UN PARFUM DE CASTRES...

UN PARFUM DE CASTRES…
A : Marie Annie GASPERONI

…Tu te souviens… ?
Je vis dans le doute
Peut-être… !
Et je me perds dans cette écriture
Cette forme qui me rappelle un vestige
Une sorte de calligraphie aérée
Où les lettres oscillent comme des cyprès…
Des lettres taillées dans le basalte bleu
La pointe de la plume
Me donne l’impression d’une ciselure
D’un stylet sur un bloc de glace
L’encre d’une mer profonde
Où le ciel perd son origine…

Des accentuations obliques
Des suspensions en cours de route
Une forme de corps en pleine danse
Et le tout valse sur la page
Je vois défiler les paysages
D’un alphabet riche en voltige
Je me revois sur le quai d’un bref séjour
Là où le fleuve sépare la ville
Et cette carte où l’hôtel de la rivière
Me rappelle deux nuitées de rêves
Je me recherche dans mon répertoire
Détache le tout de ma « boîte à merveilles »
Le Lac Albi avec ses barques
Et les estivants basanés par le vent du sud…

Je joue avec le chapelet des enveloppes
Et déniche d’un coffret l’unique émeraude
Et je me souviens… !
On peut détruire un écrit, l’incinérer…
Mais que peut-on faire de ses souvenirs
Ils sont là, quelque part en attente
Et des racines la sève remonte
Et fait éclore les fleurs en bourgeons…

Je retourne sur les sites du passé
Dans une oasis sans palmeraie
Je m’écarte des bras de Toulouse
Pour suivre les méandres des souvenirs
Une ville qui regorge de mille parfums
Castres miroite sous le soleil de midi
Et ses murs blancs lui donne un havre de paix
Avec ses terrasses, ses balcons fleuris
Ses arbres aux mille noms, mille arômes
Et la rivière silencieuse qui coule
Sous le pont où j’ai vécu un amour… !
Annie n’avait que 19 ans
C’était au mois de septembre 1980…

Elle était pleine de vie, de rires
Courait, gambadait, criait, chantait…
L’âge où tout resplendissait
Et les rêves dans le bras du temps
Et l’espoir de préserver la chaleur du cœur
Elle jouait avec la brise d’été
Caressait les fleurs épanouies
S’imprégnait des couleurs du crépuscule
Et dans le Musée de La Ville
Me racontait l’Histoire des Toiles Exposées
Me chuchotait l’ambiance des objets sculptés…

Tout dansait dans ses yeux en amande
Et le soleil de l’après midi
Et les reflets des arbres fleuris
Se balançaient dans l’océan de son regard
J’avançais sans ramer dans la quiétude
Et je me saoulais de cette musique océanique…

Je l’écoutais, elle défiait le monde
Plus de lien avec un père autoritaire
Elle était libre comme le vent de son âge
Ainsi elle a décidé de tout rompre
Et de se frayer son propre chemin…

3 jours, 3 nuits… et de nouveau le retour
Je me suis séparé d’elle
Nous avions nos rituels, nos écrits
Et puis plus rien… !

Et elle se souvient
Moi aussi… !
Hélas, je n’y peux rien
Elle n’en plus
Une lettre ouverte
Que lui dire… ?
Je ne sais plus… !

© kacem loubay
Lundi 27 Février 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

UN PARFUM DE CASTRES... Givolentcesmercis6lo

bisous
Gi

Kacem

ce deuxième poème sur le parfum se trouve dans ma chronique de ce samedi 13...
http://planete.qc.ca/invitation/index.html
voir dans les archives ensuite...

Je t'embrasse,

Gi

Courte et belle histoire d'amour! Des rêves de jeunesse brisés, mais ta mémoire est fidèle à ses beaux moments passés avec Annie!Quelques beaux moments intenses passés en agréable compagnie valent mieux que quelques décennies d'ennui ...