village n’auraient pu prétendre à une telle beauté. Le pensif Joseph ne m’inspirait rien de particulier, sauf que je le trouvais vieux pour une aussi jeune femme. J’étais fasciné par les Rois mages qui se tenaient un peu à l’écart et qui semblaient tenir conciliabule. Venus de lointaines contrées, leurs costumes somptueux faisaient un saisissant contraste avec les vêtements modestes que portaient Joseph et les bergers. Contempler le bœuf et l’âne qui tentaient à qui mieux mieux de réchauffer l’Enfant-Dieu de leurs naseaux constituait un spectacle qui aurait attendri le cœur le plus sec.

Je n’aurai pas vu dans ma longue vie de scène plus touchante où tout ce qui vit s’était rassemblé pour créer le temps d’un instant, un oasis de paix, de sérénité, de bonté et de beauté..


©️ Guy G. Loubier
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