Ö NUIT ...!

Ô NUIT … !

Ô nuit, étends tes ailes diaphanes. !
Mes mots sommeillent dans leur écrin
Ma mémoire visite le monde des spectres
Mes voyages durent dans un monde inconnu
Aube, attends encore le prochain réveil !
Mes yeux embrouillés essaient de capter le décor
Où jouent les ombres la dernière scène
Même l'oreiller s'accoutume à cette errance
Et ma tête en tourmente laisse l'empreinte
Une main légère de velours gantée
Echappée, elle remue mon univers onirique
Et d'une légère secousse me fait ressusciter
Je hèle une barque qui va à l'aventure.
De la solitude où s'expose ma demeure, je soupire
Mon écho lesté ne parvient jamais à ce marin
Qui continue de ramer, toujours en avant
Une belle femme, une sirène au pas de sa porte
D'un sourire divin elle embrasse le pré
J'ai cru capter le signe de ce sourire
Hélas, ses yeux suivent le sillage de la barque
Qui devient un simple point et disparaît
Un oiseau chante mon profond isolement
Il me regarde en biais, verse une larme et s'envole
Je cherche un rai de soleil pour mon corps froid
N'importe quelle chaleur réchauffera un cour sénile
Rien, l'horizon baigne toujours dans son bleu
Pourtant je vis à l'écart des mille carrefours
Je crie à qui peut m'entendre, m'écouter
Ce ne sont que les débris d'une vagabonde météorite
Qui vient d'échouer sur le silence de mon lit.
J'allume une certaine veilleuse délaissée
Et je griffonne mon pesant testament
Sur les vieilles images qui pendent aux murs.

© Kacem Loubay
Lundi 7 Mai 2001
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Bonjour Kacem...

voici en écho... du Hughette Bertrand... poétesse du Québec.
http://www.espacepoetique.com/Lecture/rougemem.html


REVERS DE MÉMOIRE
Cette femme au coeur chauve
cultive des nuits dans son jardin

elle verse ses yeux sur les jeunes pousses
et change de lune à toutes les secondes
pour remettre le temps à sa place

elle flatte le ventre des anges
pour cueillir des sourires
et souffle sur les heures
en creusant des trous
dans la mémoire du monde alentour

elle est décomposée
lamentable
au bout de ses bras

Gi a écrit:

elle flatte le ventre des anges
pour cueillir des sourires

Tu sais chère Gi, ta poètesse du Québec a bien raison ! les anges adorent qu'on leur flatte le ventre ! :

Elle flatte le ventre d'un ange
Pour cueillir son sourire
et réveuse elle plonge
Dans un bien subtil songe
Et garde son aile dans sa main !
Une fraîcheur de crépuscule
Me vient dans un battement
Mon aile frémit et recule
Un nuage délicatement ...

Vertige ! maintenant je frissonne
Elle dépose un très doux baiser
Sur mes lèvres et personne
Maintenant ne peux m'apaiser

Je sens de mon coeur farouche
Monter un désir enseveli...
Elle se coule au coin de ma bouche
Qu'il est doux ce délicat pli ...

Je vogue vers ses rivages roses
Je vole au dessus des soirs d'or...

^Å^