© José Chanly
Je voudrais pêcher tous les brochets du monde Dans une rivière
de l'Entre-Sambre-et-Meuse
en sommeil je surveille
l'éveil des brochets voraces
je voudrais les pêcher tous
L'arbre offre sa parure
au soleil qui l'enjolive
don de l'amour
Il vivait parmi
nous avec joies et soucis
arthrose et pensées
d'un autre âge quand... parti
comme une bûche en fumée
La lune se meut
croissant sur un pan de ciel
non arabisé
Le long du ruisseau
tous ces canards en conclave
pour élire un pape
palmé nous faisant coin coin
en lieu et place d'Ave
Le cri de hulotte
le soir au coin du bois me
donne la tremblote
Nos morts sous le vent
de novembre muets comme
des pierres tombales
méditent, ils se tiendront
ainsi jusqu'au crépuscule
Jars jars
pourrais-tu me jarrer
les événements du jeudi ? ja
Nos écologistes
ont remplacé les moulins
à prières par
d'élégantes éoliennes
Dieu nous rendra-t-il plus zen ?
Automne, un bouleau
transforme en un beau tableau
signé Pissaro
mon potager sans poireaux
qui va vers l'hiver au trot
Pourquoi toutes ces lumières
la nuit? pour que la mort
puisse officier ?
Quoi de plus troublant
que ce cri de la hulotte ?
effroi de la proie
qui sait que l'heure a sonné
Dieu, bénissez ce repas
José Chanly