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 MarcelleCanada : Du sud de la France au Canada

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Gi
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Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada
Date d'inscription : 18/12/2004

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MessageSujet: MarcelleCanada : Du sud de la France au Canada   MarcelleCanada : Du sud de la France au Canada EmptyMer 5 Aoû - 18:12

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Du sud de la France au Canada


Originaire de Béziers, ville moyenne du sud proche de la mer Méditeranée en janvier 1943 vers la fin de la guerre.

J'ai connu bien que ne m'en souvenant pas, les alertes à la bombe et la course aux abris.

Mon grand père quand j'étais gamine racontait souvent comment toute petite et adaptée à son handicap [il était revenu sourd de la guerre de 14], je le prenais par la main dès que j'entendais les sirènes de la ville, et l'emmenait vers un abri souterrain qu'il avait construit dans le jardin pour la famille.. Il était maçon.

Il connaissait beaucoup d'anecdotes liées à ce temps là et à sa guerre, c'était un poilu...

Ensuite j'ai grandi dans l'après guerre dure pour tous, mais ne m'en rendis pas compte.

La ville était alors très calme et entourée de vignes qui aujourd'hui ont laissé la place aux immeubles et inévitables sens giratoires.

Nous habitions une impasse, petite rue calme mais dont hélas le calme fut plus tard souvent perturbé par un voisin éleveur de volailles et motorisé.

C'était le temps où les petites filles que nous étions ma soeur et moi, pouvaient se rendre à l'école seules et sans risque.

Bien belle école nommée La Chevalière, château reconverti, qui avait gardé ses cheminées, immenses salles et dalles magnifiques sans parler des boiseries..Et bien sûr une partie de son parc et arbres séculaires. Il y faisait froid par contre, et je vois encore les immenses poêles ronds à charbon juste sur la gauche du bureau de l'institutrice.

Je revois ma première institutrice, dame respectable avec un chignon, du nom de Mlle Charpentier. Je l'ai très peu connue, n'ayant fait qu'un passage d'une semaine dans sa classe de Cours Préparatoire.

Passionnée dès ma toute petite enfance par les livres, je savais déjà lire et écrire. Donc l'ai débuté ma scolarité en Cours élémentaire 1.

J'ai aimé cette école où en ce temps là nous étions seulement entre filles, les garçons dans une autre aile, étaient séparés par un grillage et portail. Ils nous voyaient dans la cour et s'en suivaient les inévitables taquineries et railleries. La pire des humiliations en ce temps là pour les mauvaises têtes dissipées, c'était d'être conduit chez le directeur des garçons et de rester là dans la classe toute une matinée, avec des dizaines d'yeux moqueurs fixés sur vous. Je n'y ai jamais été conduite, bien trop obéissante et disciplinée, la parole de l'institutrice était parole d'évangile. Jamais je n'aurais osé aller contre. L'inverse était bien sûr aussi à l'ordre du jour et nous avons souvent ri sous cape de voir un garçon debout et rougissant. Et oui messieurs, les garçons rougissaient aussi...

J'ai le souvenir d'une fillette handicapée, que nous devions conduire aux toilettes, bien entendu dehors sous le préau. Il fallait tout faire pour elle, vu qu'elle ne tenait pas debout sans béquilles, les deux jambes atrophiées. Polio sans doute, j'ignorais ça en ce temps-là. Les handicapés n'avaient pas d'écoles spéciales, et étaient acceptés partout.

J'ai aussi le souvenir d'une pauvre fille négligée par ses parents, et que j'ai pris en pitié, personne ne voulait s'asseoir à côté, elle sentait trop mauvais, et a été la cause souvent d'hôtes indésirables ramenés sur nos têtes à la maison. Mais je n'ai jamais pû me résoudre à la laisser isolée au fond de la classe.

©️MarcelleCanada
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