http://membres.multimania.fr/adosnon/GB-galerie.htm
Rêve et réveilJe m’étais assis, las, tout près d’un océan,
A regarder rouler sur une grande plage,
Des petits cailloux noirs et des blancs coquillages,
En pensant que l’instant pouvait être séant.
La vague recouvrait de son long manteau blanc
Les petits cailloux noirs et les blancs coquillages,
Dissipés et sauvages amusaient son sillage
Et sculptaient leurs empreintes dans son chemin tremblant.
Et j’étais là assis sur une grande Dune,
Contemplant deux nuages qu’on ne voit pas souvent,
S’aligner en sourcil sous les souhaits du vent,
Sur le front étonné de Madame la lune.
La vague coloriait dans sa belle insolence,
De blanc profond d’écume le galbe de ses reins,
Et puis je la voyais, comme pointent des seins,
Remonter vers le ciel dans la même excellence.
Je suis resté ainsi, une nuit sans envies,
Avec des cailloux noirs et des blancs coquillages,
Qui laissaient sur le sable tout plein de maquillages
Attendant que la vague vienne lécher leurs vies…
La vague s’étirait sur son doux lit doré ;
Mais avant qu’un caillou la prenne dans un rêve,
S’enfuyait en traînant ses larmes sur la grève
Pour renaître du ventre de sa mer adorée.
Je me suis endormi sur ce grand terrain vague,
Contre moi, tourmentés, des petits cailloux blancs,
Nés d’un beau coquillage, délicat et troublant,
Que ma main sait séduire quand ma pensée divague.
J’étais venu m’asseoir au bord d’un océan
Pour regarder mourir dans les bras d’une lune,
Des petits cailloux noirs, compagnons d’infortune,
Et des blancs coquillages, complices du néant.
Jean-mi