site : http://chanly.apinc.org/Jose/index1.htmlPROMENADE A TROIS TOI MON OMBRE ET MOI
Soleil et brume en
s'épousant répandent
un délicieux jaune d'oeuf
Mes pas sur des pavés
que j'use imperceptiblement
chaque soir
La ville pavoise
pour la venue annuelle
de l'Enfant Jésus
nos sapins s'ornent de mille
choses, nos coeurs de chansons
Elle était là tas
sans attraits face à la jeune
aux seins turgescents
qu'ai-je donc fait au bon Dieu
se lamentait-elle telle
Du toit me parvient
le cri d'un choucas, où s'en
sont allés les miens?
chez Dalila me répond
l'effronté couleur charbon
Village d'ancêtres
qui s'éveille au soleil de
l'Entre-Sambre-et-Meuse
quand ressusciteront-ils
les Lorent Dor et consorts?
Retour au village
que j'ai jeune quitté, comme
les anciens sont vieux
Avec mes petits-
fils, je deviens la mésange
donnant la becquée
à l'oiselet plus grand qu'elle
enfant du malin coucou
La feuille court sous
l'arbre telle une souris
le chat n'en a cure
Brume au-dessus de la Meuse
quelques cheminées y fument
de plaisir
---
Poètes chinois
amoureux du ciel nocturne
rien à vous offrir
nulle trace de toi, lune
où caches-tu ton émoi?
En vain j'ai cherché
ton minois pour boire ensemble
un verre de vin
nous nous serions promenés
à trois toi mon ombre et moi
(à Li Po, Tou Fou, Po Kiu-yi, mes amis)
Parmi les fleurs un pot de vin :
Je bois tout seul sans un ami.
Levant mon verre, je convie le clair de lune;
Voici mon ombre devant moi : nous sommes trois.
(Li Po 701-762) ---
José