Manon Chillas par Maryvonne Griat

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Manon Chillas

Manon Chillas est la persévérance, la détermination et la joie de vivre incarnées ! Un feu roulant qu’aucun obstacle ne semble arrêter. Auteur, éditrice, conférencière et quoi d’autre encore ? Elle voit le jour le 25 mai 1970 à Nicolet (Québec). Comme beaucoup d’enfants de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), son enfance est on ne peut plus éprouvante; maltraitée, battue, son enfance bascule à l’âge de 6 ans quand elle est victime d’un abus inqualifiable.

En dépit de ces premières années affligeantes, Manon reste une fillette de nature positive. Très compatissante au malheur d’autrui, c’est une enfant timide et renfermée qui possède un cœur généreux qui veut tout donner et se réjouit du moindre bienfait. À onze ans elle devient, durant les week-ends, la gardienne d’une douzaine de tout-petits que lui confient des parents du village. Responsable et dynamique, Manon organise des jeux et des activités qui font la joie de ces enfants qui l’adorent et qu’elle aime tout autant. C’est aussi à cet âge, en lisant la bible que naquit sa passion pour la lecture. « À cette époque j’étais très croyante et je voulais devenir religieuse », avoue-t-elle en riant.

Malgré des notes médiocres, Manon Chillas était une élève studieuse, mais elle détestait le français… Elle ignorait alors qu’un jour celui-ci tiendrait une place prépondérante dans son cheminement. C’est en effet en remportant le premier prix d’un concours de composition à l’âge de treize ans que Manon fait la découverte qui va changer le cours de sa vie : l’écriture ! À partir de ce jour l’adolescente n’a plus qu’un seul objectif : réussir! Oui, réussir en écrivant puis en faisant publier « son » livre sur ce qu’elle a vécu en familles d’accueil ! Elle venait de découvrir sa voie.

À l’aube de ses quinze ans elle revient habiter avec sa mère. Ce retour symbolise pour Manon un tout nouveau départ. Elle décide de « se prendre en main » et d’en finir avec la timidité maladive qui lui gâche l’existence. Forte de cette résolution, elle commence à travailler dans une épicerie où le contact direct avec le public lui est des plus bénéfiques. Son premier objectif grandissait, suivi de près par un autre encore plus audacieux : écrire son livre, certes, mais aussi devenir un jour une femme d’affaires !

Puis viennent les premières amours… le rêve de toute jeune fille! Hélas, la vie amoureuse de Manon tourne bientôt au cauchemar; brutalités physiques et morales, imprévus, obstacles et souffrances amènent Manon Chillas à se réfugier avec sa fille d’un an, dans une maison pour femmes violentées. Cette mésaventure ne décourage pas cette jeune femme à la volonté de fer. Ses projets sont toujours là et Manon les réalisera coûte que coûte ! « Je n’ai jamais abandonné mon grand rêve, je crois même que c’est lui que me tenait debout ». Maniaco-dépressif le père de sa fille finit par se suicider.

C’est à l’âge de trente ans qu’une première opportunité se présente à elle. Avec le soutien financier du programme Jeune-Volontaire, Manon Chillas s’engage avec enthousiasme dans l’écriture de son livre qu’elle rédige en un an. « Dès que j’ai vu la première impression de mon manuscrit terminé, c’est comme s’il y avait eu un déclic en moi. Du jour au lendemain, je suis devenue fonceuse, désormais plus rien ni personne ne pourrait m’arrêter, pas même l’amour d’un homme ! »

Après plus de vingt ans de rêves et de ténacité, le 4 décembre 2004 le livre de Manon Chillas Rendez-moi mon enfance préfacé par Lise Thibault, Lieutenant-gouverneur du Québec, devient une réalité tangible, lors d’un magnifique lancement où sont invités parents et amis. La principale mission de l’auteur de ce livre est d’aider les enfants de la DPJ. Depuis la publication de son livre, elle donne régulièrement des conférences (elle doit toujours travailler sa timidité !), et comme elle adore le contact avec les gens, son message passe. Son bouquin se vend, les réimpressions se multiplient. A-t-elle atteint son but ultime pour autant ?

Un jour, son éditeur lui propose de prendre la relève des Éditions Mélonic. Elle accepte aussitôt et devient officiellement éditrice le 21 décembre 2007. Depuis, cette maison d’édition continue sur sa lancée et se développe encore. À son tour, Manon Chillas aide les gens à réaliser leur grand rêve de publication, une grande satisfaction pour elle et un défi. Elle sait mieux que personne que la vie est un combat de tous les instants et qu’il ne faut jamais renoncer, mais persévérer, apprendre, cultiver la confiance en soi et à son potentiel, pour ne pas se laisser arrêter par les obstacles (qui se présentent immanquablement), les réflexions désobligeantes, la peur du ridicule ou de l’échec.

Manon Chillas habite la ville de Victoriaville depuis plusieurs années avec sa belle grande fille de seize ans. « Ma fille, comment dire… est un doux trésor. Elle est ma plus grande fierté ». Elle a un conjoint mais ils ne vivent pas ensemble. Son écrivain préféré est Patrick Sénécal, auteur de Drummondville, dont elle dévore les livres

La plus importante réalisation de Manon Chillas à ce jour demeure la publication de son livre. Rendez-moi mon enfance, Pourquoi les familles d’accueil ? Il s’agit d’un recueil de 16 témoignages sur la vie quotidienne dans ces foyers substituts, de témoignages d’enfants, de parents, de familles d’accueil, travailleuses sociales, associations; lois, cours obligatoires, contrat, salaire, fédération, etc.

Sa citation : TU PEUX TOUT QUAND TU VEUX.

Ses sites :
http://www.editionsmelonic.com
http://perso.dromadaire.com/ecrivaine007/rendezmoimonenfance.html

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Photo 1- Le jour du lancement de son livre avec sa fille.
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Photo 2 – La séance de dédicaces.

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