Le baiser du rouge-gorge

© José Chanly
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Le baiser du rouge-gorge


Réveil du village
il s'étire et fume sa
première cibiche


Terre wallonne
labourée gelée mais
au printemps ressuscitée


Zieute un peu par là
le coq et sa poule bouffent
toutes mes scaroles
disais-je il y a cinq ans
ce jour le sol est gelé


Alors que je crie
sur un chat du voisinage
le geai du verger
manifeste sa mauvaise
humeur, comment oses-tu ?


Une buse grise
survole le pré givré
y a-t-il encore
quelques proies assez stupides
pour prendre l'air en couleur ?

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A Sinsin les djins
mi sont vraîmint bin ruv'nus
on djoû di grand frèd
djins contints d'ièsse ârdènais
fièrs di leû bèlles racènes

A Sinsin les gens
m'ont paru très sympathiques
un jour de froidure
gens contents d'être ardennais
fiers de leurs belles racines

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Surplombant Mettet
les éoliennes de Fosses
la-Ville gelées
comme les flaques et mares
des environs sans canards


Floreffe en hiver
le fog cher à Jean Ray
recouvre la vallée


Sur une haie blanche
de givre tel un baiser
se pose l'oiseau
le rouge-gorge que j'aime
solitaire et si discret


A ma mort disait
Yasui Kôji mais tout le
monde s'en foutra


Sur cette haie blanche
de givre tel un baiser
se pose l'oiseau
ce rouge-gorge que j'aime
solitaire et si discret


La lune brillante
gironde et ronde et souriante
peut-être blonde
me souffle un diable amoureux
fou de Marilyn Monroe


Déchirant cri
d'une sirène qui
se rapproche de chez nous, oust!


Suis allé couper
du houx où? dans la forêt
hou hou! faisait-on
pendant que j'officiais hou!
où? dans la forêt du houx


José Chanly