Mots d'art & Scénarios
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 le langage 1

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2 participants
AuteurMessage
Emilie
100 messages
Emilie


Nombre de messages : 460
Localisation : France
Date d'inscription : 26/12/2004

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MessageSujet: le langage 1   le langage 1 EmptyJeu 25 Oct - 11:43

pourquoi philosopher sur le langage? le langage n'est-il pas un simple instrument permettant de communiquer avec autrui, instrument qui plus est, étudié par une science spécifique : la linguistique? Mais avant de nous servir à communiquer,la langage ne nous sert-il pas à penser? Langage et pensée se façonnent mutuellement : si la faculté de penser est requise pour pouvoir apprendre une langue, réciproquement, seule l'acquisition d'une langue permet de préciser et de structurer la pensée. quelles sont les conséquences du fait que nous ne puissions penser que dans une langue? Pouvons-nous penser sans le langage, contre le langage?

penser, c'est en quelque façon se parler à soi-même : on peut construire un raisonnement, se faire des objections, etc. La discussion avec autrui n'est que l'extériorisation de ce dialogue intérieur en quoi consiste la pensée :" La pensée est le dialogue silencieux de l'âme avec elle-même". (Platon) La verbalisation du langage ne lui est pas essentielle puisqu'on peut faire passer la langage de la forme orale à la forme écrite. "Nous parlons sans cesse, même quand nous ne proférons aucune parole." (Heidegger). parce que l'homme est un être parlant, même ses silences font sens et peuvent être interprétés (comme signe de consentement, de réprobation, de mépris, etc.

bien plus profondément que dans des théories et des doctrines, les préjugés sont d'abord déposés dans le langage lui-même. le philosophe doit, pour penser, commencer par douter du langage lui-même. "le langage est construit sur les préjugés les plus grossiers." (Nietzsche) Tel le Crétois disant que tous les Crétois sont menteurs, nous mentons déja en promettant que nous allons dire la vérité.

le réel est l'innommable parce qu'il est toujours singularité absolue : le langage tente toujours de rattraper un réel qui lui échappe ; s'il parvenait à le rejoindre (par exemple, s'il existait un mot spécifique pour désigner chaque arbre parce qu'il n'y a pas deux arbres identiques),s'il n'y avait que des noms propres et plus de noms communs, il ne pourrait plus assumer sa fonction de langage : permettre de nous comprendre (Bergson). C'est donc, de part sa nature que le langage est infidéle au réel.

tout langage est mensonger à l'endroit du réel, il est infidèle aux caractères principaux du réel : le fait que chaque chose est singulière et unique, qu'il n'existe pas de coupure nette entre deux couleurs par exemple, mais tout un dégradé de couleurs passant par toutes les nuances à peine perceptibles. les mots dont dispose une langue pour désigner les couleurs, par exemple, sont en nombre fini, ils sont "discrets", alors que la réalité sur laquelle ils portent (le spectre des couleurs) est continue. la langue traite le réel comme s'il était fait de discontinuités et comme s'il était possible de découper la réalité. Tout nom de couleur porte sur une portion du spectre, son "champ sémantique", qu'il traitre comme s'il s'agissait d'une réalité homogène alors qu'il s'agit en réalité que d'un dégradé continu. les coupures que le langage opère sont arbitraires.
parler, c'est affirmer sa suprématie sur les choses. Nommer les choses, c'est se les donner à connaitre, c'est s'en saisir par la parole pour préparer la saisie par l'action, le travail et la technique. c'est pourquoi le judaïsme, par exemple, interdit de prononcer le nom de Dieu.

le langage s'est constitué sous la pression du besoin de s'emparer du réel et non du besoin, beaucoup plus tardif et moins général, de le comprendre de façon désintéressée. c'est pourquoi le langage appréhende le réel par où il peut nous être utile, par où il répond à nos besoins, et non par où il serait susceptible d'être compris. "Notre intelligence est le prolongement de nos sens. Avant de penser il faut vivre." (Bergson) C'est pourquoi, quand la science et la philosophie se contentent d'hériter du langage tel qu'il se pratique dans l'existence quotidienne, elles se trouvent prises dans des difficultés purement verbales, qui tiennent au fait que le langage n'est pas adéquat aux choses, ou plus exactement qu'il n'est adéquat qu'aux choses telles que nous les employons, non telles que nous nous les donnons à connaître. "L'opinion pense mal ; elle ne pense pas, elle ne fait que traduire des besoins en connaissances. en désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. on ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire." (Bachelard) S'efforcer de comprendre le réel, c'est donc d'abord passer par une critique du langage qui génère les faux problèmes qu'il s'agit de dissiper et non de résoudre pour désobstruer notre rapport au monde.
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Gi
Rang: Administrateur



Nombre de messages : 14616
Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada
Date d'inscription : 18/12/2004

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MessageSujet: Re: le langage 1   le langage 1 EmptyJeu 25 Oct - 13:32

J'y reviendrai... je dois partir...
bisous,
Gi
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http://www.liensutiles.org/gvilleneuve.htm
 
le langage 1
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