La vie privée des saisons

C’est un matin d’avril qui cause que j’écrive
J’aurais laissé sinon selon sotte habitude
Cette marée de bleu passer à la dérive
Mais je suis un voyeur, c’est là ma servitude

Après des jours de mains qui rassemblent la vie
Éparpillée au gré des quatre vents du sud
On entendra Chopin et vous serez ravie
D’apprendre que c’est mai qui jouera le prélude

On me dit que les blés s’inaugurent déjà
Vous y faites pourtant apparition si prude
Votre rire chanté sans doute aura fait ça
Un miracle de plus, c’est là mon hébétude

Oh! Je connais si peu la vie cachée des choses
Mais je sais qu’en juillet, selon récente étude,
Au jardin d’Isabeau on trouvera des roses
Et vous en offrirai, c’est là ma gratitude

On me dit qu’un automne aurait joué son coeur
Sa plus belle feuillée, sa plus douce quiétude
Un abri de pins blancs pour vos nuits de langueur
Et vous lui cèderez, c’est là mon inquiétude

Puis viendra la saison de vos absents retours
Des infinis frimas d’attente lassitude
L’aquarelle givrée au chevalet des jours
Faisant à mes carreaux l’unique plénitude

Car ainsi vont les vers ces enfants de toujours
En vaines fenaisons où l’âme se dénude
Que filerai-je encore au rouet des amours
Ma plume échenillée de toute certitude?

Griffon

Salut Griffon!

Les quatre saisons savamment illustrées. Ma préférence ira à l'hiver québécois, si long, parfois si désespérant (paraît-il...) :

Puis viendra la saison de vos absents retours
Des infinis frimas d’attente lassitude
L’aquarelle givrée au chevalet des jours
Faisant à mes carreaux l’unique plénitude

L'aquarelle givrée au chevalet des jours... Que c'est beau!

José

Il y a de la beauté dans tes mots de saisons...
des images à saisir plein regard d'émotions...

J'ai un faible pour...(et comme José)
Puis viendra la saison de vos absents retours
Des infinis frimas d’attente lassitude
L’aquarelle givrée au chevalet des jours
Faisant à mes carreaux l’unique plénitude

c'est tellement harmonieux, chantant même.

Merci,

Gi

de biens jolis vers qui coulent au fil de l'an

juste un détail
" Mais je suis un voyeur, c’est là ma servitude "

est-ce une servitude ?
je n'en suis pas certain

amicalement
Bernard

José a dit : « Ma préférence ira à l'hiver québécois, si long, parfois si désespérant (paraît-il...) »

Griffon : Si long, oui il l’est, mais cela se vit.
Merci, José.
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Joa a dit : « …des images à saisir plein regard d'émotions... »

Griffon : Elles se trouvent dans les saisons elles-mêmes. N’y a qu’à les capturer ces images à l’aide d’une caméra « nurimique »

Merci, Joa.
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Ginette a dit : « c'est tellement harmonieux, chantant même. »

Merci, Ginette.
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Réal a écrit : « On dira à l’automne il avait fait si beau »

Quand il est fini, oui on dit ça!

Merci, Réal, pour ce bel extrait.
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Bernard a écrit : « de biens jolis vers qui coulent au fil de l'an »

Merci, Bernard

Bonsoir
ton texte sera dans ma chronique de jeudi le 5 juin... merci.
voir dans les archives ensuite, en haut à droite.
http://planete.qc.ca/invitation/
Gi