La gare est rouge, une ombre la recouvre, géante.
Le cendrier est presque plein.
La vie s’arrête, tu prends le train.
C’est con, j’avais rêvé des vapeurs enveloppant le quai de la gare.
La photo est terne, on ne voit pas très bien,
C’est ton image, il y a nos adieux .
Tu montes, voilà, tu es partie.
J’ai pleuré, nous étions des gamins.
Après ?
Après, la gare est seule, je la console,
On est seul, tous ensembles,
Les plafonds sont si hauts,
Et les gens courent,
Sans se soucier de nous.
Là, à ce moment là, j’ai mal, vraiment mal !
Je suis adolescent,
On a la même salopette,
Je mâche mon pendentif,
C’est l’odeur de ton cou.
Il fait froid tout à coup.
Après ?
Après, j’ai pris un autre train,
Les vitres étaient sales,
Je ne me souviens plus très bien.
Il roulait me semble t-il, trop vite.
Tu pleures en même temps que moi,
Nos paysages défilent,
Différents.
C’est idiot, comme dans les films.
On est idiot, on est ado,
C’est beau.
Après ?
Après, on s’est aimé,
Les enfants courent dans le train,
Bientôt, ce seront des ados.
Piéro