Respiration

RESPIRATION

Un, deux,
Les yeux fermés et la bouche entrouverte
Le coeur qui bat à tout rompre
Et les poumons qui s'emplissent et se vident
Un, deux,
La lumière emplit mes yeux, douce et terrible
A travers les paupières et à travers l'iris
Sur son passage elle enflamme mes rêves
Su son passage il n'y a plus de trêve
Un, deux,
Mon coeur est consummé et mon ventre se gonfle
Mes derniers muscles atrophiés se bandent
Je sens l'ultime assaut, c'est l'instant de plénitude !
L'air envahit ma tête et les couleurs se croisent
Ma peau frémit et mes tympans résonnent
Un, deux,
La mort serait-elle proche que son sentiment me quitte ?
Le temps éffleure ma peau et l'espace se tord
Un temps de panique et les odeurs affluent
Un temps de calme pour pousser un cri
Les lèvres entrouvertes aux sensations
De ces goûts subtiles de l'air en mouvement
Un, deux
Et le rythme se lasse, il redevient pénible
Mon esprit endormi se réveille lentement
La lutte est finie et mon corps se relâche
Un, plus de respiration
Deux, le temps reprend son cours
Un, plus de souffrance
Deux, plus d'espérance.

tu dormais, un cauchemar habitait ta vision intérieure, moment troublant, inquiétant
même... comment te sentais-tu au réveil ? Est-ce vraiment arrivé ? As-tu un souvenir quelconque du rêve ?



Gi

Gi a écrit:

tu dormais, un cauchemar habitait ta vision intérieure, moment troublant, inquiétant
même... comment te sentais-tu au réveil ? Est-ce vraiment arrivé ? As-tu un souvenir quelconque du rêve ?
Gi

Souvent chez moi il n'y a pas de beauté sans inquiétude, de même qu'il n'y a pas de vie sans mort... Le cauchemar est le compagnon idéal du merveilleux et du sublime ! Les émotions s'entremèlent sans image plus précise que l'affolement du corps lorsque tous les sens se réveillent.

Tu sais, Didier, nous sommes constamment sous respirateur ;o) mais j'ai voulu ce poèmes plus sensuel que ténébreux.

Respire!!!! déconne pas hein!!!
quel bel exercice physique que voilà!!!
par-dfgb

Bonsoir Quire. Il fait doux en Belgique. je viens de lire et relire ton poème que j'ai trouvé pour ma part très...très chaud. Plein de sensualité, je dirai même au bord d'un moment sublime. Passionnant. Félicitations. Emilie.

Je vous remercie chaleureusement pour tous ces commentaires merveilleux. A tout hasard, pour ceux que ça interesserait, je reproduis ci-dessous un fragment d'un mail que j'ai envoyé qui concerne la génèse de ce poème :

La deuxième chose dont je voulais parler c'est de la genèse du poème que je t'ai envoyé - "Respiration".
Il arrive, dans mes recherches, qu'à certains moments je sois passif, parce que l'ordinateur travaille à ma place en général et que je dois attendre ses résultats. Et pourtant ca n'était pas le cas lorsque mon esprit s'est mis à bouillonner, j'avais un bloc devant moi sur lequel je prenais des notes et je me suis mis à écrire à toute vitesse, mon coeur avait accéléré ses battements et j'avais à peine conscience des symboles que je traçais, j'écrivais à la vitesse de mon coeur. Généralement il faut à l'inspiration un espace de liberté pour qu'elle s'exprime, il faut la mettre en condition, empiler ses concepts comme on battit un échafaudage. Là ce fut un éclair, aussi effrayant et merveilleux qu'un éclair. A part quelques mots, je n'ai pratiquement pas modifié ce que j'avais écrit.

Quire

On appelle ça être inspiré par sa muse. Merci pour ce partage.

Ginette