TESTAMENT DE L’EXILÉ…

TESTAMENT DE L’EXILÉ…

…Allons, ne cherche plus à me joindre
J’ai quitté mon ancienne demeure
Je vis dans cet ailleurs
Dans un autre corps ambulant

Tes larmes ne peuvent plus rien
Elles peuvent couler
Creuser des sillons sur tes joues
Ruisseler sur la terre aride
L’eau salée ne peut plus donner
Ni une tige flexible
Ni une simple fleur sauvage

Je ne me rappelle plus de toi
Dans les bruits des jours
Les cris des passants
Tes mots ne valent plus rien
Pas le moindre écho

Tes lettres n’ont plus d’empreinte
Je les ai vues aux creux des vagues
Dans la folie des flammes de l’âtre
Dans la dispersion d’un tourbillon
Rien que de la cendre colportée
Et éparpillée en dehors de mon regard

Tout n’est que teinte timide
L’ocre des murs des ma cité
Enveloppe mes anciennes pulsions
Et je m’en vais comme une ombre
Dans le clapotement de la bise d’un cœur

Tout est de nouveau froideur
Le drap de l’insouciance m’enveloppe de nouveau
Je suis aux abords de l’exil
Solitaire noctambule dans les bras du soir
Je n’ai plus aucun regret
Moi l’autre voyageur sans bagage
Moi le quai sur la rive esseulée
J’écris de mes mains tremblantes
Mon dernier testament de poète inconnu
Damné depuis la nuit du temps
De l’autre siècle je n’ai plus de repère

J’existe dans le parchemin des autres voix
Une simple lueur qui cligne de l’œil
Avant de fuir le centre de la terre
De laisser aux jours le passage des heures
De vivre en tant que veilleur des étoiles
La prochaine apparition de la pleine lune
Dans l’ouverture d’un firmament à décrire…

* kacem loubay *
Mercredi 27 Septembre 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

vraiment très beau.

Merci,

Ginette