Paris. 13 h 42. Au deuxième étage d’un immeuble. La baie vitrée donne sur la rue. Il y a un blanc. Le silence était tel que l’on s’entendait penser. Car ils avaient, les sales gosses, arrêté de jouer. Ils étaient là, immobiles, à ne plus bouger.
Elle tira un sac de voyage du haut de l’armoire. Elle devant l’immobilisme devait bouger. Elle savait si bien le faire.
- Je vous dois combien ? demande-t-elle au chauffeur de taxi.
- Rien c’est réglé.
- Pardon ?
- Oui, vous ne me devez rien.
- … Très bien. Et après une hésitation, elle ajouta :
- Merci
- C’est de bon cœur Madame, vous savez, je suis connu pour ma grandeur d’âme.
Elle du prendre sur elle pour ne pas rire ou vomir. Mais elle sourit, puis ri.
C’est une curieuse impression.
Elle a déjà connu ça.
L’impression de voir se refermer l’invisible d’être soi.
Elle avança seule.
Elle arriva à l’appartement. Il n’était pas fermé. Ici, il n’y a rien à voler.
Elle appela, sachant qu’il n’y avait qu’elle.
Elle se laissa aller sur le canapé après avoir jeté ses chaussures et son pantalon sur le sol. Elle s’allonge. Ferme les yeux.
Son esprit traverse l’océan.
Elle frôle l’eau avec ses doigts.
Le vent lui caresse les cheveux.
Elle est bien.
Tout simplement, bien.
Juste derrière… l’horizon.
« Tuuuuuuut !!!! »
Elle se réveille. Elle s’était assoupie sur la banquette à l’arrière du taxi.
- Vous allez trop vite, vociféra-t-il ! Vous trouvez que je me conduis mal ?
- Je n’ai pas dit ça, bredouilla l’autre automobiliste, mais vous auriez pu ralentir. C’est vous l’chef.
Et gnia gnia gnia…
Le taxi reprit sa course.
- Ca va vous ?
- Très bien merci, répondit-elle avec le sourire.