Poussé de bon matin par le besoin de me balader, je m'en sortais culotté et
botté sur ces lieux. Je pris le cap des dunes où mes yeux se grisaient de
son blanc manteau. En passant, je saluais le boulonnais vert de gris
regarder le présent qui passait vers son futur. Le ciel sentait beau, et
l'Angleterre s'entendait à vue de nez. Alors je debarquais sur un gros
rocher qui mirait la mer. Sur son hublot ouvert je pris un café chaud aux
croissants frais. Tout à coup mon bol se mit à trembler car un bourdonnement
venant du ciel s'amplifia peu à peu. En levant ma peur tout la haut, des
formes noires volaient en formation serrée vers une autre formation toute
blanche qui lui fonçait dessus. Horrifiée, ma hantise vit les chasseurs se
croiser d'acrobaties, comme dans un temps où les combats d'air étaient à la
mode. Vite je me cachais à l'intérieur du caillou, en tremblant toutes mes
dents. Mon dieu que se passait il! Ces beaux chemins de randonnées vont ils
devenir de nouvelles dunes pilonnées? En jetant un oeil par le mirador, mais
pas trop loin, je vis des avions piquer sur terre en sifflant dans les airs.
Alors je fermais les yeux, attendant ma dernière heure de rêve. Au saut du
lit, par la fenêtre des ricanements s'oyaient. Une horde de mouettes et de
corbeaux dans les airs, qui n'en manquaient pas, volaient et piquaient dans
les champs.
Francis