L'après fin.

Texte poétique : 71.

Vois ! Comment la vague juste avant de mourir
Défait ses rouleaux cheveux blancs en écume
Et nourrit l’artiste et le véliplanchiste aguerrirent
Un peu plus d’art chaque jour qu’ils exhument.

Vois ! Comment cette plage est devenue polie
Et se laisse égrainer en sablier du temps
Dans la main hélas éphémère refermée et pâlie
Priser chaque seconde du dessein débutant.

Vois ! Ces frères sauvages semblants toujours verts*
Survoler comme jadis avec des mots passants
Là, par cette comète laiteuse et non piquée des vers
Régénérer l’expression du néophyte poétisant.

Vois ! Comme cette légende rejoint à pas de loup
Ses rêves d’étendues dessinés par la plaine
Et par son appel angoissé d’un ralliement qui loue
De ne jamais abandonner un chien à sa haine.

Vois ! Comment l’ombre de cette croix se penche
Sur l’abbé sous la terre d’ou jaillit sa lumière
Et par sa bonté n’eut recours à un effet de manche
Pour libérer des cœurs prisonniers de la pierre.

Vois ! La rosée du matin qui à genoux blanchit
Ce champ de labour pour le labeur du rural
Et l’innocente malgré, cette saignée dégauchie
Pour semer et nourrir par la graine minérale.

Vois ! Comme on a besoin de se remémorer l’âne
Qui avait su porter sans un coup pied au ventre
Ce puissant chargé de la mort à la cène se rendre
Pour stimuler un peu nos cellules grises de l’âme.

Vois ! Comme ce mur élevé au souvenir d’un autre
Nous gâche la vue, s’est transformé en cible
Vois ! Comme tous ces hommes, de part et d’autre
Nous paraissent tel Pilate tout à fait crédibles.

Vois ! Comme cet être pur sut gagner la sagesse
Et vaincre sa peur sans perdre ses faiblesses
Ce caractère coutumier du commun des mortels
Sans offenser, une fois le dos tourné à l’autel.

Vois ! Comme le poète à su à travers ses écrits
Traverser l’espace temps en simple messager
Et diffuser sa lumière un peu au signe du berger
Pour perpétuer ainsi, l’essentiel du transcrit.

Et toi ! Dont la main gauche tremble d’écrire ces maux
Qui comptes-tu retrouver dans ton futur caveau
Peut-être une âme proche, l’ami ou l’oubli d’un défunt
Qui bien avant toi est parti regagner l’après fin.

* Les oies sauvages : Guy de Maupassant

Le 13 septembre 2007.

AMINE

ton texte sera dans ma chronique de vendredi le 16 FÉVRIER :
http://planete.qc.ca/invitation/
voir dans les archives ensuite (en haut à droite).

Merci,

Ginette